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La loi de la compression est une merveilleuse invention des parents d'Amir et d'Efi : elle permet de transformer en grand-père ou en oncle n'importe quel adulte de leur entourage. Grand-pères Lolek, Heïnek, Yosef et Ménashé rejoignent ainsi grand-pères Shalom et Weil dans le cercle familial que la Shoah a failli anéantir. Mais ce sont surtout l'excentrique grand-père Lolek, ancien soldat de l'armée d'Anders, et son opposé Yosef, pétri de sagesse talmudique et si magnanime, qui veillent sur leur enfance.
En grandissant, Amir et Efi veulent comprendre ce qui s'est passé « là-bas », pendant la guerre. Mais personne n'en parle, et il leur faut inventer mille ruses et astuces pour pousser les membres de cette famille reconstituée à se confier. Petit à petit, devant leur insistance, notamment celle d'Amir pour qui cette quête est devenue essentielle, les barrières cèdent et les récits de ces survivants taciturnes, excentriques ou fous, se déploient, bouleversants.
Les gens indispensables ne meurent jamais constitue une prouesse littéraire. Naviguant sans cesse entre la gravité et la drôlerie, le récit rend palpables ces existences placées sous le signe d'un génocide, de la mort, et en même temps si vivantes, si humaines et si banalement risibles. Le roman d'Amir Gutfreund marque sans le moindre doute un tournant dans la manière d'appréhender la Shoah.
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