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En cette année 1907, Fernand Castelbon de Beauxhostes, propriétaire viticole influent, passionné d'art lyrique, prépare la dixième édition du « Théâtre des Arènes » de Béziers, dont il est le créateur. Mais son projet est remis en cause par d'importantes manifestations. Par ailleurs, Fernand reçoit des lettres anonymes menaçantes. Le régisseur, qu'il n'a pas hésité à renvoyer, deux ans auparavant, en serait-il l'auteur ? Fernand est-il en danger de mort ? Sera-t-il obligé d'annuler la prochaine édition des festivités biterroises ?
Heureusement, il trouve quelques moments de répit dans les bras de sa gouvernante Philomène...
Genre : Roman historique
Avis : ENRICHISSANT
Lu en format broché
Quand un roman nous fait approcher au plus près des révoltes viticoles…
1907, Fernand Castelbon de Beauxhostes est à la fois un propriétaire viticole passionné et le créateur du Théâtre des Arènes à Béziers. Alors que la révolte gronde chez les vignerons qui demandent une loi contre les vins de fraude, lui n’est préoccupé que par l’organisation du prochain festival. Mais quand une lettre anonyme arrive à son domicile, il ne peut rester sans rien faire et il décide de mener sa propre enquête alors que les manifestations se multiplient dans la ville et les environs.
J’ai découvert et apprécié Alain Delage avec l’un de ses romans traitant de la passementerie sous le règne de Louis Philippe et je le retrouve aujourd’hui pour me remémorer les soubresauts de l’Histoire dans le Midi viticole et l’importance de l’Art lyrique à Béziers au début du 20ème siècle. J’aime les connaissances que l’on fixe grâce aux petites histoires qui apportent émotions et faits vérifiables.
Je considère que le livre s’organise autour de trois axes bien différents : un fond historique au plus près de la vie politique et sociale, une trame faisant la part belle à la création et à l’importance de la musique dans une petite ville avant la première guerre mondiale et une enquête qui donne un suspense vivifiant et une fiction sensible.
L’écriture d’Alain Delage, à la fois généraliste et précise, délivre des informations importantes tout en laissant la fiction enrober de curiosité les évènements. Confirmer la duplicité des politiques, Clémenceau en l’occurrence, faisant d’un défenseur passionné un « vendu » qui mourra dans la misère, est horrifiant et tellement commun. Comprendre que les souffrances d’une personne peuvent l’amener à vouloir faire le mal est facile. Admettre que l’Art, quel qu’il soit, ne peut exister qu’avec des mécènes qui le défendent est obligé. Voir que deux mondes différents peuvent coexister, celui des riches allant au spectacle et celui des travailleurs pauvres manifestant dans les rues, est édifiant.
Les touches de patois chantant à l’oreille et les plats locaux comme le ragoût d’escoubilles (ragoût fait avec tout ce que l’on n’a pas mangé dans la semaine) donnent l’ancrage local qui porte le roman.
Si ce point de l’Histoire de France vous intéresse, je vous engage à vous procurer ce livre et de suivre ainsi l’auteur, très engagé dans la défense de la culture et de l’histoire de sa région.
Je remercie Virginie et de Borée Editions qui m’a envoyé en Service Presse, le broché « Les chants de la vigne » de Alain DELAGE, livre de la collection Terres d’écriture.
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