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Le premier roman de Noelle Loriot, Ève, paru en 1959, avait retenu l'attention de la critique. De ce petit livre cruel, dont l'audace effraya certains, France-Soir avait loué le style nerveux et même vigoureux, et Le Figaro Littéraire qu'il se développe avec une rigueur, une concision, une lucidité qui sont d'un moraliste appliqué à mettre à nu les fibres les plus secrètes du coeur . On retrouve ces qualités d'écriture et d'analyse - parfois impitoyables - dans Les Grandes Personnes.
Une jeune femme, Judith - vingt-deux ans, quarante-sept kilos, sans profession - rescapée d'un suicide et profondément déprimée, a été admise dans un hôpital. Elle y devient la proie des médecins, qui se relaient à son chevet pour lui faire subir des interrogatoires harassants. Sa crainte d'être internée, si, au cours de cette psychothérapie, elle ne se conduit pas conformément à leur attente, plonge le récit tout entier dans une atmosphère d'angoisse. Grâce à une infirmière compréhensive, Judith apprendra à mentir et laissera croire, par exemple, qu'elle dort bien, puisqu'elle est ici pour une cure de sommeil. Hervieu, le grand patron, et son assistant Soret, l'obligent à revivre son passé, à élucider les raisons d'un crime (passionnel ou crapuleux ?) commis par François, le jeune amant qui avait voulu l'entraîner avec lui dans la mort.
Le récit de Noelle Loriot, outre son intérêt romanesque, qui ne se ralentit jamais, est un véritable document, tant sur l'emploi de certaines méthodes thérapeutiques que les manifestations d'un cas psycho-pathologique, par l'exposé sans complaisance et parfois pénible d'une névrose dont les racines plongent dans l'enfance de l'héroïne et sont liées au souvenir de son père. En contrepoint à la confession de Judith, le docteur Hervieu se laisse aller lui-même à des confidences, sans doute pour encourager celles de sa patiente, mais aussi, et peut-être surtout, pour s'expliquer, à travers elle, le suicide de sa propre femme.
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