"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est une confession poignante et violente sur le thème de la pédophilie, ses non-dits et ses tabous toujours puissants. Le narrateur s'efforce de démêler et d'expliquer ce qui s'est passé dans sa jeunesse et pourquoi il n'a rien vu et donc n'a jamais pu en parler, ni aider la victime, son meilleur ami. Mais « on ne pas gagner contre quelque chose qu'on ne comprend pas ». Et comment aurait-il pu décrypter l'angoisse et les souffrances de son compagnon d'adolescence, se forger une opinion aveuglé qu'il était par la puissance de la honte sociale, hypnotisé par le déni et la cohésion d'une caste ? Ce récit retrace aussi les errements d'une époque, les hypocrisies d'un monde, et tente ainsi d'arriver, par l'écriture et la force éclairante et consolatrice du récit, à l'apaisement.
Fabien n'a rien vu. Peut-être ne pouvait-il pas voir mais peut-être aussi ne voulait-il pas voir.
Pourtant il les aimait tous les deux. Charles-Henry son meilleur ami qui était tout ce que lui n'était pas : grand, beau, intelligent et vivant dans une famille riche et bourgeoise. le Père Scaglia aussi, il l'aimait. Ce prêtre charismatique qui les emmenait en camp de scouts, jouait de la guitare et leur apprenait la liberté.
Et lui, l'enfant d'immigrés italiens très croyants, effacé, mal dans sa peau, à la fois résigné et jaloux de n'être pas « le chouchou du Père », suivait, sans jamais rien voir.
Alors lorsque son ami, perdu de vue depuis longtemps se suicide, 20 ans après leur adolescence, 20 ans après avoir été abusé par ce prêtre, il n'a qu'une idée en tête, le venger.
Devenu prof agrégé de lettres près de Lyon, il se sent aujourd'hui une dette envers lui et se donne pour mission d'empêcher ce prédateur sexuel de continuer à sévir auprès d'enfants qu'il encadre encore.
Seulement, s'attaquer à l'église et à l'un des siens est une entreprise fastidieuse qu'il aura bien du mal à faire aboutir. Ce récit est un combat et sa fin ouverte laisse entrevoir une lueur d'espoir à laquelle on se plait à croire.
Dénonçant l'impunité des prêtres catholiques pédophiles et le soutien inconditionnel de l'institution religieuse, Maryse Vuillermet donne un coup de pied dans la fourmilière, révélant des prêches qui s'approchent de l'emprise et des parents trop croyants pour douter d'un homme de foi.
Ce livre n'est pas un témoignage, il est un récit du regret et de la vengeance, comme un cri qu'il nous faut entendre. Car le véritable amour est là, dans ce cri, et non dans de fumeux préceptes manipulateurs, enrobés d'un goût de liberté.
Alors pour que ce récit ne soit pas vain, il doit nous ouvrir les yeux et nous apprendre à regarder, autrement.
Le début de la lecture était un peu laborieuse mais au fil des pages, je me suis immergée dans cette histoire courte et poignante sur la pédophilie.
C'est un récit fort qui incite à réfléchir sur un sujet malheureusement toujours d'actualité. Le narrateur tente de comprendre pourquoi, dans sa jeunesse, il n'avait pas réalisé que son meilleur ami était victime de pédophilie.
Inspiré de faits réels, ce récit expose les ravages de ce fléau à travers la confession déchirante d'un homme à son ami d'enfance.
Le lecteur découvre les circonstances dans lesquelles son meilleur ami a été victime du prêtre, sans en avoir conscience, sans même l'imaginer.
Ce n'est qu'à l'âge adulte, après un événement dramatique, que la réalité éclate au grand jour, devenant insupportable pour le narrateur.
Ce livre m'a parfois pris aux tripes en décrivant de manière poignante la cruauté du prêtre envers leur jeune et innocente victime, ainsi que l'impact sur ceux qui les entourent sans être directement touchés.
Avec une grande sensibilité, l'autrice aborde cette histoire en évitant les scènes choquantes et explicites.
Ce livre explore de manière claire le parcours des enfants abusés par des membres du clergé, abordant ainsi un sujet encore tabou.
Ce court ouvrage résonne fortement avec l'actualité marquée par les scandales de pédophilie dans l'église, soulignant un constat alarmant et le manque d'actions et de sanctions significatives.
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