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Ce livre est le récit de mon voyage au pays du pouvoir. Il commence au lendemain de l'abolition de la peine de mort en octobre 1981 et s'achève à mon départ de la Chancellerie, en février 1986. Il y est beaucoup question de justice, parfois de politique. [...] Ces années de luttes, je les raconte telles que je les ai vécues. Le lecteur ne sera pas surpris d'y trouver, mêlée au récit des événements, l'expression de mes convictions sur ce que devrait être la justice dans la République. De tout ce que j'ai pu réaliser à cette époque, l'essentiel demeure : irréversibilité de l'abolition, suppression des juridictions d'exception, dépénalisation de l'homosexualité, progrès des droits des victimes, ouverture aux citoyens de la Cour européenne des droits de l'homme, amélioration du régime des prisons, et bien d'autres mesures encore. [...] En achevant cet ouvrage, ma conclusion est simple : « Lecture faite, persiste et signe. » R. B.
Je viens d'achever, un peu émue je dois dire, cette autobiographie de Robert Badinter, concernant la période où il fut garde des sceaux.
Robert Badinter est souvent réduit (ce qui n'est déjà pas rien) à l'abolition de la peine de mort. Or, son action et son humanisme vont au delà de cette reforme majeure.
Le texte est très bien écrit, limpide, humble et sans langue de bois.
Quelques passages m'ont marquée comme lorsqu'il évoque que lorsqu'on est ministre, il ne faut pas avoir besoin d'être aimé mais de là à être détesté...
Il y a aussi un petit vent de nostalgie en relisant ces combats des années 80.
Ses propos, même au sujet de ses adversaires, restent mesurés.
Il y a une élégance dans son discours qui fait du bien.
Je terminerai comme ces étudiants qu'il rencontre juste avant de quitter la chancellerie :
Ce ne fut pas un cours ni même un discours. Je leur exposai ce que j'avais pu réaliser, et aussi ce que je n'avais pas accompli et qui restait à faire. Ce serait leur tâche à eux pour demain. A la fin du jeu des questions-réponses, je vis s'approcher deux d'entre eux : une jeune fille, un jeune homme. Ils me remirent un gros registre ; douze cents étudiants l'avaient signé. Sur la première page était écrit en beaux caractères : "Merci, Monsieur Badinter !".
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