"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1967, un Allemand fait visiter le Pays basque à sa femme. Dans le bâtiment où il était cantonné durant la Seconde Guerre mondiale, et qui était alors une auberge, il retrouve par hasard Léo, jeune fille à l'époque. Cette rencontre inattendue plonge celle-ci dans son passé en la confrontant à ses souvenirs. Certains lui rappellent des moments agréables, d'autres se révèlent plus douloureux. Vingt-cinq ans plus tôt, Léo traversait la guerre en vivant en secret une histoire d'amour avec Félix, un soldat allemand, tout en travaillant comme serveuse dans l'auberge familiale avec sa grande soeur. Entre les contraintes matérielles et les instants fugitifs de bonheur, dérobés à un quotidien difficile et angoissant, la vie suivait son cours... À partir d'une photographie prise durant le conflit et retrouvée en 1961 par le mari de Léo, Mayana Itoïz - créatrice avec Wilfrid Lupano et Paul Cauuet de la série à succès Le Loup en slip - évoque le destin contrarié de sa propre grand-mère, dans un magnifique récit porté par un graphisme pictural subtil et une narration tout en légèreté.
Une BD sur un sujet fort et sensible, traité toute en douceur et en émotion.
Biarritz – 1965 – Un couple de quadra d’origine allemande.
Franz est la recherche d’une maison, d’une femme qu’il a connue durant la guerre. Quand Léo ( Léocadie) leur ouvre et parle avec eux, elle apprend aussi que Félix, jeune soldat allemand et son amour de jeunesse, est mort en Russie.
L’autrice s’est inspirée de l’histoire de sa grand-mère, Léo, depuis l’occupation de son village en 1942, jusqu’à maintenant.
Celle de son amour avec Félix, des regards de travers sur Léo, mais aussi, et c’est émouvant, du besoin des plus jeunes, d’aimer, de vivre, quelles que soient les conditions extérieures. Sans oublier en 1945, la tonte des femmes pour « collaboration horizontale ».
Un portrait très attachant que celui de Léo. Cassée par les événements, mais volontaire, résiliente, et toujours fidèle au souvenir de son premier amour.
Un récit touchant et profond. Accentué par la construction graphique : des intercalaires transparents avec des photos déchirées qui illustrent à merveille le titre : « Léo en petits morceaux ».
Les paysages sont de belles aquarelles et le dessin accentue avec justesse, les expressions des personnages.
Une vraie réussite ! Je retiens le nom de cette autrice-graphiste.
https://commelaplume.blogspot.com/
1965, Frantz, un ancien soldat allemand, décide de revenir en France pour montrer à sa femme où il était posté pendant la guerre... Il s'arrête devant une ancienne auberge, hésite, la porte s'ouvre... C'est Léo... Toutes ces années après, elle est toujours là... La conversation s'engage, ils parlent d'eux, de leurs vies puis vient l'heure du départ.. Avant de partir, Léo demande à Frantz : "Et Felix ?" .... Il lui répond que, très vite après 1943, il est mort en Russie. Le monde s'écroule pour Léo...
1940, Les Allemands occupent l'auberge familiale où vit Léo. Elle est jeune, insouciante, jolie et surtout elle a envie, malgré le contexte, de profiter de la vie. Felix, lui est un soldat allemand.. Ensemble, ils vont vivre une histoire d'amour passionnée... La guerre arrive à son terme, Felix doit partir en Russie, ils ne se reverront plus... Une autre vie commence... Mais peut-on oublier un amour comme celui-là ?
Léo en petits morceaux est l'histoire inspirée de la vie de la grand-mère de Mayana Itoïz, l'autrice. Grâce au récit de sa famille, de sa grand mère et en s'appuyant sur des photos "en petits morceaux", elle nous conte son histoire. Ce qui pourrait être une histoire d'amour, qui finit par "Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant", ne le sera pas.
Le chapitrage de son récit se fait de manière non linéaire, par date, par mot et par morceaux de photos déchirées, astucieusement mises en scène sur du papier calque. Le dessin donne ainsi la réplique à la photo, ce qui renforce le sentiment que cette scène a existé telle quelle.
Un récit sur un amour contrarié, mis en scène avec la bienveillance et la douceur d'un récit familial. L'amour, la tristesse, la mélancolie mais aussi une histoire de partage... Pouvoir enfin parler librement de cet amour rend la vie, d'un seul coup, plus légère. Un coup de cœur.
Mayana Itoïz laisse un peu de côté « Le loup en slip » pour nous narrer dans son premier roman graphique les petits morceaux de la vie d’une femme.
C’est à l’occasion d’une visite de Franz, un ancien soldat allemand et sa femme, plus de 20 ans après la fin d la guerre, que Léocadie – ou Léo- va se plonger dans ses souvenirs. Son adolescence pendant la guerre, sa relation avec Félix, un jeune soldat allemand puis plus tard, sa vie de femme, de mère puis de grand-mère.
Toute une vie directement inspirée par la propre grand-mère de l’autrice, par ce qu’elle en a raconté, par bon nombre de photos d’époque… Un récit porté par un très beau dessin, léger, virevoltant, qui exprime une forme d’insouciance adolescente sans éviter la réalité de l’occupation. Les sourires sont là quand même, la vie continue malgré tout. Au-delà de la guerre, c’est une histoire de générations, de transmission que nous raconte Mayana Itoïz.
Comment ne pas être touché par ce récit intime et sensible exprimé avec sincérité et légèreté ? Un très beau premier album d’une artiste qui prouve qu’elle peut également raconter des histoires aux adultes !
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