80 ans après, il est toujours essentiel de faire comprendre cet événement aux plus jeunes
Les scandales de la fin de 1887 ne m'ont surpris qu'à moitié. Avant le déchaînement de la tempête, le paysage a déjà changé son aspect; tout événement important, avant de se produire, semble préparer son atmosphère, son cadre. Des bruits, des rumeurs, des éclats fâcheux, des esclandres, des révélations honteuses faisaient prévoir à beaucoup que des turpitudes énormes, avant longtemps, allaient s'étaler au grand jour. C'était une chose dont, pour ma part, j'étais convaincu; dont des entretiens que j'avais eus avec mon père, Raubvogel et plusieurs autres personnes bien informées, ne me permettaient pas de douter. Le général de Porchemart et Delanoix euxmêmes, bien que tenant pour les parlementaires, laissaient entendre qu'ils n'étaient point sans inquiétudes. Et toutes les craintes et tous les espoirs que j'avais entendu exprimer de différents côtés me furent résumés clairement, vers la fin d'octobre, à l'Hôtel des Invalides.
Une note de service, que j'avais à remettre à l'officier principal d'administration, m'a mis en rapport avec l'un des cinq secrétaires civils attachés à sa personne. Et il s'est trouvé que ce secrétaire n'était autre qu'un jeune israélite dont j'avais fait la connaissance autrefois chez Raubvogel, M. Issacar, celuilà même auquel Gédéon Schurke prédisait, en raison de son intrépidité sexuelle, un brillant avenir. Nous avons causé. M. Issacar n'est point surchargé de travail; il ne se plaint pas de la situation qu'il occupe aux Invalides et qu'il doit à son coreligionnaire Camille Dreikralle. Son emploi n'est qu'une sinécure; ainsi, d'ailleurs, que presque tous les emplois du personnel de l'Hôtel. Ce personnel n'a pas varié depuis l'époque où les Invalides servaient de refuge à trois mille hommes; il est de cent vingtcinq individus; et le nombre des malheureux qu'hospitalise l'Hôtel s'élève aujourd'hui à cent vingt tout au plus. M. Issacar n'est point hostile aux sinécures, au moins pour son compte; elles conviennent, ditil, aux tempéraments méditatifs et philosophiques, toujours utiles à l'humanité; et il approuve presque le gouvernement de les entretenir avec un soin jaloux.
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