Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !
C'est implacable. C'est glaçant. C'est réussi ! ELLE« Il était alors impossible d'imaginer que trois jours plus tard, dans la nuit de jeudi à vendredi, Etienne tuerait sa femme. » Etienne est correcteur dans l'édition. Avec sa femme Vive, délicieusement fantasque, ils forment depuis dix ans un couple solide et amoureux. Parisiens éclairés qui vont de vernissage en concert classique, ils sont l'un pour l'autre ce que chacun cherchait depuis longtemps. Mais quelque chose va faire dérailler cette parfaite partition. Ce sera aussi infime que l'épaisseur d'un cheveu, aussi violent qu'un cyclone qui ravage tout sur son passage. Implacable trajectoire tragique, L'Épaisseur d'un cheveu ausculte notre part d'ombre. Claire Berest met en place un compte-à-rebours avec l'extrême précision qu'on lui connaît pour se livrer à la fascinante autopsie d'un homme en route vers la folie.Rentrée littéraire 2023 : Choix de L'Obs-France Culture Prix du jury - Le festival des Écrivains chez Gonzague Saint BrisSélection rentrée littéraire : Les 30 romans préférés des libraires Furet du Nord-Decitre
Ce roman essaye de nous expliquer comment un féminicide peut avoir lieu dans un couple.
Etienne et Vive se mettent en couple alors qu'ils sont diamétralement opposé dans leurs caractères et leurs façons de voir et de vivre leur vie. Alors que des tensions se cristallisent au fur et à mesure et que chacun n'arrive plus à se faire comprendre de l'autre, l'issue fatale aurait pu être évitée avec une séparation.
Claire Berest nous décrit ici la façon pernicieuse dont les liens peuvent se dégrader et mener à une issue incompréhensible. On entre dans les pensées d'Etienne, on essaye de comprendre ce qui l'a mené à son acte et surtout de voir où était le point de bascule qui aurait pu éviter la fin. Une manière originale d'évoquer un sujet tabou et de montrer qu'il n'y pas toujours de signes visibles.
Pas vraiment d'originalité dans ce roman, si ce n'est une mise en page particulière, le retour à la ligne après la virgule. Le sujet a été traité de nombreuses fois, mais j'ai tout de même beaucoup aimé l'évolution du personnage masculin qui déraille complètement, ce personnage dont la folie s'impose crescendo jusqu'à l'explosion finale.
Etienne et vive se sont connus enfants et se retrouvent vingt ans plus tard à l’occasion du vernissage d’une exposition Photo de Vive. Ils entament une vie commune harmonieuse pendant quelques années mais qui dérape petit à petit au point de faire disjoncter Etienne qui tue sa compagne. L’assassinat est annoncé dès le début du roman et son explication est obtenue en remontant le temps et en décrivant l’évolution des rapports du couple. L’autrice nous offre une superbe analyse psychologique des deux personnages au travers de leurs personnalités, leurs attentes, leurs désirs insatisfaits et leurs incompréhensions mutuelles. La progressivité et l’inéluctabilité de la détérioration du couple est remarquablement rendue par une écriture vive et une narration qui va et vient entre la fin et le début.
Le livre nous emmène à la rencontre d’un couple à bout de souffle. Etienne et Vive sont ensemble depuis dix ans. Il est correcteur dans une maison d’édition, psychorigide et routinier : le mardi, c’est concert classique, l’été c’est vacances en Italie. Elle est une photographe fantasque qui aime les vernissages et sorties entre amis. Tous deux n’étaient peut-être pas faits pour être ensemble mais après s’être connus enfants, ils se sont retrouvés au moment où Vive venait de se faire plaquer : sur un malentendu, cela peut marcher, durant dix ans, malgré une crise conjugale trois ans plus tôt.
Mais Vive s’agace sérieusement des petites manies et des défauts de son mari – au diable le concert du mardi, aux chiottes les vacances en Italie et la ponctualité militaire …
Je ne dévoile rien, on sait très vite que trois jours après le début de ce roman, Étienne est arrêté pour avoir tué sa femme. Et justement, c’est la facette du livre à laquelle j’ai le moins accroché. J’ai beaucoup aimé la description d’Etienne et Vive, j’ai trouvé que la plume de Claire Berest était pertinente et pleine d’humour, et très honnêtement, je me suis vraiment attachée à Etienne, homme décalé par rapport à notre société, qui voit tout ce qu’il a construit s’effondrer sous ses yeux : son mariage, sa carrière professionnelle …je l’ai trouvé touchant, avec ses principes et son côté intello-loser. Et avec Vive, qui est son opposé et qui le met face à ses marottes, son côté contrôlant et son manque d’initiative, en voulant s’émanciper d’une union qui l’étouffe, j’ai trouvé que Claire Berest avait créé deux excellents personnages pour une histoire tragi-comique.
C’est un avis très personnel, toute relation peut bien sûr devenir toxique et tourner au drame, mais dans le cas présent, je n’ai pas trouvé crédible cette histoire de féminicide, je trouve que ce passage à l’acte – malgré le pétage de plombs- ne colle pas à la personnalité d’Etienne. J’ai d’ailleurs trouvé les passages de l’interrogatoire très en deçà du reste du livre.
Un avis mitigé, donc, même si j’ai retrouvé avec grand plaisir la plume de Claire Berest.
"(...) Étienne ressentit l'effroi qu'il n'y ait peut-être plus d'occasion où l'on dresse une belle table en disposant en son centre les bougies blanches et dorées."
Ce pourrait être la chronique d'un fait divers d'une banalité affligeante. Au bout de dix ans de mariage, Viv est tuée de 37 coups de couteau par son mari, Etienne Lechevallier, qui n'en a que le nom.
Ce n'est pas une histoire de violence conjugale, il n'y a pas eu d'antécédents, ceci est la description des jours précédents la bascule.
Ce n'est pas non plus un féminicide, Claire Berest l'a souligné dans diverses interviews, cet homme ne tue pas UNE femme, il tue SA femme. (Veut-elle par là se singulariser parmi tous les livres sortis récemment à ce sujet ?)
Tout le long du roman, nous sommes dans la tête du mari, de l'agresseur, un homme banal, certes obsessionnel dans son travail. Comme lui dans son quotidien, on s'ennuie parfois en lisant les pages qui lui sont exclusivement consacrées. Cet homme qui ne s'intéresse réellement qu'à sa propre petite personne, en devient caricatural.
Dans cette vie bien réglée, ponctuée de rituels, les concerts de musique classique, l'Italie, tout ne tient qu'à un fil, à l'épaisseur d'un cheveu. (Cheveux qui seront l'amorce de la bascule et qui seront coupés au couteau de cuisine.)
Il sent que sa femme lui échappe et ne peut le supporter. Il la détruit pour ne pas la perdre. Soit.
Mais alors pourquoi n'est-il pas passé à l'acte lorsqu'elle est déjà partie 3 ans plus tôt ? Parce que cette fois il la soupçonne d'adultère ? Soit.
Parsemer le roman de procès-verbaux n'a pas suffit à me le rendre crédible, se placer dans le cerveau du tueur n'a pas suffit à le rendre original. Contrairement à certains, emballés par cette histoire, elle n'est pour moi qu'une énième redite des "violences faites aux femmes" sans rien apporter de réellement pertinent.
Ce qui est glaçant dans ce roman, c'est le lent et inexorable cheminement vers la folie, une vraie folie meurtrière - annoncée - qui se construit d'heure en heure, pas à pas, sans que l'on puisse à aucun moment la freiner ou trouver une excuse à ce personnage creux qui se construit en absorbant tel un vampire ce que sont les autres, compagne, amis, famille. J'ai particulèrement apprécié la fine description des symptômes, mais moins aimé les dialogues et notamment ceux de la garde à vue, il me semble que l'on tombait là dans la banalité alors que parfois on frisait l'excellence dans la première partie.
L'histoire d'un couple sur le déclin avec, annoncé dès le début, un féminicide comme issue. Je n'ai malheureusement pas accroché à ce roman que j'ai trouvé peu original et surtout très-trop-parisien. Le personnage du mari correcteur tatillon frustré m'a semblé convenu et je n'ai pas vraiment crû au couple qu'il formait avec Vive, son épouse photographe. Dommage car l'écriture est fluide et parfois savoureuse...
Depuis quelques années, les féminicides ont le vent en poupe chez les romanciers et c’est tant mieux si cela peut dénoncer des situations dramatiques. Les chiffres sont éloquents : 118 femmes tuées par leur compagnon ou leur ex en 2022. Alors, il peut sembler intéressant, par le truchement d’un roman, de suivre l’histoire d’un couple pour essayer de comprendre le passage à l’acte de l’homme.
Étienne Lechevallier, homme angoissé et obsessionnel, est marié à Vive, photographe à l’esprit bohème qui réfrène souvent ses envies pour ne pas déclencher de crise chez son mari. Elle le trouve psychorigide tandis que lui se sent incompris et la trouve ingrate et inconséquente. Même sa façon de s’exprimer lui déplait. Jusque dans son travail de correcteur, Étienne se croit missionné de la lourde tâche de veiller sur une littérature et une langue irréprochable au point de réécrire à sa façon les manuscrits qui lui sont confiés.
On sait, dès les premières pages, que l’histoire se terminera trois jours plus tard avec la mort de Vive tuée par son mari. Pas de suspense donc si ce n’est de savoir quand Etienne portera les 37 coups de couteaux sur sa femme.
Rien ne laisse deviner cette violence soudaine chez un homme qui n’est pas brutal, mais immature, un homme qui a peur de passer inaperçu ou de n’être pas suffisamment aimé. Il souffre aussi de synesthésie, il a donc des perceptions anormales qui se traduisent par des couleurs. Sa jalousie maladive provoque un malaise dans son couple ou sa femme tente de garder un équilibre précaire en faisant des concessions. Et puis, un jour, elle n’en peut plus de cette vie étouffante et étriquée.
Et dire que ce couple est ensemble depuis une dizaine d’année ! Difficile à croire avec la vision qu’Étienne a de sa femme dont il déteste pratiquement tout, à commencer par ses talents artistiques qu’il met en doute. Le grand génie, c’est lui, et elle devrait l’aider plutôt que de s’intéresser aux autres qui sont sans intérêt à ses yeux. A part la musique de Mahler qu’il adore et qu’elle ne comprend pas.
Claire Berest se plait à nous déballer la personnalité toxique de son personnage principal, à le fouiller jusque dans ses moindres pensées. Ce qui nous le rend particulièrement antipathique.
On aimerait y croire mais il m’a été difficile d’entrer dans la vie de ce couple de bobos parisiens manifestement pas heureux. Je n’ai ressenti aucune complicité avec ces personnages fabriqués pour illustrer un thème. Certes, il s’agit d’un féminicide, ce qui est à prendre au sérieux, mais on s’ennuie ferme dans ce roman qui manque cruellement de tension narrative.
Quant au style, je l’ai trouvé affecté et sans envergure.
Roman aussi vite oublié que lu !
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J'adore la conclusion ! :- )