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Les Maia

Couverture du livre « Les Maia » de Jose Maria Eca De Queiros aux éditions Editions Chandeigne&lima
Résumé:

Jorge Luis Borges considérait Eça de Queiroz comme «un des plus grands écrivains de tous les temps» : Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d'oeuvre. Il appartient au genre des romans «cycliques» où l'on suit le destin non seulement d'une personne, mais d'une famille, précédant... Voir plus

Jorge Luis Borges considérait Eça de Queiroz comme «un des plus grands écrivains de tous les temps» : Les Maia, paru en 1888, est indubitablement son chef-d'oeuvre. Il appartient au genre des romans «cycliques» où l'on suit le destin non seulement d'une personne, mais d'une famille, précédant ainsi Les Buddenbrooks de Thomas Mann et la Forsyte Saga de Galworthy.
Le noeud de l'action est une sulfureuse histoire d'amour dans le goût romantique, mais le grand intérêt du récit est ailleurs : dans la peinture d'une société bourgeoise décadente; dans l'évocation de la ville de Lisbonne qu'arpente le héros, Carlos de Maia, de la rue des «Janelas Verdes» jusqu'au Chiado; en?n dans le personnage d'Ega, type du Portugais cultivé, hyperconscient, cosmopolite, enclin à dénigrer son pays auquel il est profondément attaché - comme Eça lui-même.
À la fois histoire d'une passion fatale, peinture de moeurs objective et virulente satire, ce livre, dont le rythme rappelle les romans anglais par son style à la fois lumineux, attendri et ironique, a immortalisé Lisbonne dans la littérature.

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Avis (1)

  • J’avais depuis très longtemps envie de relire ce classique de la littérature portugaise qui avait marqué mes années étudiantes. Je relis peu (quasiment jamais), sans doute par peur d’écorcher les souvenirs enflammés que je garde d’un roman. Pourtant 27 ans après j’ai redécouvert Les Maia et le...
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    J’avais depuis très longtemps envie de relire ce classique de la littérature portugaise qui avait marqué mes années étudiantes. Je relis peu (quasiment jamais), sans doute par peur d’écorcher les souvenirs enflammés que je garde d’un roman. Pourtant 27 ans après j’ai redécouvert Les Maia et le plaisir a été le même.

    Publié pour la première fois en 1888, Les Maia est l'un des romans les plus connus de l'écrivain Eça de Queiroz.
    L’auteur nous raconte la vie d'une famille portugaise à la fin du XIXe siècle mais dépasse la simple saga familiale pour faire la critique de la société de son temps.

    Au centre de ce roman, on trouve l’histoire d’une famille sur trois générations ; le patriarche, Afonso Maia, son fils Pedro et son petit-fils, Carlos. C’est sur cette dernière génération que va se concentrer une grande partie du livre en mettant l'accent sur les amours incestueuses de Carlos da Maia et Maria Eduarda.

    Cette intrigue sentimentale aux accents de tragédie grecque est encadrée par une critique socio-politique d'un pays sombrant dans la léthargie de la monarchie constitutionnelle.
    Le roman tourne à la chronique de mœurs. Avec une rigueur photographique l’auteur dépeint la haute société lisboète, la mentalité de la bourgeoisie portugaise du XIXe siècle, la situation décadente du pays (sur le plan politique et culturel). Tout cela est imprégner d’un humour très fin qui dessine la défaite et la désillusion des personnages.
    Le temps d’un repas, d’une soirée littéraire, d’un voyage à Sintra, on découvre les détails de la vie quotidienne de cette bourgeoisie oisive et les discussions entre les personnages sont un délice d’ironie et de dérision.

    Les personnages sont une des grands réussites du roman. On se régale de la causticité de João da Ega (peut-être une représentation de l’auteur lui-même), de la lâcheté et des mensonges de Dâmaso qui rassemble tous les vices de la société ou, au contraire, de la dignité et du bon goût de l'anglais Craft, représentatif de la supériorité économique et culturelle britannique de l'époque. Je regrette simplement que les personnages féminins soient toujours marqués par une forte image de péché et de destruction.

    Roman réaliste et naturaliste, « Les Maia » est plus qu’une histoire d’amour tragique, c'est le roman d'une société vouée à l'échec par l'inertie et l’incompétence.

    Traduit par Paul Teyssier

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