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Malak est trop jeune pour comprendre la notion d'âge ou de géographie. Ses seuls repères sont sa famille et son douar. Malgré sa peine, son père est contraint de la placer comme domestique, en ville. Kaoutar, sa soeur, qui a vécu cet exil urbain avant elle, en dressait un portrait enviable. Alors Malak, prisonnière du jardin de Madame Assia, se surprend à rêver qu'un jour, elle aussi vivra la présumée expérience idyllique de son aînée.
Les destins entremêlés des deux soeurs les feront questionner le poids des traditions, la relativité du temps et la résonnance des expériences de la vie. Si leur histoire prend source dans le Maroc des années 1980, elle se déploiera jusqu'à nos jours.
Malak naît au Maroc, dans le douar, au sein d'une famille pauvre mais aimante et solidaire.
Dans sa jeunesse, il était impossible pour une fille d'apprendre, d'aller à l'école, et seul Dieu sait ce qu'il adviendra d'elle plus tard. Les filles restent confinées à la maison, vont chercher l'eau, travaillent, cuisinent, aident la mère, servent les hommes de la famille.
Un jour, le père décide de confier Malak à une "mère de ville" pour qu'elle puisse apprendre et connaître la vie de la ville, manger à sa faim, et que l'argent qu'on lui remettra en échange puisse aider sa famille à mieux vivre.
C'est le sort de Kaoutar, la sœur aînée. Celle-ci s'accommode parfaitement de sa nouvelle vie à la ville, auprès d'une femme qui la considère vraiment. Elle s'y épanouit et s'y instruit un minimum. Lorsqu'elle en parle, les rares fois où elle revient au douar, Malak en aurait presque des étoiles dans les yeux.
L'enfant est donc décidée à partir pour aider sa famille, même si cela lui fait peur.
Si certaines familles d'accueil étaient une vraie famille, Malak a bien des déboires avec celles chez qui elle est successivement placée. Traitée comme une esclave, une moins que rien au service de tous, elle vit une enfance difficile dans des villes qu'elle n'a même pas la possibilité de voir, enfermée, forcée de travailler sans cesse du lever au coucher du soleil, au service de tous.
Si nourriture et toit sur la tête sont bien là, le maigre salaire bien versé chaque mois au père, la vie est dure, les menaces perpétuelles, la faim omniprésente, et le bonheur absent. Qu'elle était douce la vie misérable mais aimante du douar, auprès des siens et de la nature, comprise, entourée, aimée.
C'est cette vie là qu'elle raconte à ceux qui lui ont donné une vraie famille, un travail et une reconnaissance, et chez qui elle est toujours aujourd'hui.
https://domiclire.wordpress.com/2023/09/08/les-dames-du-douar-fragments-de-vies-amal-chkili/
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 3 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 6 jours
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