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Que le transfert - découvert dès l'aube de la psychanalyse - soit seulement l'ombre d'un amour passé qui se répète sur la personne du médecin et que le désir de ce dernier n'y soit pour rien ; qu'il renvoie au fantasme de l'analysant dont l'objet reste un x indéfini ; qu'il implique impasse parce qu'il est tout à la fois le moteur de l'analyse et celui de la résistance : telle fut la conviction de Freud, qui laissait le transfert impensable.
De là qu'après Freud, dans une série d'études dont il est rendu compte ici exhaustivement, on ait oscillé autour des thèmes pré-analytiques de l'identification de l'analysant à l'analyste (mis en place ou d'idéal du moi, ou de surmoi, ou de moi sain). Repenser le transfert, c'est pointer qu'il s'exprime - pour ne pas dire s'analyse - à travers les jeux autonomes du signifiant ; et qu'il se porte sur une personne oui, mais pour autant qu'elle masque l'objet perdu du fantasme ; et encore, qu'il ne peut se dénouer que parce que l'analyste est lui-même habité par un désir bien en place, c'est-à-dire débarrassé de tout vouloir-savoir.
Telle est la structure du transfert ressaisie pas à pas par Jacques Lacan, et c'est la seule qui permette d'articuler transfert, résistance, liquidation - bref : de rendre intelligible la psychanalyse.
Nouvelle édition, avec une présentation de Christian Hoffmann.
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