80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
C'est sous le double signe de la musique et d'un questionnement sur les racines du mal que Jaume Cabré a composé ce Voyage d'hiver. On y découvre les aventures picaresques d'un apprenti joaillier anversois, la partition «démoniaque» sortie de l'âme torturée de l'un des fils de J.-S. Bach, l'enfer de Treblinka qui transforme un enfant de neuf ans en assassin, ou encore deux amants qui, après s'être dit adieu pour toujours, ont durant vingt ans partagé à leur insu les parcs viennois et la grande roue du Prater. La plupart de ces nouvelles témoignent ainsi de l'inclination de l'auteur pour ce creuset fécond et complexe d'Europe centrale qui a porté autant de beauté que d'abjection. Et chacune d'entre elles illustre son inconditionnel amour de l'art, seul rempart contre les tourments qui brisent le coeur des hommes. Tel un hommage à Schubert et à son oeuvre aussi célèbre que douloureuse, ce livre fait miroiter de multiples façons les paradoxes du contrepoint - souffrances et espoirs déçus, instants de gravité et d'érudition, mais aussi poésie et fulgurances de bonheur.
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