Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
« Elle éteignit sa cigarette.
- J'ai trente-quatre ans, tu sais. Je ne veux pas être une de ces garces qui débauchent les enfants.
- Non.
- Je ne veux pas devenir comme ça. Je me sens vraiment bien, tu sais, vraiment d'aplomb.
- Tant mieux.
Elle détourna les yeux. Je crus qu'elle cherchait une autre cigarette. Puis je vis qu'elle pleurait, qu'elle tremblait et qu'elle pleurait. Elle évitait de me regarder. Je la pris dans mes bras. »
Les déboires du journaliste Jake Barnes dans le Paris des années 1920 permettent à Ernest Hemingway de raconter la «génération perdue» de l’après-guerre. Et de faire vaciller les certitudes des mâles virils.
Comme les romans d’Ernest Hemingway sont indissociables de sa vie, commençons par reprendre la partie de sa biographie qu’il raconte dans Le soleil se lève aussi. Après la Première guerre mondiale qu’il a effectuée comme ambulancier sur le front italien, Hemingway décide de reprendre son métier de journaliste et part pour Paris. Au début des années 1920, installé à Montparnasse, il côtoie toute une colonie d’expatriés, d’Ezra Pound à Gertrude Stein, de Sherwood Anderson à Sylvia Beach qui accueillait généreusement les Américains dans sa librairie Shakespeare and Co. Il y a sans doute croisé aussi Francis Scott Fitzgerald ou James Joyce. C’est dans ce Paris des «années folles» que s’ouvre ce roman qui va raconter le parcours de Jake Barnes, journaliste américain derrière lequel il n’est pas difficile de reconnaître le double de l’auteur. Une technique qu’il va également utiliser pour les autres personnages du livre, largement inspirés de ses amis et fréquentations, ce qui lui vaudra notamment l’inimitié de Harold Loeb qu’il a dépeint sous le nom de Robert Cohn. Mais si le jeu des masques a provoqué un scandale au moment de la parution du livre son intérêt aujourd’hui tient bien davantage dans la chronique et les idées développées.
Le désenchantement de cette «génération perdue» est personnifiée par Jake lui-même, devenu impuissant après une blessure infligée sur le front italien et qui se désespère de voir Brett Ashley, la belle anglaise dont il est amoureux passer d’un amant à l’autre. Une galerie composée d’un Ecossais qui attend son divorce pour l’épouser à son tour, un comte grec qui roule sur l’or et Robert Cohn, dont je viens de parler, juif américain complexé qui aimerait aussi obtenir les faveurs de Brett. C’est dans l’alcool, le jeu et les fêtes que l’on cache son mal-être.
Quand Bill Gorton débarque des États-Unis, son ami Jake décide de lui faire découvrir le Pays basque et l’Espagne et de l’emmener à Pampelune pour la San Fermin, notamment célèbre pour ses corridas. Avant cela, ils pêcheront la truite.
En passant du calme de la partie de pêche à la fièvre de la corrida, Hemingway donne une forte intensité à cette dernière partie où les inimitiés, les frustrations et la violence vont se déchaîner. Chacun se retrouvant alors à l’heure du choix, souvent douloureux, dans une atmosphère électrique. Tandis que le soleil continue à se lever, leurs rêves s’évanouissent.
Hemingway considérait son roman comme «une tragédie, avec, pour héros, la terre demeurant à jamais.» Je crois que le passage du temps lui a donné raison.
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Le soleil se lève aussi, premier roman d'Ernest Hemingway publié en 1926
Je me suis réjouie de voir figurer ce livre dans la sélection des 68, car je ne me souvenais pas avoir déjà lu Hemingway.
Mais je ne suis pas sûre qu'aborder son œuvre avec ce roman là soit une bonne idée. Je me suis mortellement ennuyée à cette lecture, je suis allée jusqu'au bout mais que je me suis ennuyée ! Il s'agit de la génération perdue ainsi nommée par Gertrude Stein: une poignée d'intellectuels américains installés en France entre les deux guerres, qui ne s'en remettra jamais. Les beuveries incessantes, la vacuité des dialogues, l'oisiveté et le nombrilisme des personnages n'auront jamais réussi à me toucher tout au long des 275 pages du roman. Quant au style, je l'ai trouvé plat, répétitif et sans âme. Évidemment la passion d'Hemingway pour la tauromachie éclate dans la partie consacrée aux fêtes de la San Firmin à Pampelune, les pages les plus "animées" mais sans qu'elles m'aient transportée non plus.
Certes c'est un premier roman, je veux bien croire qu'il faille lire entre les lignes et qu'il y ait plus à comprendre dans ce qui n'est pas dit que dans ce qui est dit mais cela ne m'aura pas suffi. La rencontre avec Mr Hemingway ne s'est donc pas faite. Peut-être essaierai-je de lire autre chose, un roman de la maturité, pour ne pas rester sur cette déception. Mais peut-être pas ...
«Le soleil se lève aussi» * d’Ernest Hemingway. J’aime beaucoup le style d’Hemingway mais j’ai eu du mal à finir ce livre car la corrida ça ne passe pas. Je ne comprends pas comment on peut y voir de la beauté.
Une jeunesse à la dérive.
Paris dans les années 20. Un groupe de jeunes américains oisifs promènent leur mal être entre Paris et Pampelune, et trompent leur ennui, leur angoisse ou leur désespoir dans divers échappatoires : fêtes, alcool, pêche, alcool, amour, alcool et corridas... en affectant une joyeuse indifférence !
Pas de grands sentiments, pas d'émotions, c'est ce que les protagonistes laissent voir d'eux-mêmes à travers le style sobre et dépouillé d'Hemingway. Et pourtant, de l'émotion, le roman en regorge mais il faut la lire entre les lignes. Rien n'est dit, tout est suggéré.
J’adore l'ambiance et....l'écriture d’Hemingway
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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