"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour Russell et Corrine Calloway, la vie new-yorkaise est un rêve : lancements de livres, vernissages et sorties dans la haute société se succèdent ; ils ont des métiers qu'ils adorent, une vie de famille parfaite, un loft à TriBeCa et passent leurs vacances dans les Hamptons.
Mais tout cela a un revers : Russell, éditeur indépendant, peine à faire fonctionner sa maison. Corrine, quant à elle, se consacre à aider les plus démunis que compte cette ville incroyablement riche.
Leur vie de couple est subitement mise à l'épreuve quand Russell se lance à corps perdu dans la publication d'un roman dont il veut faire un succès, tandis que Corrine retrouve Luke, l'homme avec qui elle avait eu une liaison au lendemain du 11-Septembre...
Les Jours enfuis est le plus « salterien » des romans de Jay McInerney.
Car les héros ont vieilli. La folle énergie des années 90, le cynisme des années 2000 ont cédé la place à une forme de nostalgie. On retrouve dans Les Jours enfuis tout ce qui fait de Jay McInerney un des écrivains les plus brillants de sa génération : l'humour, la légèreté, l'élégance, et cet art de croquer avec férocité la comédie sociale.
Les jours enfuis est le troisième opus d'une trilogie.
Nous allons suivre Corinne et Russell qui approchent la cinquantaine et les questions qui vont avec notamment "suis-je passé à côté de ma vie" ?
Corinne croise un ancien amant ; est-ce qu'elle se laissera tenter une nouvelle fois ? Russell se consacre à sa société d'édition. Les enfants rentrent dans l'adolescence.
Tout cela est écrit élégamment mais qu'est-ce-que je me suis ennuyée surtout dans la première partie.
J'avais envie de connaître la fin donc je me suis accrochée mais, même s'il est indéniable que l'écriture est agréable, que l'histoire est parfaitement construite, qu'il y a une dose de dérision et de nostalgie, je ne suis pas sûre que cela ait valu le coup.
Corrine et Russel Calloway forment un couple exemplaire, de ceux auxquels on a envie de s'identifier. La cinquantaine, Russel est un éditeur reconnu et respecté et Corrine a laissé tomber une carrière de courtière en Bourse pour se consacrer au plus démunis. Ils vivent avec leurs jumeaux au cœur de New-York et écument soirées caritatives, vernissages et dîners en ville. Mais le retour de l’ancien amant de Corrine, Luke, pourrait bien faire vaciller ce bel édifice. D’autant que nous sommes en 2008 et que la crise bancaire va les frapper de plein fouet.
On retrouve ici les personnages de “Trente ans et des poussières” et de “La belle vie”. Ils ont à présent 50 ans et s’ils sont bien installés dans la vie, ils doivent aussi composer avec l’érosion de leur couple, le quotidien épuisant, les batailles incessantes pour conserver leur train de vie et peut-être des envies différentes.
Jay McInerney prend de nouveau le prétexte d’un événement qui touche les Etats-Unis et le monde pour y plonger ces personnages et mettre en perspective leur vie personnelle à l’aune des bouleversements sociétaux. Le krach de 1987 était ainsi la toile de fond de Trente ans et des poussières et les attentats de 2001 celle de La belle vie. Ici c’est donc la crise de 2008 et l’élection d’Obama à la présidence qui servent de fil rouge à l’auteur.
C’est comme à chaque fois avec Jay McInerney passionnant, extrêmement vivant, légèrement mélancolique. La proximité avec les personnages qu’on suit depuis les années 1990 est immédiate et on a réellement l’impression de les avoir quittés la veille. On renoue ainsi le fil de l’histoire à travers une galerie de personnages attachants qui composent l’univers des Calloway.
L’auteur ausculte avec précision l’intimité de chacun et les liens amoureux et conjugaux. Il ne donne le mauvais rôle à aucun des deux, chacun ayant de bonnes raisons d’agir comme il agit ou étant identiquement coupable d’une relation qui s’est étiolée. Les épreuves traversées sont alors autant de possibilité de rompre pour toujours ou au contraire de renforcer les liens selon la manière de les appréhender.
Et si ce roman est effectivement la chronique un brin désabusée des jours enfuis, il ne signe peut-être pas la fin de ce couple que le lecteur accompagne depuis vingt-ans. En route pour un quatrième volet qui nous amènera vers une Corrine et un Russel sexagénaires voire septuagénaires ?
Ce troisième volume de la saga New-Yorkaise se lit sans problème sans avoir lu les deux premiers. De manière très élégante Jay McInerney nous gratifie de "previously" nécessaires en mode Série et nous embarque au sein du couple Calloway, navire construit au début des années 80 qui tangue parfois un peu fort mais qui tient tout de même sa route. Formidable peinture de moeurs des bobos américains dans le périmètre très fermé de Manhattan, patinée d'une tendresse absolue pour ses personnages et leurs travers qui nous touchent profondément avec un humour parfois dévastateur.
Souvent constat d'échec de cette génération qui démarre avec Reagan et qui finit avec Trump- avec le Sida et le 11 septembre au beau milieu- toujours prête à croire à autre chose et à un lendemain qui chante. Les intellos, les artistes, les femmes et les ONG prennent leur compte, autant dire tout le monde. Mais en même temps tout est d'un réalisme incroyablement réussi et chacun pourra se reconnaître quelque part et prendre son paquet de mer en pleine face. Du coup ça réveille méchamment.
Quel plaisir de retrouver les Calloway . Corrine et Russell sont des new-yorkais de longue date ,Ils ont vu évoluer la ville, leur couple, leur vie et nous les avons suivis deux fois déjà grâce à la belle écriture de l'auteur .
Cette fois ils ont la cinquantaine, le métier d'éditeur de Russell périclite, Corrine fait du quasi bénévolat. La destruction des tours a changé l'atmosphère de la ville, et la banqueroute de 2008_ va achever la destabilisation.
Celle – ci se manifeste également dans la vie privée des Calloway et de leurs richissimes amis ,le démon de midi...
Il est heureux de constater après lecture que de gros romans n'ont pas besoin d'être expurgés, le talent de l'auteur, sans aucun doute.
On retrouve dans ce nouveau titre de Jay McInerney, Corinne et Russel Calloway dans les affres des abords de la cinquantaine : que reste t'il de l'amour, comment faire face à des aléas professionnels ? Quelle est la solidité du lien conjugal ? Le roman nous plonge au coeur de l'intime du couple en nous permettant de comprendre toutes' les ambiguïtés de leur emotions, de leurs choix. Roman très contemporain, le lecteur est plongé dans la société et la vie du New York des années 2000. Une belle lecture d'été !
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en tout cas, votre chronique me donne envie de découvrir l'univers de cet auteur