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Perdu au coeur des montagnes embrumées, le village aux Huit Tombes tient son nom d'une légende sanglante : au XVIe siècle, huit samouraïs qui s'y étaient réfugiés et y avaient caché un trésor ont été assassinés par les villageois... Depuis, une malédiction semble peser sur les lieux. Des siècles plus tard, Tatsuya, un jeune homme au passé mystérieux, arrive au village et se trouve aussitôt en proie aux soupçons : autour de lui les morts par empoisonnement se succèdent...
Un assez long prologue permet de poser les bases historiques des événements dramatiques qui vont être relatés dans le récit. D'abord, le nom étrange que porte le village où tout se passe. Les huit tombes sont celles de samouraïs réfugiés dans le village en 1567 avec un trésor. Par cupidité les villageois assassinèrent les fuyards, ne trouvèrent pas les pièces d'or, mais déclenchèrent ce que la légende appela « la malédiction des guerriers ». Dans les années 1920, un terrible drame secoua le village comme une répétition de l'histoire légendaire, prélude de ce qui va être conté.
Le narrateur omniscient laisse alors la parole à Tatsuya, un jeune homme de 27 ans que le passé rattrape en la personne d'un avocat qui lui apprend qu'il est attendu au village aux Huit Tombes, et qu'il est l'héritier d'une des deux riches familles. C'est par son grand-père qu'il doit tout connaître de ses réelles origines, ce qui malheureusement doit attendre, le vieil homme, premier mort d'une longue série, étant empoisonné avant même d'avoir pu dire quoi que ce soit.
L'histoire oscille entre roman policier et récit d'aventures. le détective, Kôsuke Kindaichi, déjà croisé dans deux autres romans de l'auteur, qui se trouve apparemment par hasard dans le coin, mène l'enquête avec le commissaire Isokawa, mais reste étrangement en retrait. Tous les événements tragiques nous sont racontés par Tatsuya qui tient le rôle principal tout au long du récit.
Le côté aventures se trouve dans les nombreuses péripéties que traverse le narrateur, et par le ton qu'il utilise pour les relater, à grand renforts d'expressions exprimant la terreur ressentie par lui-même et les autres personnages. Les termes « frissons » et « frémir » étant impossibles à comptabiliser. Cet aspect est d'ailleurs assumé par l'auteur lorsque tatsuya fait référence à deux classiques de la littérature : « L'Île au trésor » et « Les mines du roi Salomon ».
Kôsuke Kindaichi, parfois considéré comme l'Hercule Poirot nippon, fait fonctionner de manière discrète mais efficace ses petites cellules grises et, ne voulant pas être en reste par rapport à son illustre collègue, donne toutes les explications en fin de roman de la façon très théâtrale chère à Agatha Christie.
J'ai apprécié le choix fait par l'auteur de donner du rythme à son récit, d'utiliser toutes les ficelles pour assurer le suspense, de faire surjouer ces personnages au niveau des émotions, des sentiments. Je reconnais toutefois que cela peut parfois donner l'impression de lire un roman pour adolescents, ce qui peut ne pas plaire.
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