"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pendant que René se met en ménage, Momo et moi on rame entre Seine et Rhône. Un macchabée qui prend la poudre d'escampette entre la mise en bière et l'enfouissement éternel, c'est pas tous les jours que ça arrive. Il a suffi d'un gros grain de sable de quatre-vingts kilos pour que l'évasion ne passe pas inaperçue. Une famille éplorée, une loueuse de camionnettes bien sous tous rapports, une Fiat Ducato baladeuse, une vieille Parisienne nymphomane et du fil à retordre, il en faut plus, au manchot et à moi, pour nous impressionner. Alors, pas à pas, on va tout faire pour remettre le mort dans le droit chemin. Suivez-nous, vous verrez du pays
Ne soyez pas trikaïdékaphobe.
Ce livre ne s’adresse pas aux culs pincés ni aux pincés du cul. Il faut un minimum d’humour et de dérision pour apprécier ce style.
C’est déjà le tome 13, tous indépendants, mais l’intérêt est pourtant de suivre l’évolution des personnages. Car évolution il y a.
Un tournant pour notre détective préféré, celui-ci après moult butinages s’installe chez Vanessa et fait de son ancien logement ses bureaux puisqu’il a maintenant un employé à temps plein Momo. René lui aussi se met en ménage.
Sa nouvelle cliente ne laisse pas Cicéron indifférent.
« Elle est très jolie. Elle ne s’est pas trop présentée et je l’imaginerais volontiers prof de danse ou coach en bien-être. Quelque chose d’actuel et de branché. Brune, fine, ni trop grande ni trop petite. A ma taille, en quelque sorte. »
Elle se répand et notre Cicéron ne sait toujours pas pourquoi elle le consulte. Il fait preuve de patience voire de diplomatie.
Et finalement il s’agit du papa de Jessica qui a été retrouvé exsangue dans son coin à champignon. L’enquête a conclu à une attaque de sanglier.
Et c’est là que l’histoire se corse, le cadavre a disparu, il n’était pas dans le cercueil. Je laisse le lecteur découvrir la résolution de l’intrigue, qui va vous entraîner dans ce coin spécifique de la butte-aux-cailles.
C’est un art véritable de savoir créer des personnages qui racontent un lieu et une époque, sans ennuyer le lecteur mais au contraire à le faire rire. Rire même parfois à ses dépens car il y a un peu de chacun de nous dans ces histoires.
Cette verve est unique car elle fait la part belle à l’inventivité, ce qui nous change agréablement des blablas plats qui se vendent comme de la mauvaise bouffe.
Pour les amateurs du genre Claude Picq a commencé une nouvelle série Jo le clito boit la tasse !
Faites fi des préjugés et plongez dans cette littérature réjouissante qui ne vous prend pas pour un idiot.
©Chantal Lafon
Il y a du changement chez Cicéron : il s'est installé chez Vanessa et son ancien logement lui sert de bureau pour son agence de détective qui emploie également son manchot favori, Momo. A peine installés, ils reçoivent la visite de Jessica Dumortier qui leur demande d'enquêter sur la disparition du corps de son père, supposé être enterré quelques jours auparavant avant qu'une maladresse ne fasse verser le cercueil et ne l'ouvre pour y découvrir des sacs de sable. Stupeur dans la famille du défunt. Les flics pas intéressés, c'est Cicéron qui hérite de l'affaire.
Cicéron se case, bon à sa manière de non play-boy qui plaît aux femmes qui le lui font bien sentir. S'il y a du grabuge avec certaines de ses maîtresses, il file le parfait amour avec Vaness' sa flicque préférée. Quelle santé !
Hors ses élans sexuels, le voici avec une affaire pas banale sur les bras, et c'est l'inénarrable René qui va le mettre sur la bonne piste. Comme à son habitude, son histoire est rocambolesque, folle à souhait et les descriptions de certains personnages irrésistibles : "Fut un temps où elle était moche mais ça passait inaperçu. Des moches comme la Paulette d'avant, ça court les rues. Mais maintenant, elle a pris du galon dans l'immonde. Dommage qu'il ne pleuve pas, un imper aurait atténué le choc. Je ne sais pas si elle a perdu tous ses cheveux mais la perruque à la Chantal Thomass ne l'avantage pas du tout. Soit elle est trop petite, soit la tête est trop grosse. [...] Régine [...] en paraît presque désirable. [...] Son petit Moldave adopté a grandi mais il n'a pas grossi. Il ressemble à un tibia qui marcherait tout seul et a toujours sa sale gueule. Régine a une jupe plissée qui ne plisse pas partout car le contenu est un peu invasif." (p. 76/77). On lit davantage Cicéron pour se marrer que pour suivre une intrigue façon thriller avec des rebondissements et du gore toutes les trois pages. Non, Cicéron prend son temps -il est payé à l'heure- et est très occupé par les multiples sollicitations féminines. Ceci étant, cette intrigue est très plaisante et change un peu de ce qu'on lit régulièrement. Je le dis et le répète à longueurs de recensions sur Cicéron, ceux qui le connaissent, je n'ai rien à ajouter, vous passerez un bon moment et auriez même envie qu'il soit plus long ; ceux qui ne le connaissent point encore, précipitez-vous, c'est l'enquête N° 13, le retard n'est pas trop long à combler, mais vous pouvez aussi lire chaque tome indépendamment.
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