"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Charente-Maritime, quelques jours avant Noël. Le coeur de Mathieu, douze ans, n'est pas à la fête.
Incapable de supporter leur domicile et la présence de la famille après la mort de son mari, sa mère a décidé de se réfugier dans leur maison de vacances sur l'île d'Oléron. Tous deux s'y retrouvent pour une semaine, face à l'océan sous l'hiver, entre culpabilité et deuil. Dans l'espoir d'endormir sa peine et son incompréhension du monde des adultes, Mathieu s'échappe de la maison dès qu'il le peut et rencontre Corentin, un garçon de son âge. Jour après jour, les deux garçons explorent la plage, les blockhaus en décrépitude et les limites de leur courage.
Mais bientôt Corentin pousse Mathieu à des expériences plus extrêmes et le ciel se fait de plus en plus noir. Tandis qu'une tempête sans précédent approche des côtes françaises, une autre monte en lui, bien décidée à balayer son enfance.
Et comment peut-on affronter l'obscurité, quand on a douze ans ?
Quel triste Noël à Oléron pour Mathieu et sa maman.
Son père vient de se suicider et ils se sont réfugiés sur l'île pour éviter d'affronter les festivités familiales.
Mathieu fait la connaissance d'un étrange garçon, Corentin.
Puis surgit la fameuse tempête de 1999.
Vingt ans après, sur un coup de tête, Mathieu revient à Oléron et fait d'étranges découvertes.
Il retrouve les fantômes de son passé et tente d'exorciser ses peurs et ses doutes.
Un beau roman sensible sur le travail de deuil, sur le pouvoir de l'imagination et de l'inconscient.
On découvre l'île d'Oléron sous toutes ses facettes.
Les deux époques sont mêlées, Mathieu enfant, Mathieu adulte.
L'auteure a réussi à retranscrire le traumatisme de l'enfance quand tout s 'écroule, la force des moyens intérieurs pour faire face à l'incompréhensible.
On est secoué par les vents marins et par la douleur du fils et de la mère.
En entrant dans ce roman, nous voici embarqués dans une tempête bien singulière.
***
A l'instar des météorologues, elle aurait pu s'appeler Corenthin cette tempête. A moins que l'on ne penche pour Mathieu ? En effet, pris dans la tornade de leurs débordements, incertitudes, émotions refoulées ou débordements verbaux mal maîtrisés, ces deux garçons entrent dans l'adolescence à douze ans par une fenêtre brisée par un galet ouvrant sur un blockhaus plutôt que par une porte largement ouverte sur une vie familiale douce et protectrice. Et leur rencontre suivie de tous ces rendez-vous pris ou volés seront à la hauteur de la tempête intérieure qui les lie d'abord puis les confronte ensuite dans la colère du vent océanique qui finira par frapper l'île d'Oléron cette nuit de trop.
Revenir sur les lieux onze ans après devient nécessité pour ce narrateur qui s'est depuis construit une vie loin de ces vagues adolescentielles et pourtant ombrée par des questions restées en suspens. Un fait divers journalistique lui donnera le signe qu'il attendait.
***
D'un exil issu de la volonté maternelle de s'extraire de sa propre pression familiale suite à un deuil tragique qui la touche conjointement avec son fils, Mathieu, celui-ci prendra de plus en plus de vitesse et de risques sur des chemins de plus en plus tortueux pour échapper à cette chape de plomb, à ces mots qui ne sortent pas, à cette incompréhension, à cette confrontation à la réalité... pour aller narguer cette impression d'indifférence à son égard et chercher sa brillance dans le regard d'un autre, Corenthin.
Mais celui-ci n'a pour seul critère de mesure que la hauteur des obstacles et le risque des épreuves qu'il donne à surmonter.
Limites personnelles, émulation du collectif, effet-miroir et construction de la conscience par l'expérimentation : vivre sur le fil du rasoir et savoir jusqu'où accepter de se couper, tout dépend de la profondeur de la plaie que l'on pourra panser. Reste la question de la cicatrice...
***
Comme une allégorie de la vie, nombreuses sont les interprétations psychologiques et sociologiques offertes par l'analyse de ces destins à la fois pris dans leur unicité puis dans leurs liens respectifs. Chacun ayant sa façon dans l'instant ou dans le temps d'affronter, surmonter ou fuir ses épreuves, celles qu'il ne voie que sous l'angle de son étroite lorgnette personnelle submergée d'émotions refoulées avant de dézoomer et d'accepter un carrefour commun des souffrances qui donne au collectif à la fois le pouvoir de détruire mais aussi de soutenir et de reconstruire (ici avec cette présence maternelle à la fois repoussée comme elle-même repousse la sienne dans une forme de déterminisme familial évident, puis finalement recherchée et source d'apaisement et de repère quand le repaire prend l'eau).
Il faut parfois des années pour comprendre et revenir sur les traces du passé afin de ressentir autrement, d'accepter différemment ou de définitivement tourner la page, parfois en enfouissant. Onze ans après, le narrateur revivra donc ces moments et en tirera ses propres conclusions, tout en nous laissant la place d'en tirer les nôtres.
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La qualité lumineuse de l'écriture est sans conteste, dotée à la fois du sens du rythme et de l'art de d'amener et de maintenir une ambiance d'attente, de questionnements, de suspense, dans un climat à l'image de cette tempête qui s'annonce. Les usages métaphoriques entre le climat qui se déchaine pas à pas et ce point de rupture intérieur qui plane et se précise sont en cohérence avec ce travail de deuil qui franchit ses étapes avec son temps, le deuil initial et celui de l'enfance qui l'accompagne.
Un seul bémol toutefois réside sans doute dans le décalage ressenti entre cette attente insoutenable de découvrir quel était cet acte tant redouté et placé au centre du franchissement de toute limite bien amenée, et la confrontation à la scène en question qui m'a laissé un arrière-goût de passage trop rapidement éludé, peu développé en lui-même tant sur les émotions que sur la description matérielle des faits. Peut-être pour laisser au lecteur sa liberté d'imaginer, d'interpréter. Mais personnellement, certaines zones d'ombre ou certains ressentis sont restés là-bas, en suspens perdus dans cette nuit ou mal éclairés au jour du retour.
Décembre 1999, la tempête du siècle, les éléments se déchaînent sur l’ile d’Oléron et dans la vie de Mathieu 12 ans qui vient de perdre son père et ou sa mère a décidé de s’isoler en ce mois de décembre 1999 quelques jours avant Noël.
Mathieu va mal, à 12 ans un deuil est difficile à faire, sa mère accablée par le chagrin ne lui est pas d’une grande aide, il est au bord du gouffre et sa psyché dérape, il lutte contre ses démons apparus prés du blockhaus dit le « Krokodil » sur l’ile d’Oléron sous les traits de Corentin, son copain à la bicyclette grise.
C’est Mathieu, 24 ans interne en médecine psychiatrique qui revient sur cette période difficile, un matin ou après une garde il décide de prendre la route et de retourner dans cette maison de l’ile d’Oléron affronter son passé lorsque sa mère l’informe que le « Krokodil » est détruit.....
j’ai eu beaucoup de mal à m’immerger dans les premiers chapitres de ce roman ou l’on passe du passé au présent, jongler entre Mathieu 12 ans et Mathieu 24 ans... l’ile est angoissante et belle à la fois ...le vent est prédominant à chaque page...et à partir du moment ou la tempête Martin commence à se déchainer...impossible de lâcher ce livre....et tout devient clair.
Mathieu a 12 ans, il a perdu son père il y a peu. Sa mère décide de l’emmener fêter Noël juste tous les deux dans leur maison de vacances sur l’île d’Oléron, officiellement pour éviter qu’il voit tous ses cousins heureux avec leurs deux parents, officieusement elle ne se remet pas de la perte de son mari. Tout ne se passera pas simplement pendant ces vacances, en parti à cause de l’arrivée de la tempête 99. Des années plus tard, Mathieu maintenant interne en médecine retourne à Oléron et se remémore tout ce qui s’est passé pendant ces fêtes particulières.
Quand la masse critique privilégiée babelio me l’a proposé, je me suis contenter de Mélanie Guyard et île d’Oléron pour postuler. J’aurai pu lire un peu plus la quatrième de couverture, ça m’aurait éviter une lecture éprouvante à un moment où je n’avais pas forcément le capital moral qu’il fallait.
La plume de Mélanie Guyard fonctionne avec moi, elle réussit à m’embarquer aussi bien sur le vélo de Mathieu, autour de l’île d’Oléron, que dans la tête de celui-ci. L’aspect psychologique des personnages est pour moi le point fort de ce roman. On est Mathieu, on ressent tout, comme si on était lui.
C’est si bien fait que c’est devenu éprouvant pour moi la combinaison père décédé, Charente Maritime et Noël étant trop proche de mon vécu, ce n’était pas bon pour mon moral. J’ai apprécié ce « pèlerinage », que ça soit les aventures vécues à l’époque que les réflexions sur l’influence du passé sur le présent. se reconstruire : comment, pourquoi, à quel rythme, quel influence le passé a sur notre construction et l’adulte que l’on devient…
Beaucoup d’aspects liés à son deuil sont abordés et le tout sans négliger les soucis de communications entre les personnes qui restent. Ca sonne juste.
Et puis il y a Corentin qui repousse les limites de Mathieu. La relation entre ces deux jeunes est très réaliste, elle colle au vécu des amitiés, pas toujours positives, qui se développent, en particulier, pendant les vacances. J’ai apprécié la fin et les réflexions qui en découlent.
C’est une très belle lecture qui bien que tombée au mauvais moment m’a beaucoup touchée et que je relirai avec plaisir quand ce sera plus le moment.
Un papa qui a décidé de partir là où on va après, une maman qui n'arrive pas à reprendre pied après la disparition brutale d'un mari aimé, Mathieu est laissé est laissé dans une grande liberté sur l'île d'Oléron en ce mois de décembre 1999 où la tempête Martin va faire rage.
Cette tempête est aussi celle intérieure de Mathieu qui va se lancer dans des expériences extrêmes pour tester ses limites.
Après avoir absolument adorer le précèdent roman de Melanie Guyard, Les âmes silencieuses, j'étais très impatiente de découvrir L'enfant des tempêtes.
L'autrice nous emporte dans le tourbillon de la tornade et celui des sentiments bousculés de ce petit garçon malmené par la vie.
Le parallèle est intéressant.
Malheureusement je n'ai pas complètement adhéré, j'ai parfois trouvé des longueurs.
Je n'ai pas non plus été cueilli par le twist final alors que celui des Âmes silencieuses m'avait laissé sur le flanc.
Au final une jolie lecture mais pas aussi prenante que le précédent.
La destruction d'un blockhaus dans l'Île d'Oléron décide Mathieu à retourner dans la maison de famille, pour la première fois depuis une douzaine d'années et un Noël passé avec sa mère dans cet endroit où ils s'étaient réfugiés alors pour fuir un événement dramatique.
Le récit alterne à chaque chapitre présent et passé, à travers les impressions du personnage principal qui redécouvre les lieux, et ses souvenirs de ce qui s'est passé à l'époque. Alors que la tempête « Martin » approchait, Mathieu rencontrait un îlien âgé de douze ans comme lui, qui l'entraînait dans une suite d'expériences existentielles, sous forme de rites initiatiques, destinées à le sortir d'un quotidien morose et l'éloigner d'une mère dépressive. Mais rouvrir les portes du passé peut réserver des surprises, c'est du moins ce que l'on peut raisonnablement penser au bout de quelques pages.
La lecture est agréable en raison d'une belle écriture, et j'ai apprécié de suivre les pérégrinations des deux jeunes garçons sur cette île qui offre aux deux aventuriers en herbe des possibilités de jeu inespérées.
En revanche, j'avoue ne pas avoir été vraiment convaincu par une histoire qui, après avoir démarré assez laborieusement mais laissé entrevoir de belles promesses, semble se perdre peu à peu pour déboucher sur un final qui a quelque peu déçu mes attentes.
Ayant beaucoup aimé le précédent de Mélanie Guyard, j'ai eu la chance de lire en avant première son nouveau roman que j'ai aussi beaucoup apprécié en raison de l'atmosphère oppressante qu'il règne dans cette maison de vacances aux souvenirs d'enfance douloureux. Certaines scènes sont très dures, heureusement pour moi elles ont été plutôt rares. Ce roman est dépaysant et a un climat particulier.
Quand il apprend la destruction du Krokodil (ce célèbre bunker de l'Ile d'Oléron), Mathieu se décide enfin à y retourner. Une décennie plutôt, il affrontait une tempête qui ne le laisserait pas indemne. le roman alterne entre le présent (le retour sur l Île) et le décès du père de Mathieu, douze plus tôt. Si les descriptions des paysages et de l'Ile d'Oléron sont riches, l'intrigue est difficile à suivre. Ces allers-retours dans le passé sont très déroutants et j'avoue, m'y être souvent perdue. Je n'ai pas été happée par ce roman, et souvent, mon esprit a vagabondé pendant la lecture.
Je n'ai pas lu le roman précédent de Mélanie Guyard, qui a rencontré un grand succès. L'autrice a une jolie plume, et saisit avec justesse les émotions, que ce soit celles d'une épouse qui fait son deuil, ou d'un adolescent qui quitte brusquement le monde de l'enfance. Elle donne envie de découvrir l'Ile d'Oléron et d'y écouter la pluie tomber.
Même si je n'ai pas été séduite par L'enfant des Tempêtes, je pense que ce roman rencontrera son public. le twist final est bien amené et donne (enfin) du (un) sens au roman. Cette tempête qui grandit tout au long du roman pour éclater à la fin est aussi la métaphore de la vie intérieure de Mathieu, terrassée par un ouragan. Je remercie les éditions du Seuil pour cet envoi.
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