"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un roman d'aventure qui allie suspense et espionnage : une saga inoubliable de Laurent Guillaume.
Par le lauréat du prix du bureau des lecteurs Folio/RTL
Septembre 1953, New York. La rédaction de Life magazine est en deuil. Son reporter de guerre vedette, Robert Kovacs, a trouvé la mort en Indochine française laissant derrière lui un vide immense.
Persuadée que sa disparition n'a rien d'accidentelle, Elizabeth Cole, photographe de la page mondaine, décide de lui succéder et réalise ainsi son plus grand rêve : devenir correspondante de guerre.
C'est le début d'une enquête à l'autre bout du monde, au coeur d'un écheveau d'espions, de tueurs à gages, de sectes guerrières, d'aventuriers, et de trafiquants d'armes. À Saigon, Hanoï, sur les hauts plateaux du Laos, Elizabeth va rencontrer son destin en exerçant son métier dans des conditions extrêmes et affronter les pires dangers.
On avait déjà croisé Laurent Guillaume avec deux polars, l'un très parisien (c'était Mako), l'autre très province (c'était Là où vivent les loups). Deux bouquins que l'on avait déjà bien appréciés.
Avec Les dames de guerre : Saïgon, nous partons cette fois à l'étranger, dans l'Indochine des années 50 avec un hommage au célèbre bouquin de Graham Green (Un américain bien tranquille) ou peut-être une sorte de clin d'oeil français et romancé à un autre bouquin, celui de William Boyd qui nous contait Les vies multiples d'Amory Clay, une autre photographe.
Ce sera notre second coup de coeur de l'année pour une histoire romancée captivante au coeur d'une grande Histoire passionnante.
Laurent Guillaume nous livre un sympathique roman d'aventures et un joli portrait de dame.
Espérons que cet épisode soit le début d'une belle série.
[...] C'est ce que j'ai essayé de faire dans Les Dames de guerre : Saïgon – raconter certes l'histoire de l'opération X, qui a réellement existé et qui était destinée à financer la contre-insurrection en Indochine, mais surtout une histoire romanesque de femmes et d'hommes pris dans les remous de la guerre froide et de la décolonisation.
● On aime vraiment beaucoup :
❤️ Tout au fond de la salle de rédaction du magazine Life, le lecteur ne peut que lever la main quand il s'agit d'accompagner Elisabeth Cole, une américaine bien tranquille, journaliste mondaine new-yorkaise pour Life, à qui l'on demande d'aller jouer au Tintin reporter dans l'Indochine des années 50.
Un lecteur qui ne regrettera pas son coup de tête quand la jolie journaliste monte dans l'avion des commandos français pour les montagnes à la frontière du Laos où se cultive l'opium qui finance la guerre coloniale de la France : la jeune femme frivole va sortir de sa chrysalide, troquer robe et escarpins pour rangers et treillis et va se montrer une redoutable enquêtrice pleine de charme.
❤️ On s'attache bien vite aux personnages choisis avec soin par l'auteur : des espions chinois redoutables, des commandos français borderline, des corses mafieux pas trop clean, des agents de la CIA au double jeu, ...
Chacun d'eux tente de s'accommoder de son mieux des contradictions d'un pays en guerre (une sale guerre) et d'enjeux géopolitiques qui les dépassent (nous ne sommes qu'à quelques semaines de Điện Biên Phủ et les américains piaffent d'impatience en attendant que les français leur laissent le terrain).
❤️ On apprécie que l'auteur ait pris soin de dessiner des personnages qui rappellent leurs modèles de la vraie vie : Graham Fowler est un "américain bien tranquille" (le Thomas Fowler de Graham Green), Robert Kovacs est un clone de Capa (qui travaillait effectivement pour Life et qui a effectivement sauté sur une mine dans cette région en 1954), etc. La postface de l'auteur est à ce titre très intéressante.
❤️ On s'intéresse beaucoup à cet épisode de la guerre française d'Indochine (l'opération X) où le trafic d'opium alimente la fameuse French connection et préfigure ce que seront désormais les dessous des conflits coloniaux (pavot afghan, narcos d'Amérique, ...).
● L'intrigue :
1953 Indochine. le photographe reporter de guerre de Life, Robert Kovacs, saute sur une mine. Il accompagnait une expédition secrète des commandos français dans les territoires du nord, quelque part entre Chine, Vietnam et Laos : les montagnes des tribus Hmong que les français (et plus tard les américains) armaient contre les Viet.
À New York, les candidats remplaçants ne se bousculent pas pour connaître le même sort et, contre toute attente, c'est une jeune femme Elisabeth Cole qui part en Asie pour le magazine.
Laurent Guillaume boucle ces préliminaires rapidement et il ne faut que quelques dizaines de pages à Elizabeth pour boucler ses valises, quitter les mondanités frivoles de New York et s'envoler pour Saïgon.
Mais que cherchait réellement Kovacs chez les commandos français ? Et pourquoi ces derniers ont-ils fait croire qu'il était mort loin des montagnes et de la frontière ?
VietMinhs, Méos, Qingbao chinois, CIA et SIS, SDECE, secte Caodaï, ... les services secrets et les mercenaires s'agitent en Indochine comme les crabes dans leur panier !
Des crabes inquiets de l'arrivée de cette "américaine bien tranquille" qui s'intéresse de beaucoup trop près à la mort de son collègue.
Historicité, faits réels, espionnage, art de la photo pour un Saigon enveloppé dans un féminisme dosé à point.
Comme l’avait repéré nos éclaireurs de l’équipe de Babélio en avril de cette année, ce livre méritait le détour, mon détour.
Nous sommes a une époque qui aura été tout sauf légère dans l’histoire du Japon. Nous nous retrouvons à Saigon en 1953, en pleine guerre d’Indochine, mais aussi en présence d’une belle fourchette de services secrets internationaux. De cette guerre je n’avais qu’une connaissance historique et culturelle très réduite. Si j’avais été marquée par des films effroyables de par leurs images inoubliables et la terreur que celles-ci ont éveillées, son histoire était floue pour moi.
Par la lecture de ce polar, j’ai pu la vivre à un rythme moins soutenu, de manière à mieux digérer toute l’horreur dont regorgeait cette période. La patte féminine apportée par l’auteur y est possiblement pour quelque chose, mais je pense que c’est surtout l’histoire de fond utilisée par Laurent Guillaume qui atténue le choc tout en ne cachant rien des réalités de terrain.
Le côté captivant du roman policier a été apporté par la touche féminine d’Elisabeth Cole, journaliste de la rubrique mondaine chez Life à New-York. Même si l’on s’attache très vite à plusieurs autres personnages, Elisabeth mène la danse. On ne peut qu’avoir envie de suivre ses pas, de l’accompagner dans son journalisme de terrain mais aussi pour son enquête concernant l’origine de la mort de son confrère Robert Kovacs. Aucune des démarches n’empiète sur l’autre. Chacune est attirante à sa manière. C’est peut-être en cela que Laurent Guillaume a réussi à me capter, me charmer. Montrer un peu de l’horreur de cette guerre, tout en menant une enquête criminelle.
Les enjeux politiques sont sous-jacents mais très intéressants.
La guerre française d’Indochine a depuis toujours attiré lecteurs et historiens. La French connection et le trafic d’opium de cette époque n’étaient d’ailleurs qu’un des épisodes parmi tant d’autres conflits coloniaux. Bien d’autres trafics de narcotiques sont entrés dans la danse.
Les personnages sont dessinés de telle manière à ce qu’on se croirait dans une histoire vraie. Ils sont attractifs. Ils nous font voyager dans le temps. En fin de livre, l’auteur explique certaines de ses sources provenant de personnages ayant bien existé.
Ce premier tome est assurément un efficace voyage dans le temps. On est à la fois ici et là-bas, un peu comme si l’on était dans un état quantique. La parution de ‘’Tycoon’’, le second tome, est annoncé pour 2025.
"Les Dames de guerre " de Laurent Guillaume nous plonge dans la guerre d'Indochine.
En septembre 1953, le photographe Robert Kovacs meurt lors d'une opération.
Élisabeth Cole, spécialiste des potins mondains à "Life magazine", postule pour le remplacer
Grâce à son culot, elle obtient le poste et s'envole pour Saïgon
D'instinct, je ne serai pas allée vers ce type de roman, l'espionnage, la guerre, très peu pour moi !!!
Mais dès les premiers chapitres, j'ai accroché à l'histoire, je pense que le fait qu'elle parle de photographe de guerre me touche, car j'ai une admiration pour ce métier. J'admire le travail de ces photographes et le fait qu'ils arrivent à transmettre des émotions en un seul cliché.
Le récit est très bien construit et l'auteur connait son sujet, pour s'en convaincre il n'y a qu'à regarder la bibliographie à la fin du livre.
Les choses se mettent en place, sans que l'on se rende compte de leurs importances. Le récit nous plonge dans cette partie de notre Histoire que, personnellement, je ne connaissais pas et que j'ai apprécié découvrir aux côtés d'Élisabeth.
Je vous recommande vivement ce livre qui le gagnant du prix "La bête noire "
Pour finir, je ne dirai qu'une seule chose, vivement la suite car j'ai hâte de savoir ce qu'il va arriver à Élisabeth et Bremont en Birmanie
Voilà un auteur qui sait écrire l'action, direct en deux premiers chapitres à la fois concis et marquant qui emmènent le lecteur en Indochine : une soirée diplomatique en mars 1945 entre officiers français et agents du Kempetai ( la police militaire japonaise aux méthodes proches de la Gestapo ) qui vire à la tuerie ; puis la mort du célèbre photo-reporter de guerre Robert Kovacs ( clone de Capa ) quelque part dans les montagnes à la frontière du Laos en septembre 1953 alors qu'il accompagnait un commando français. Scènes de bravoure admirablement narrés.
Et puis on fait la connaissance de celle qu'on va suivre jusqu'au bout, celle qui sera nos yeux dans cette Indochine coloniale tellement complexe. Elizabeth Cole est journaliste au prestigieux Life Magazine, aux pages mondaines alors qu'elle ne rêve que d'aventures, piégée dans le carcan confortable de la très haute bourgeoisie new-yorkaise qui l'ennuie profondément. La disparition de Kovacs lui donne l'opportunité de mettre un pied dans la porte, elle est envoyée en Indochine pour le remplacer tout en enquêtant sur la mort de son prédécesseur, elle est persuadée que la version officielle de sa mort est mensongère.
Elizabeth, c'est le genre d'héroïne qu'on adore aimer. Même si on peut trouver peu vraisemblable qu'une photographe habituée aux défilés se retrouve sur un front de guerre, la transformation que propose Laurent Guillaume a un côté film hollywoodien des années 1950 vraiment très chouette. Bien au-delà de la caricature initiale de la très belle nana gravure de mode, on la voit devenir crédible en rangers et treillis, et faire face avec classe et détermination aux enjeux géopolitiques qui la dépassent en nouvelle Lee Miller ou Gerda Taro.
De façon générale, tous les personnages qui gravitent autour d'elle sont excellemment campés. La Saïgon de 1953 est un effervescent nid d'espions ambiance Guerre froide, grouillant d'agents chinois du Qingbao ( la Chine est le principal financier du Vietminh, bras armé du parti communiste vietnamien ) et de la CIA ( soutenant les Français colonisateurs ) en mode guerre d'influence, de Français débordés par les événements mais aussi de nervis de la secte caodaïste ( à la fois nationaliste et anticommuniste ), d'agents britanniques comme le savoureux Graham Fowler ( bel hommage à Graham Greene ) et de mafieux corses. Tout le monde avance dans l'ambiguité, affublant plusieurs masques qui tomberont au fil de l'intrigue, bien loin de ce qu'on avait pu imaginer initialement.
On sent à quel point l'auteur s'est documenté sur la Guerre d'Indochine et la société coloniale indochinoise. Là, on est à la fin de la guerre, les Français ont déjà perdu. Diên Biên Phu arrive. La reconstitution de Saïgon et des batailles guérillas sont totalement immersives.
La difficulté dans un un roman historique, c'est de trouver un équilibre entre décor et récit, le premier ne devant pas empiéter sur le récit ni l'alourdir, et en même temps, lorsque L Histoire est aussi riche, il faut qu'elle soit présente et compréhensible pour un lecteur non initié sur la période ( j'en suis ). Laurent Guillaume a trouvé un équilibre intelligent : malgré la complexité de la trame et sa densité, le récit est lisible et très prenant.
« Au mieux la population indigène nous craint, au pire elle nous hait. Nous ne tenons plus que quelques zones éparses, les villes et quelques bases isolées, quand le reste du pays est tout entier dans la main des Viets. En métropole, tout le monde s'en fout. le Français se préoccupe plus du prix de la baguette que de cette guerre du bout du monde. Les hommes politiques veulent qu'on se batte sans avoir à mettre la main à la poche et, pendant ce temps, nous versons notre sang et nous enterrons nos morts. »
Du coup, je me suis régalée. J'ai appris plein de choses sur cet épisode d'une décolonisation inéluctable, sur la stratégie d'une armée française sans finance suffisante, tentant de ne pas perdre ce territoire en s'appuyant sur des commandos borderline constitués de Méos, peuples de montagnards, excellents guerriers qui détestent les Vietminhs, encadrés par des vétérans français de la 2GM, pour mener des opérations de guerre non conventionnelle ( sabotages, guet-apens, renseignements, assassinats ). C'est assez saisissant, surtout lorsqu'on découvre ce qui se cache derrière la mort de Kovacs.
Et je me suis tout autant régalée de ce roman d'aventures et d'espionnage comme on n'en fait plus beaucoup. Un plaisir très premier degré qui fait du bien. du souffle et du pur romanesque, tout en rendant hommage aux reporters de guerre dont le travail permet de de mettre en garde contre sa banalisation de la violence. J'attends le deuxième volet de cette trilogie Les Dames de guerre, il devrait être centré sur un personnage féminin qu'on aperçoit très furtivement et qu'on pressent éminemment charismatique.
Ex-capitaine de police et spécialiste de la lutte contre le crime organisé en Afrique de l’Ouest, Laurent Guillaume abandonne le continent noir pour nous plonger cette fois en pleine guerre d’Indochine, au coeur du trafic d’opium que, sous le nom « opération X », les forces françaises menèrent pour de bon afin de financer des actions spéciales.
Fin 1953, alors qu’il accompagne un commando français à la frontière du Laos et de la Birmanie, le reporter de guerre Robert Kovacs saute sur une mine. Personne à la rédaction de Life ne se précipitant pour prendre la relève, la jeune journaliste Elisabeth Cole, qui piaffait aux pages mode du magazine, se porte aussitôt volontaire. Intriguée par un rouleau de pellicule très compromettant retrouvé caché dans la doublure de veste de Kovacs, l’Américaine est bien décidée à reprendre l’enquête de son confrère là où elle s’est interrompue. Confrontée dès son arrivée à la complexe et trouble société de Saïgon, infestée d’espions et de mafieux en tout genre, il va lui falloir bien du courage et de la détermination pour tenter de pénétrer à son tour le théâtre des opérations peu orthodoxes que, sur les hauts plateaux du Laos, bien loin de la capitale coloniale, les services de renseignements extérieurs français mènent discrètement pour soutenir les maquis anticommunistes, tout en asséchant une source conséquente de financement du Viêt Minh : le trafic d’opium.
Ambiance minutieusement restituée et personnages inspirés d’hommes et de femmes ayant existé – Robert Kovacs est le double du correspondant de guerre hongrois Robert Capa, tandis qu’Elisabeth Cole emprunte de nombreux traits à Lee Miller, reporter de guerre américaine envoyée en Europe pendant la seconde guerre mondiale : c’est une immersion réussie dans une Indochine déjà perdue par la France et surveillée avec la plus extrême attention, en ce contexte de guerre froide, par les Etats-Unis, que nous propose la narration sérieusement documentée de Laurent Guillaume. Le désastre de Diên Biên Phu est imminent, qui viendra sonner la fin de la partie tricolore en Indochine. En attendant, lâchés par le pouvoir civil et par une opinion indifférente, les forces françaises en viennent à des actions peu conventionnelles, venant d’ailleurs s’ajouter à bien d’autres affaires tout aussi illégales en Indochine, telle celle, plus connue, des piastres.
Sur ce solide fond historique, l’auteur a choisi de mettre en avant une héroïne destinée à devenir récurrente, puisque que Saïgon est annoncé comme le premier volet d’une série intitulée Les dames de guerre. Globalement très idéalisée dans son inexpérience en remontrant pourtant à tous dans sa confrontation à la guerre et à la myriade de professionnels aguerris de l’espionnage et du crime qu’elle trouve sur sa route, elle peine à demeurer crédible au regard de la restitution soignée du contexte et renvoie finalement le récit au registre du roman de gare, en l’occurrence un roman d’aventure rythmé et foisonnant que l’on parcourt quoi qu’il en soit avec plaisir.
Nonobstant les aspects les plus caricaturaux de son héroïne, ce roman qui décline au féminin guerre, aventure et espionnage, sur le fond soigneusement rendu de faits réels méconnus, enchantera les amateurs d’action et d’Histoire un peu sensationnelle, là où crimes et délits deviennent institutionnels.
Je suis un grand fan de l’univers de Laurent Guillaume. Dans ses polars, il nous parle de géopolitique, d’espionnage, de criminalité, le tout dans une atmosphère bourrée de testostérone ! Il aime nous entrainer au cœur des conflits armés, auprès d’hommes qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.
Cette fois-ci, le récit se déplace en Indochine française, à l’époque de la décolonisation. Entre laotiens, chinois, vietnamiens, français ou américains, chacun y va de sa petite combine pour arriver à ses fins. Elizabeth Cole, une jeune correspondante de guerre américaine se jette dans ce panier de crabes.
Mue par une volonté de s’imposer dans un milieu sectaire, elle se lance à tombeau ouvert dans une quête de vérité. Mais lors de ce parcours, elle comprend que la réalité est parfois surprenante. Ses convictions se heurtent aux comportements des hommes de terrain.
« Cessez de voir de l’honneur dans la guerre, c’est l’endroit qui en est le plus dépourvu »
Ce personnage principal féminin apporte une touche de fraicheur à ce milieu viril. Mais elle a aussi un caractère bien trempé et donne du fil à retordre à cette bande de manipulateurs. J’ai pris beaucoup de plaisir à la suivre, entre dialogues malicieux, scènes d’action et manigances en tous genres. Grâce à un travail de recherche particulièrement documenté et à son savoir-faire dans la narration, Laurent Guillaume nous passionne pour cette enquête sur fond d’histoire vraie. Le rythme est soutenu et l’auteur n’est pas avare en rebondissements. Cette aventure est à la fois instructive sur les jeux de pouvoir de ce moment de l’Histoire et entrainante par son scénario complexe. « Saïgon » étant le premier volet de la série « Les dames de guerre », je suis impatient de retrouver la jeune femme pétillante pour une nouvelle intrigue !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/03/05/918-laurent-guillaume-les-dames-de-guerre-saigon/
Pourquoi ce titre Les dames de guerre ? Parce que l’héroïne, femme reporter qui n’a pas froid aux yeux, croisera une taxi-girl espionne et une cheffe de guerre.
Septembre 1953, l’Indochine est en proie à une guerre fratricides entre vietminhs communistes, annamites et français. C’est la mort du reporter Robert Kovacs qui pousse Elizabeth Cole à partir en Indochine sur les traces du reporter disparu pour reprendre son enquête. Après avoir tergiversé, le patron de Life magazine accepte de la laisser partir afin d’élucider les incohérences qui entourent la mort accidentelle du reporter vedette.
Sans expérience aucune du reportage de guerre, la jeune femme va devoir s’adapter à des situations extrêmes tout en affrontant un danger permanent et masqué. Mais il ne se passe pas grand-chose à Saigon où les expats se retrouvent en terrasse autour d’un verre où dans les grands hôtels. Elle veut suivre la piste de ces trafics illicites découverts par Kovacs.
A force d’obstination, la jeune reporter va s’envoler vers les hauts plateaux du Laos en compagnie de Brémond, officier français peu loquace. Là, elle découvrira une réalité différente de celle de Saigon. Dans ces montagnes vit une ethnie différente des plaines, des indigènes que Kovacs avait photographiés :
« Ce vent des Méos. Ils s’appellent entre eux les Hmongs, « les hommes » dans leur langue, dit Ferrari. C’est une tribu montagnarde de chasseurs et de cultivateurs aux mœurs traditionnelles. Ils connaissent ces montagnes comme le fond de leur poche et ils détestent autant qu’ils méprisent les Annamites et, naturellement, les Vietminhs qu’ils tuent sans pitié, avec une extrême férocité. »
En poursuivant son enquête, Elizabeth Cole dérange beaucoup de monde, à commencer par les organisations criminelles chinoises et la mafia corse qui vivent du trafic d’opium cultivé dans le pays et qui alimente les fumeries. Elle va vite se trouver en danger. Des aides inattendues vont la protéger et, dans cette vaste manipulation où il est difficile de savoir à qui l’on a véritablement affaire car les espions et les malfrats pullulent, la journaliste va devoir redoubler de vigilance et ruser.
L’intérêt de ce roman réside surtout dans le rythme haletant de son intrigue complexe. L’auteur a su faire coïncider la réalité historique avec le destin de ses personnages. On trouvera en fin de volume le nom de ces personnages réels qui ont inspiré ses héros de fiction.
La recherche historique est importante, c’est elle qui donne sa crédibilité au récit. Le lecteur est complètement immergé dans cette guerre à l’autre bout du monde mais où s’opposent les intérêts de plusieurs pays.
Même si le personnage d’Elizabeth Cole est attachant, je ne l’ai pas trouvée très crédible. On fait la connaissance, au début du roman, d’une jeune femme décidée. Journaliste, elle n’a jamais couvert une guerre. Elle a une vie confortable, un mari aimant et s’habille en Chanel ou en Dior. Quelques pages plus loin, la voilà en Indochine, transformée pour les besoins de l’intrigue en reporter baroudeur. Du mari, on n’a plus guère de nouvelles.
La lecture est fort agréable grâce à une intrigue bien ficelée, un rythme soutenu et l’histoire, la grande, est bien présente. Alors, on pardonnera à l’auteur ses exagérations.
La fin laisse deviner qu’il y aura une suite…
Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour cette lecture haletante.
Ça c’est du roman ! Je termine "Les dames de guerre – Saïgon", le dernier roman de Laurent Guillaume que je ne connaissais pas et dont je découvre la plume à travers cet ouvrage. Pas de tergiversation : j’ai énormément aimé cet opus passionnant, foisonnant, addictif au possible et je dois avouer que j’ai du mal à atterrir.
Nous sommes en 1953 et Robert Kovaks, le grand reporter de guerre du magazine "Life" vient de perdre la vie en Indochine française. Il a sauté sur une mine. Il faut le remplacer au plus vite et pourtant ses collègues ne se bousculent pas pour reprendre le job. Sauf…sauf…une femme : Elisabeth Cole, elle aussi grande photographe mais… de la page mondaine. Elle est persuadée que cette disparition n’a rien d’accidentelle. Va alors commencer une enquête du plus grand intérêt, une enquête de tous les dangers.
Ce roman est foisonnant, je l’ai dit, de par la multitude des personnages dont certains sont même dotés d’une double, voire triple personnalité. Pas toujours facile de faire le distinguo entre espions, tueurs à gages, aventuriers et trafiquants de toute sorte. Il est foisonnant aussi par le nombre de pays visités, Vietnam, Laos, Birmanie. Foisonnant, toujours par les actions et exactions menées, les trafics en tous genres, les luttes intestines.
J’ai aimé l’écriture simple et fluide, j’ai aimé la part belle faite aux dialogues. Ils donnent au texte un rythme rapide qui le rend addictif. J’ai aimé les descriptions fines et minutieuses des protagonistes, des paysages traversés. J’ai aimé la construction, parfaite qui, au bon moment, rappelle un fait important, précise un détail et renvoie à une situation passée, éclaire le lecteur sur un passage qui aurait pu passer inaperçu. J’ai aussi aimé les quelques traits d’humour "Eh bien voici un récit incroyable qui mériterait d’être raconté dans un roman de gare…", et la recette du Vermouth/Cassis que j’ai bien l’intention de tester. Et j’ai aimé la fin qui, en quelques lignes et à la lumière d’un cliffhanger parfaitement choisi, nous fait passer de l'espoir d'un happy end à la crainte du pire.
Un roman noir historico/politique d’une grande qualité que j’ai beaucoup aimé.
https://memo-emoi.fr
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !