"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'irai de l'Aral à la Caspienne. Je gagnerai l'Azerbaïdjan à bord d'un ferry. De Bakou, je cheminerai vers la Turquie par la Géorgie. À pied, à vélo, je ne sais pas encore, mais loyalement, sans propulsion motorisée. Au bout de ma route, j'aurai relié trois mers, abattant le même trajet que celui d'une larme d'or noir de la haute Asie convoyée à travers steppes et monts pour que le monde poursuive sa marche folle.
Profitant de cette traversée de terres à haute valeur pétrolifère, je consacrerai mon temps d'avancée solitaire à réfléchir au mystère de l'énergie. Pétrole et force vitale procèdent du même principe : l'être humain recèle un gisement d'énergie que des forages propices peuvent faire jaillir. Sylvain Tesson Un récit de voyage mâtiné d'autobiographie, où les choses vues voisinent avec l'essai philosophique et la poésie avec la géopolitique. François Busnel - LiRE Cet ouvrage a reçu le prix Nomad's du récit de voyage 2007.
comme dans tous ses livres Sylvain Tesson nous embarque avec lui dans ses aventures. Cette fois c'est la traversee de l asie centrale .en velo en suivant les pipelines qui relient Bakou en Azerbaidjian à ceyha enTurquie.
Les anecdotes sur les régions traversées, les reveries et les commentaires économiques écologiques et politiques sont passionnantes. c'est un merveilleux conteur.
"Lorsqu'un organisme vivant subit l'attaque d'un virus, la réaction inflammatoire augmente la température interne et la fièvre qui se déclare devient l'un des alliés de la lutte contre le mal. Le corps combat en se réchauffant. La terre répondrait elle par une poussée de fièvre au virus que constituerait l'humanité ? "
Silvain Tesson 2006
Cela se passe de commentaire !
Je me suis souvent posé cette question: Qu'est-ce qui pousse Sylvain Tesson à voyager ? Je crois avoir trouvé non pas LA réponse, mais une réponse dans ce livre.
" Souvent les voyageurs justifient leur départ par leur soif de rencontres. Découvrir l'Autre, s'y frotter, le comprendre, l'écouter et l'aimer: motifs des voyages modernes. Serait-ce qu'à la maison, il n'y a personne digne de soi ? Serait-ce que l'exotisme confère à l'étranger une valeur suprême ? Y aurait-il un rapport entre la profondeur des gens et leur éloignement ? Un voyage en des terres désolées, vides de tout être, n'aurait-il pas d'intérêt ?
Je trouve plus honnête d'avouer que je voyage en vagabond enchanté pour le seul bénéfice de mon âme et la pure jouissance de mon corps. Que me frotter à la beauté du monde est mon unique raison de lever les ancres. Que je suis capable de laisser l'Autre tranquille pendant des semaines si je me sens l'humeur solitaire. Partir pour rencontrer, entend-on ici et là comme si rencontrer l'autre était équivalent à visiter les temples ou goûter la cuisine locale. La rencontre est un bonheur fugace, rare, avare de lui-même. Elle survient sur la route. Surtout ne pas aller vers elle ! Si elle se décide à venir, alors elle illuminera notre ciel intérieur sans qu'il n'y ait rien à faire. Comme avec les chats."
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