"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le Crabe aux pinces d'or (1941) renoue avec l'aventure exotique. Enquêtant sur un trafic de fausse monnaie, Tintin se retrouve emprisonné sur un navire, le Karaboudjan. A son bord, il fait la connaissance du Capitaine Haddock, marin alcoolique, et découvre l'existence d'un trafic d'opium, dissimulé dans des boîtes de crabe. Réussissant à s'enfuir avec Haddock et se réfugiant au Maroc, Tintin finira par démasquer la bande de malfaiteurs.
Un meurtre, une boîte de conserve, et voilà tintin sur les traces d'un cargo rempli de drogue.
L'originalité ne se trouve pas dans le scénario (tintin, opium, tout ça ...) mais dans l'approche graphique. Des pleines planches font leur apparition, et Hergé arrive à reproduire exactement le même personnage dans plusieurs positions et ceci, dans plusieurs cases les unes après les autres.
Autre point, l'apparition de Haddock qui accompagnera ensuite tintin dans ses aventures. Son côté alcoolique est fortement mis en avant, ce qui aurait dû mal à passer aujourd'hui pour un personnage principal.
Neuvième tome des aventures du reporter du "Petit Vingtième", "Le crabe aux pinces d'or" est un album incontournable de l'univers de Tintin dans le sens où il introduit un personnage qui va devenir récurrent : le Capitaine Haddock. Antithèse parfaite du héros, Archibald Haddock est un capitaine déchu, rongé par l'alcool lorsque Tintin fait sa rencontre. Si au fil des histoires que le Capitaine vivra avec son jeune ami, son courage et son dévouement à toute épreuve seront largement mis en valeur, il gardera ses accès de colère, son penchant pour la bouteille et ses insultes légendaires dont le célèbre "Mille millions de mille sabords".
Au-delà de cette rencontre qui sera dans ce neuvième tome la principale source d'humour, l'intérêt du "Crabe aux pinces d'or" est qu'il possède des liens avec "Les cigares du pharaon" grâce au trafic d'opium que Tintin va démanteler, mais également au personnage d'Alan que l'on retrouvera par la suite dans plusieurs autres aventures dont "Vol 714 pour Sydney". Se déroulant en grande partie au Maroc, "Le crabe aux pinces d'or" utilise le désert comme terrain d'épreuves pour nos héros, mais ne s'aventure pas trop loin dans la description des mœurs du pays et le contexte politique de l'époque. C'est en fait une aventure assez classique dans l'univers tintinophile qui utilise avec succès les mêmes recettes que ses prédécesseurs : la maladresse légendaire des Dupondt, la gourmandise et l'entêtement de Milou sans oublier bien entendu la ruse de Tintin qui repose à la fois sur l'ingéniosité et la chance.
Si Omar Ben Salaad, le bandit de l'histoire, n'est pas l'un des ennemis les plus dangereux du reporter, Steven Spielberg l'a toutefois intégré dans le "casting" de son "Secret de la Licorne", un choix bien curieux qui laisse craindre le pire concernant la fidélité à l'album. Pour l'anecdote, le Cheikh a les traits de Gad Elmaleh. Mais revenons plutôt à ce "Crabe aux pinces d'or" qui continue de changer l'image de Tintin en le présentant par exemple comme quelqu'un qui ne boit jamais d'alcool tout en exacerbant ses qualités. De moins en moins inconscient et intrépide, mais de plus en plus ingénieux, notre héros commence également à avoir une vie sociale qui sera de plus en plus importante au fil des albums puisqu'au Capitaine Haddock succédera le Professeur Tournesol et quelques personnages récurrents comme Szut, Bianca Castafiore ou Abdallah dont il aura un temps la garde.
Ce neuvième tome des aventures de Tintin voit notre petit héros belge enquêter sur un trafic d’opium au Maroc.
C’est dans cet épisode qu’apparaît le capitaine Haddock, qui deviendra le meilleur ami de Tintin. Ce personnage montre tout son talent dans cette bande dessinée, alcoolique, généreux, courageux, et vaillant.
Le scénario est intéressant, bien construit, et plein de rebondissements permettant au reporter de démarrer l’histoire dans un navire et de finir son aventure en train de démanteler un réseau de trafiquant au Maroc.
Le lieutenant du Capitaine est un personnage récurrent, mauvais avec une influence néfaste. Un clin d’oeil à un précédent album avec un enquêteur japonais donne à cette bande dessinée des allures de voyage au tour du monde.
Au niveau du graphisme, il faut apprécier le rythme apporté par des cases bien travaillées et qui donne à cette bande dessinée une explosivité entre poursuite dans les rues labyrinthiques d’une ville du Maroc ou un vol en avion qui finit dans le désert. Il faut noter l’apparition de case géante remplissant la page entière, permettant à Hergé de focaliser sur l’action plutôt que sur le scénario dans ces instants.
En somme, un album important de la série qui voit naître l’amitié entre Tintin et le capitaine Haddock, mais aussi des choix graphique « imposé » par l’époque démontrant le talent d’Hergé à donner un rythme cinématographique à une bande dessinée.
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