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Au seuil de la quarantaine, ouvrier au trajet atypique, décalé à l'usine comme parmi les siens, Antoine flotte dans sa peau et son identité, à la recherche d'une place dans le monde. Entre vertiges d'une rupture amoureuse et limites du militantisme syndical face à la mondialisation, il lui faudra se risquer au plus profond de lui-même pour découvrir une force nouvelle, reprendre les commandes de sa vie.
Parcours de lutte et de rébellion, plongée au coeur de l'héritage familial, aventure politique intime et chronique d'une rédemption amoureuse, Les Insurrections singulières est un roman des corps en mouvement, un voyage initiatique qui nous entraîne jusqu'au Brésil.
Dans une prose sobre et attentive, au plus près de ses personnages, Jeanne Benameur signe une ode à l'élan de vivre, une invitation à chercher sa liberté dans la communauté des hommes, à prendre son destin à bras-le-corps. Parce que les révolutions sont d'abord intérieures. Et parce que "on n'a pas l'éternité devant nous. Juste la vie".
Antoine a suivi les traces de son père, est entré à l'usine. Karima, son amie le quitte. Il se rend compte alors qu'il n'a jamais su lui parler. Les seuls mots qu'il a pu exprimer sont ceux qu'il utilisait pour défendre les ouvriers. En repos forcé, il ne supporte plus le monde dans lequel il vit, les gens qui l'entourent. Il décide de tout quitter et part pour le Brésil, sur les traces cette fois de Monlevade, français expatrié là-bas pour monter son entreprise de sidérurgie (débuts de la mondialisation). Et là l'introspection commence. Non seulement il va pouvoir renaître, rencontrer de nouveau l'amour mais aussi mettre les mots qu'il faut sur ce qu'il ressent ou voit.
Les mots ont donc une importance dans ce roman mais rendent finalement notre héros improbable. Peu d'ouvriers peuvent en effet se permettre un tel voyage. Mais là l'auteur le reconnaît. Par contre, leur préoccupation première est-elle de trouver les mots qui donneraient un sens à leur vie ? D'après l'auteur, c'est du vécu puisqu'elle a participé à des réunions d'ouvriers de l'entreprise Mittal. Celle-ci investissait au Brésil. Les ouvriers étaient lucides sur le monde du travail actuel et trouvaient le moyen d'exprimer leur colère. Il ne faut pas les prendre pour des cons non plus...
Pas sûre que les mots utilisés cependant étaient ceux du narrateur qui a de toute façon une sensibilité tout à fait féminine, ce qui sonne encore plus faux.
Partagée sur ce roman. Original, une jolie écriture et pourtant j'ai souvent buté...
Antoine, 8 ans, fuit le pavillon de banlieue de ses parents. Même si sa fugue n’a duré que le temps d’un orage, Antoine restera marqué par cette soirée. Même en grandissant, l’enfance, l’école, la vie amoureuse, le travail à l’usine de sidérurgie comme l’a fait son père, Antoine ne parvient pas à trouver sa place.
Quelques temps après sa séparation avec Karima, Antoine perd son boulot à l’usine, le monde industriel ne fait pas de cadeau. Puis, il rencontre Marcel, bouquiniste qui lui apprendra à regarder la vie sous un autre angle, à trouver son chemin, jusqu’au Brésil.
Antoine finira par s’apaiser et à se réconcilier avec lui même car nous n’avons pas l’éternité devant nous, juste une vie…
J’ai aimé ce livre pour la justesse des mots, pour la concision des phrases, ainsi que l’optimisme dont est empreinte cette histoire.
Quelle poésie dans cette écriture ! Au fil des pages, on suit Antoine et son mal de vivre, un quotidien tout tracé, des rêves étouffés, jusqu'au jour où le vernis craque et remet en question toute une vie. Changement radical, un peu comme une seconde naissance, épaulé par le sage Marcel, à la fois père, frère, mentor, et qui sera celui avec qui tout est permis et réalisable. De belles descriptions du monde industriel impitoyable, vu par l'auteur au travers des ouvriers d'Arcelor-Mittal, le talent de Jeanne Benameur en fait une fresque réaliste, avec ce fond d'histoire d'amour qui vient adoucir et poétiser l'oeuvre. Un beau roman, bien écrit, qu'on déguste du début à la fin.
Au seuil de la quarantaine, en pleine rupture amoureuse et alors que l'usine dans laquelle il travaille licencie et délocalise à tout va, Antoine retourne chez ses parents pour quelques jours. Entre rupture, lutte et rébellion, ce court séjour sera pour lui l'occasion de faire le point sur sa vie, sur ses rêves (ses "non-rêves" plutôt), ses envies, ses doutes... En pleine introspection et questionnement sur l'utilité et le but de sa vie, sa petite vie médiocre de classe ouvrière, il va rencontrer Marcel, vendeur de livres sur un marché. Cette rencontre va bouleverser sa vie et l'entraîner sur une pente qu'il était loin d'imaginer : et s'il plaquait tout, là, maintenant, comme ça ? S'il faisait un peu le point sur ce qu'est véritablement son existence et surtout sur ce qu'il voudrait qu'elle soit. Quel est l'intérêt de se lever aux aurores tous les matins pour aller à l'usine faire chaque jour les mêmes gestes ? Pourquoi se tuer à la tâche pour les patrons, les actionnaires qui, d'un claquement de doigts peuvent faire basculer votre vie ? Et puis c'est quoi "réussir sa vie" ? Est-ce, comme son frère Loïc faire de belles études et devenir enseignant, transmettre le savoir aux enfants ? Est-ce se marier, avoir des enfants ? Est-ce réaliser les rêves de ses parents ? Et si "réussir sa vie", c'était simplement vivre en harmonie avec soi-même, se réaliser ?
Voici un beau roman initiatique sur la vie d'un homme en proie aux doutes, en quête de liberté et à un carrefour essentiel de sa vie. C'est l'histoire d'une découverte de soi, c'est l'histoire d'une renaissance, d'une naissance, tout simplement. C'est poignant, touchant, bouleversant. La première partie du roman est un peu sombre, triste, on assiste à une sorte "d'errance psychologique" du personnage (cela m'a un peu rappelé "Les lisières" d'Olivier Adam), puis tout à coup, l'histoire s'accélère et s'illumine petit à petit jusqu'à la la clarté finale !
Après m’être fourvoyée avec ma lecture précédente dans de la littérature bon marché, je reprends un véritable auteur.
Ici, Antoine est un personnage en décalage, avec tout, son travail, les autres, lui-même. Il a choisi de travailler à l’usine où travaillait son père. Pourquoi ? voilà sa grande question.
Comme beaucoup de personnages de Jeanne Bénameur, il est empêché des mots. (Je ne sais pas si ça se dit, mais c’est comme ça que je le ressens)
Avec lui, on aborde des sujets graves, la précarité les conditions de vie des ouvriers, la crise, la société de consommation, l’exploitation du prolétariat par le capitalisme mondial, la délocalisation…. Sujet très présent dans ma ville où monsieur Mittal a sévi, mettant à mal les acieries locales.
On aborde aussi le chemin personnel que chacun de nous accomplit..
De sa belle plume, Jeanne Bénameur nous amène toujours à la réflexion dans des romans toujours variés, et c’est toujours le même plaisir, même si j’ai ressenti moins d’émotion dans ce livre que dans les autres..
Jeanne Benameur nous narre l’histoire d’Antoine, ouvrier d’une entreprise sidérurgique française, âgé d’une quarantaine d’années. En RTT forcées, il est dans l’attente d’un éventuel plan de délocalisation de son entreprise au Brésil. Antoine cherche sa place dans la société : il est animé d’un désir de fuite depuis son enfance, malgré de nombreux efforts et de lutte ouvrière pour rentrer dans le moule dans lequel se sont fondus ses parents, son frère, et sa fiancée Karima (qui a fini par l’abandonner).
Il faudra finalement une rencontre avec Marcel, un ami bouquiniste de ses parents pour qu’Antoine parvienne enfin à se libérer. Celui-ci lui fera prendre conscience que la révolution est avant tout intérieure et singulière. Cette rencontre marquera le début de la prise en main de son destin, et l’emmènera au Brésil. Ce pays où Jean de Monlevade partit créer au XIXè siècle la première usine sidérurgique, et destination de délocalisation de l’entreprise qui l’emploie actuellement, se révèle un lieu d’ouverture, de liberté, d’épanouissement personnel, alors qu’il était synonyme avant son départ de délocalisation, recherche de rentabilité, et perte d’emplois.
Au final, le roman, qui avait débuté en nous décrivant une vie sans issue ni espoir, s’achève sur une note de liberté et de résurrection : une note finale bienvenue car il est vrai que la première partie du livre m’avait semblée particulièrement sombre.
Antoine a la quarantaine et il revient vivre chez ses parents. Karima, sa compagne l'a mis à la porte, l'usine dans laquelle il travaille est au bord de la fermeture. Antoine est perdu dans sa vie. Il l'a toujours été. Il a toujours trouvé la vie de ses parents trop étriquée pour lui. Une vie se résumant à un travail harassant pour son père à l'usine et la gestion de la maison pour sa mère. Une petite vie à l'image des maquettes que son père fabrique lors de son temps libre
"Les maquettes, c'était le monde en miniature, un monde qui tenait dans le creux d'une main. Réduit. Moi, le monde, je le voulais grand. Pas réduit.
Et ma respiration se cognait contre les bords."
Depuis qu'il est tout enfant, Antoine a ce désir d'ailleurs, d'autre chose, un désir non articulé qui se manifeste par la rage. La rage contre l'usine qui détruit son père, la rage contre ses parents qui ne cherchent pas à se sortir de leur petite vie, la rage contre son incapacité à communiquer avec Karima. il n'arrive à se fixer sur rien. Il entreprend des études dans divers domaines qui ne mènent à rien, il lâche en cours de route. Ce qui le passionne ce sont les mots et les pierres. Il aurait aimé être architecte mais ne s'en est jamais donné les moyens. Comme avec les mots qu'Antoine n'arrive pas à articuler entre eux avec Karima, il n'arrive pas à articuler ses désirs, ses projets. Les seules occasions où il trouve les mots, c'est en groupe à l'usine, ce sont des mots engendrés par sa rage, des mots violents à l'égard des actionnaire qui veut délocaliser la production au Brésil.
Un dimanche matin Antoine accompagne sa mère sur le marché où elle tient un étal de mercerie pour arrondir les fins de mois. Il y fait la connaissance de Marcel, ami et voisin de ses parents, qui vend des livres sur les marchés. Avec Marcel, il va découvrir les livres, ces livres qui vont l'attirer dans ce joyeux désordre qu'est la maison de Marcel. L'homme va le prendre sous son aile, l'aider à poser des mots sur ses maux, l'aider à oublier sa rage, à articuler ses désirs. Ils vont partir tous les deux pour le Brésil sur les lieux-mêmes ou les emplois vont être délocalisés. Un voyage à la découverte des autres, à la découverte de lui-même, un voyage renaissance.
Les insurrections singulières sur fond de délocalisation et de tensions dans le monde du travail est un roman sur la révolution personnelle. Un roman sur la recherche des mots à poser sur ses maux, sur l'exploration de ce qu'il y a de plus obscur en nous, pour en faire jaillir la lumière, sur la nécessité de ce voyage intérieur pour vivre sa vie, et non celle qui nous est imposée par les événements ou le milieu social. Un roman fort, bouleversant, plein d'espoir porté par la plume exceptionnelle de Jeanne Benameur. Un style plein de rythme, de souffle, d'émotion, de sincérité. Un livre qui m'a secoué profondément, un gros coup de coeur et la découverte d'une auteure dont je vais rapidement lire les autres romans.
"Dans les toilettes du bar, je pleure comme un môme.
De tout.
De ce monde où je ne peux serrer dans mes bras une femme qui n'est pas morte et que j'aime toujours.
De ce monde où un vieux types aux cheveux blancs va lire sur une tombe de banlieue des pages et des pages depuis des années.
De ce monde où je suis en RTT forcées et où je n'ai plus envie d''aller me battre contre des moulins.
De ce monde où Franck et tant d'autres ne savent plus que dire à leurs mômes pour tracer une route de vie.
De ce monde que mes parents vont quitter un jour aussi humblement qu'ils l'ont habité.
Je pleure."
"Tu vois, moi j'ai des passions, les livres, ça me sauve... je traverse mes temps morts avec des gens qui ont oeuvré pour ça, ceux qui ont écrit... je les aime et je leur suis infiniment reconnaissant du temps passé devant leur table... ils m'aident à traverser. Et qu'eux soient morts ou vivants, ça n'a plus aucune importance. J'ai le livre en main et c'est du carburant pour ma vie à moi. C'est pour ça que j'en fais le commerce, je ne connais pas de meilleur commerce."
"Aujourd'hui je sais que les zones obscures sont des zones pleines et que les mots, les vrais, c'était là qu'ils étaient à attendre."
Ce roman est une réflexion sur le sens de la vie. Pour Antoine, les soucis se cumulent, sa compagne lui demande de quitter sa vie, l’usine où il travaille est en difficulté économique et les licenciements se dessinent dans un avenir proche. Sans toit, il retourne vivre chez ses parents, s’interroge sur ses choix de vie et son avenir lui paraît sans beaucoup d’intérêt. L’usine est délocalisée au Brésil, il décide de partir à la rencontre de ces ouvriers Brésiliens. Ce départ lui permettra de rebondir… Un peu déçue de ce petit roman, et puis j’avais tant aimé « les demeurées », celui-ci m’a semblé bien insipide, il ne laissera pas de trace dans ma mémoire.
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