"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Automne 1940. Spirou arrive à convaincre Fantasio de ne pas prendre le train pour partir travailler en Allemagne. Mais les temps sont durs et Spirou est menacé d'expulsion par le prêtre qui lui loue une chambrette. C'est alors qu'il a une brillante idée : avec Fantasio, il va monter un théâtre de marionnettes itinérant pour donner un peu de joie aux enfants qui n'ont rien d'autre à faire que de subir (ou jouer à) la guerre. Félix et Felka, le couple de peintres juifs allemands exilés à Bruxelles, les aident à réaliser les décors, et Fantasio, esprit débordant de créativité, écrit des contes pleins de violence et de gueuletons. Le spectacle plaît beaucoup à M. Henri, un mécène, qui les engage pour qu'ils aillent jouer un peu partout en Belgique. Et c'est ainsi que Spirou et Fantasio partent à vélo sillonner le pays avec leur théâtre itinérant. Mais Fantasio va tomber amoureux, et son comportement et ses secrets vont commencer à attirer de graves ennuis à Spirou...
2ème partie de la série 'L'espoir malgré tout' du Spirou d’Émile Bravo."Un peu plus loin vers l'horreur"
Bruxelles, automne 1940
Spirou arrive à convaincre Fantasio de descendre du train qui l’aurait emmené pour un soi-disant travail d’ouvrier coutelier en Allemagne dans le tome précédent intitulé ‘un mauvais départ ‘.
Désormais sans emplois, pour subvenir à leurs besoins, les deux amis vont monter un théâtre de marionnettes itinérant discrètement nourri par une critique de la politique fasciste en place.
Mais à leur insu, un mécène qui leur a proposé de financer leurs tournées en les envoyant dans des écoles à travers la Belgique, va les utiliser pour servir de contact à un réseau de résistance.
Subtilement, Émile Bravo met ainsi une comédie faussement naïve et en profite pour exprimer ses points de vue sur la bêtise des guerres sans prendre le sujet frontalement.
Avec un talent fou et une belle élégance, c’est sans lourdeur et avec quelque humour, qu’Émile Bravo nous restitue un tableau de la Belgique sous l’occupation nazie avec l’enfance dans la guerre, les juifs tourmentés, cette étoile jaune qu’ils doivent porter, ces trains de déportations, la faim qui gère les marchés noirs mais aussi les actes de générosité face aux rationnements, les collabos, les réseaux de résistants, les ambiguïtés de l’église catholique.
Il ne nous épargne rien de la noirceur de cette époque tout en restant fidèle à Spirou l’ingénu pacifiste, courageux et généreux et à la part d’humour donnée par un Fantasio entier et gaffeur, deux porteurs d’optimisme malgré tout.
Les couleurs et dessins efficaces reflètent parfaitement les sentiments, les humeurs et adhèrent à chaque situation tout en restant dans la droite ligne du Spirou d’origine.
Le groupe de gamins du quartier informe Spirou que les parents de deux d’entre eux ont été arrêtés pour avoir fait du marché noir.
Petit Louis et Suzanne ont été récupérés par leurs voisins, une famille d’origine juive étrangère qui à leur tour, se sont fait embarqués dans une rafle. Ils vont être enfermés dans la caserne de Malines avant d’être expédiés en Allemagne.
Ni une ni deux, notre Spirou se lance héroïquement à leur recherche et les retrouve à la gare dans une longue file de gens invités par les nazis à monter dans les wagons. Malheureusement Spirou et les deux petits se font attrapés et pour ne pas laisser les enfants seuls à eux-mêmes, Spirou dit qu’il est juif aussi et les voilà tous trois enfermés avec une foule de juifs entassés dans un wagon en partance pour Auschwitz… On entend leurs commentaires. Certains pensent qu’il n’arrivera rien et que la vie de travailleur à Auschwitz peut être bien quand d’autres sont déjà convaincus de leur condamnation.
Embarqués "Un peu plus loin vers l'horreur"…
Alors on est pressé de connaitre la suite… car Émile Bravo ne perd pas de vue l’ADN de l’aventure qui a fait le succès de notre brave Spirou.
Dire que ce troisième volume de cette série est remarquable est un vain mot…
Ce travail ne peut être querécompensé par une entrée dans les grands, les très grands classiques de la BD.
La suite des aventures de " l'Ingénu", le Spirou d'Emile Bravo où les affres de la seconde guerre mondiale sur les civils sont subtilement mais authentiquement relatés. Un graphisme "ligne claire" parfaitement maitrisé, une narration de haut vol avec l'évolution de la psychologie des personnages finement élaborée. Du très grand Neuvième Art. J'attends les deux prochains tomes avec la plus grande impatience.
Un deuxième opus plus sombre que le premier...
Les personnages continuent à évoluer, la prise de conscience est cœur du livre.
Hâte de découvrir les prochains tomes.
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