"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout débute par la mort d'un enfant. Marie, sa mère, décide de le conduire seule jusqu'à sa dernière demeure, couvrant son cercueil blanc de multiples empreintes de ses mains, de toutes les couleurs, comme si elle voulait accompagner et protéger son enfant au-delà de la vie (fait divers réel). Elle parcourt seule le chemin jusqu'à l'église, tirant une charrette sur laquelle elle a hissé le cercueil de son fils. Cette image poétique et singulière va bien entendu attirer les journalistes, les télévisions à la recherche d'images et de sensations fortes, les politiques en mal de notoriété et les publicitaires en masse. La société de consommation apparaît alors dans tout ce qu'elle a de malsain, motivée par le profit jusqu'à l'écoeurement. C'est alors que tout part en vrille !...
Je viens de terminer "les chiens de Pavlov". Adoncques vais-je pouvoir me fendre d'un commentaire qui sera objectif, car je ne suis ni le beau-frère ni le voisin de palier de l'auteur. Je ne suis pas plus son débiteur. Cela étant posé passons aux choses sérieuses. Je me suis terriblement amusé à la lecture de cet ouvrage. Fervent admirateur de Pierre Desproges depuis ma jeunesse, enclin à la lecture de publications iconoclastes, anti-industrielles, voire situationnistes, je ne peux que me réjouir de constater qu'un autre porte un regard lucide sur les dérives de notre société. Mais nous ne sommes point ici dans le pamphlet. L'affaire est bien plus complexe que ça. Outre la dérision, il y a la poésie, la verve et l'histoire avec un petit H, celle des gens de peu qui deviennent peu à peu des gens de rien dans notre univers mondialisé. Avec en cerise sur le gâteau un vocabulaire endiablé, des mots de vieux français glissés malicieusement dans le texte pour en accroître la musicalité et l'originalité. Alors où sommes-nous, me demanderont les hésitants. Je n'ai pas la réponse. Entre Rabelais et René Fallet, avec George Orwell en toile de fond... peut-être. Mais n'hésitez pas ; dégustez avec plaisir les aventures de Samantha la grande faucheuse, les amours d'Hubert avec la veuve du croque-mort, les cavalcades de cercueils aux formes improbables... Découvrez le chercheur qui étudie la musculation des huîtres, le vieux militaire qui se fait enterrer debout et j'en passe... Morbide me direz-vous... Que nenni ! Un vrai bonheur ! En tout cas une lecture qui ne laisse pas de marbre, dans un français impeccable. Et, comme chez tous les grands comiques, cette lueur de tristesse dans l'écriture qui fait que... on a envie de s'en faire un ami, de ce type au regard déjanté. Alors secouez-vous un peu les neurones et lisez ce livre, vous ne le regretterez pas.
je suis dans l'avion qui me ramène de Lille à Marseille, et là.... Boum, le premier choc.. José Herbert, les chiens de Pavlov...
Il faut en dire 2 mots :
A la lecture de Pavlov, je réalise aussi que cela ne pouvait être que José Herbert, grand maitre en contorsionnage du réel, historien dans l’âme, architecte de l’absurde, cracheur de vérités dérangeantes et témoin désabusé de notre temps, qui pouvait adhérer autant à l’univers de 2097, Mémoires de mon père (mon bouquin) www.jeromebezancon.fr/
NON J’ai adoré Vian dans mes jeunes années, et j’ai retrouvé dans Pavlov, tous les rires et toutes les joies éprouvés durant mes nuits de lectures adolescentes.
A bas le politiquement correct, le gentil-joli, le sourire convenu, le plaisir règlementaire et standardisé et vive les effluves nauséabondes d’une séance chez Marie, la Croque-Morte, les explosions huileuses de grosses dames, les séances satisfaites de jets de pièces de monnaies à des pauvres marocains, les achats hystériques de couscous Saupiquet, les écrasages par des phoques, les chaises saintes ultra fertilisantes....
Et merde au podomètre, au gilet de chantier, au puces de savon, au picolomètre, au code barre-fruits-légumes, au mouchard de clopes et merde aussi aux grandes surfaces, au tourisme de masse, aux médias bien sous tous rapports, qui disent tout comme il faut...
j’ai hâte de te rencontrer autour d’une bière de luxe à la caféte.
je te laisse, j’ai un livre à lire...Sur la couv, une Grande Faucheuse.....
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