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Professeure d'anglais respectée dans un grand lycée de Tel Aviv, Elsa Weiss était aussi un mystère, un personnage comme un silence qui régna, à son corps défendant, sur des générations d'adolescents avant de mettre brutalement fin à ses jours. Trente ans plus tard, Michal Ben-Naftali (qui fut l'une de ses élèves) tente d'approcher et de circonscrire "l'énigme Elsa Weiss", l'omniprésente absence au monde de cette Hongroise éternellement déplacée, survivante de la Shoah presque malgré elle, passagère du saisissant "train Kästner" qui devait sauver près de deux mille juifs hongrois. Mais est-on jamais "sauvé" ? Une étonnante et passionnante entreprise de biographie fictionnelle.
Glacial, glaçant, ce roman est un choc ,tant par l’écriture dont la traduction est excellente, rend parfaitement bien la distance que cette professeur d'anglais d'origine hongroise Elsa Weiss a conservée toute sa vie jusqu'à sa mort par suicide, un suicide qu'elle ne risque pas de rater puisqu'elle se défenestre à la première page.
Son élève, choquée par sa disparition brutale et interloquée par le peu de choses que toutes ces générations d'élèves semblent avoir sur cette enseignante, commence une biographe à base de recherches personnelles.
Pourquoi cette femme était elle si distante, si peu investie dans ses rapports personnels et même avait si peu de vie sociale, le strict minimum alors qu'elle avit eu « la chance » d'éviter la mort dans les camps allemands, qu'elle avait été sauvée, la seule de sa famille d'ailleurs, en bénéficiant du « train Kastner » qu'elle partagea avec un millier et demi de juifs hongrois sortis grace à l'intercession d'un certain Monsieur Kastner auprès de nazis.
Etre saine et sauve quand tous autour de soi sont morts et disparus à jamais , sans tombe, sans lieu où se recueillir, ce fut l’enfer pour Elsa. Jamais elle ne profita de cette « chance », elle se blinda, se ferma et vécut, prisonnière de cette « chance » !
Un livre difficile à lire par la froideur qui s'en dégage, froideur voulue sans nul doute par l’auteure, qui rend parfaitement bien la mort intérieure de cette rescapée des camps, une parmi tant d'autres sans doute, se reprochant à vie, à mort d'avoir survécu, elle et pas les autres !
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