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Au moment où les généraux de l'OTAN et de l'armée serbe s'entendaient à Kumanovo sur une possibilité de paix, le rideau tombait au Burgtheater de Vienne (mercredi 9 juin 1999) sur la première de cette pièce de Peter Handke qui parle de l'impossibilité d'écrire sur la guerre.
De quoi y est-il question ? Dans le hall d'un hôtel d'une petite ville des Balkans, deux metteurs en scène préparent un film, " dix ans après la dernière guerre ". Le scénariste a disparu, restent " quelques lignes directrices tracées par le Comité mondial pour l'éthique ". Défilent alors les personnages susceptibles de jouer dans le film qui ne verra jamais le jour. Des gens du village ou des environs, dont l'égaré, le " coureur des bois " qui ne peut plus entendre les mots " mon voisin ", " coexistence pacifique " ou " droits de l'homme " sans avoir envie de trancher une gorge.
A travers lui, Peter Handke proclame sa détestation des " hyènes humanitaires ", des experts internationaux, des historiens et, bien sûr, des journalistes. Tous ont créé la réalité de la guerre dans les Balkans selon leurs représentations, ou plutôt selon les directives de la centrale monopolistique de production de la vérité. Le peuple a disparu et le pays aussi, dont le nom -Yougoslavie -n'est plus que chuchoté, au profit d'une " situation " que les experts internationaux maîtrisent.
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