Jules-Ferdinand Déline s'est fait une raison : il n'est pas Rudyard Kipling et ne deviendra jamais Joseph Kessel. Il se contente d'être lui-même, J-F. D. journaliste encore naïf et enthousiaste que son rédacteur en chef a nommé à Issoudun, Indre. « Vous y serez très bien ! » lui a-t-il promis. Ici le reportage est au pied du beffroi. Les hommes ne portent pas de kalachnikovs mais des casquettes, et le grand fleuve sacré s'appelle la Théols. Ici, les voitures ne sont pas piégées et les ors républicains sont ceux de la sous-préfecture. Chacun connaît son voisin et la place du 10 Juin 1944, agora moderne, s'anime aux veilles d'élections. Ici l'homme fort , l'élu enraciné, a pour nom André Laignel. Jules-Ferdinand Déline, journaliste tout-terrain, vole sans transition d'une commémoration patriotique à une manifestation de rue, d'une interview du député à un accident mortel, d'un vernissage à une assemblée de philatélistes. Il est le chroniqueur de ces mille petits riens qui font la vie. Il promène un oeil lcide mais généreux sur ce microcosme qui n'est au fond que le reflet atténué des passions du monde en ce tournant de millénaire.
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