Sous la direction de Michel Charzat.
Georges Sorel est récemment rentré en France dans les fourgons de la production culturelle étrangère.
Inclassable, contradictoire, complexe, la pensée de Sorel rompt avec le prêt-à-penser progressiste, optimiste, qui va de l'avant en brûlant derrière lui ce qui appartient au passé, comme si toute novation véritable n'était pas aussi une répétition et une rénovation.
L'actualité de Sorel réside dans l'élargissement d'une oeuvre à toutes les catégories de la connaissance, sans synthèse ou hiérarchie conceptuelle : coexistence décousue de travaux suscités par une érudition prodigieuse, l'oeuvre de Sorel apparaît plurielle, ouverte, suggestive. Elle est également une vaste méditation sur l'ère nouvelle qui veut accueillir le futur sans abolir l'écho du passé : transmission de l'héritage et disponibilité à la poésie de l'avenir, volonté de « sécession » et rêve d'universalisme, obsession de la décadence et mythe salvateur.
Il est maintenant possible de lire Sorel sans oeillère idéologique ni prisme intellectuel.
Ce Cahier se propose d'illustrer le « pluralisme dramatique » de l'oeuvre de Georges Sorel qui, comme Proudhon, s'est obstiné à demeurer un « serviteur désintéressé du prolétariat ».
La première partie reflète l'éclatement d'une réflexion qui embrasse les grands problèmes de la société au tournant du siècle. La seconde partie du Cahier constitue une invitation au voyage dans le temps et dans l'espace du sorélisme : ses dialogues avec ses semblables, l'éclectisme de son commerce intellectuel, des textes inédits et quelques témoignages.
Ce Cahier, jusque dans sa structure, cherche à rendre compte du foisonnement d'une oeuvre qui reste, en partie, à découvrir.
Numérisation réalisée avec le soutien du CNL.
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