"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Texas, 1895. Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course montés par Karel, et les paris qu''l lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres. Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel s'élance alors dans une course décisive, avec pour adversaire une jeune fille qui déjà l'obsède.
Premier roman éblouissant, Le Sillage de l'oubli a valu à son auteur d'être comparé à William Faulkner ou Cormac McCarthy
Premier roman puissant de Bruce Machart, Le sillage de l'oubli nous plonge dans 29 années d'une famille écorchée. 29 ans, c'est l'âge de Karel Skala dont la mère est morte en couche en lui donnant la vie. Et autant d'années à chercher l'amour d'un père, Vaclav, soudain devenu incapable de tendresse. Le veuf n'aura plus qu'un objectif : conquérir les terres alentour, agrandissant à coups de paris et de courses de chevaux le champ de sa solitude, oubliant que ses fils sont des hommes.
Dans ce roman sombre aux allures de western poussiéreux, on croise une fratrie mal poussée, des Mexicains arrogants, des filles qui éveillent le désir. On se marie sur un pari, on s'enflamme, on cogne, on se résout, on boit, on ploie sous le labeur, on ronge sa rancœur, longtemps. Alternant les époques, usant des flashbacks avec talent, Bruce Machart livre le destin aux accents tragiques d'une famille abîmée, éclatée. On patauge dans la boue, on sue sous le soleil texan, on titube de trop de whiskey avalé tant l'écriture de Bruce Machart est puissante et crue. On chevauche aux côtés de Karel, enragé touchant, pris dans les rets de son désir, enfermé dans la prison de ses frustrations. Un texte à découvrir pour mettre définitivement fin à tous les clichés manichéens sur le western.
Premier roman de cet auteur, un coup de maître, j’ai adoré. Un livre sombre, dur, le lien à la terre, au Texas. La vie difficile pour un homme seul qui doit élever ses garçons, la maman est morte en mettant au monde le dernier.
On a pas le temps de donner de la tendresse et puis de toute façon cela n’existe pas, il faut travailler cette terre, (les garçons sont attelés à la charrue comme des bêtes de somme), la rendre rentable, l’agrandir, toujours plus et plus à n’importe quel prix et surtout grâce aux chevaux de course. Tu gagnes la course mon fils et le domaine s’agrandit, tu gagnes et tu as une épouse. Une écriture rythmée, des chapitres courts enfin un régal
Karel Skala vit au Texas, une immense plaine brûlante en été et boueuse en hiver, entouré de ses trois frères, de son père,immigré tchèque brutal, exigeant, autoritaire et peu aimant, de vaches et surtout de beaux chevaux de course avec lesquels il gagne des courses et des parcelles qui agrandissent la propriété de son père. La mère de Karel est morte à sa naissance et il n'en finit plus de pleurer silencieusement son absence. Avec son cou tordu par la charrue qu'il a tirée avec ses frères, Karel est un écorché vif, qui essaie de trouver auprès d'un père mutique, l'amour maternel qui lui a tant manqué. Mais son père, en perdant la femme qu'il aimait, a également perdu la capacité d'aimer ses enfants et leur préfère ses chevaux. Autant le préciser tout de suite, on n'est pas chez les Bisounours, et ce n'est pas le climat qui va arranger les choses : quand le soleil brûlant ne grille pas terres et êtres vivants, c'est la boue visqueuse qui engloutit les bottes et la pluie qui noie les récoltes. Voilà pour le décor.
D'un récit qui aurait pu être pathétique et larmoyant, l'auteur a fait une formidable fresque puissante, noire et haletante qui s'étale sur 30 ans, de 1895 à 1924, en pleine prohibition. Avec une écriture précise et lyrique qui exsude la violence et la colère, la chaleur ou la pluie, il offre au lecteur une véritable tragédie américaine, pleine de noirceur, qui parle de famille, de drames, de rédemption, de fratries déchirées, d'amour, magnifique !
un livre dur et fort
En l'absence de résumé, je vous propose celui de 4° de couverture :
Texas, 1895.
Un propriétaire terrien voit la seule femme qu'il a jamais aimée mourir en mettant au monde leur quatrième fils, Karel. Vaincu par la douleur, l'homme entraîne ses enfants dans une vie austère et brutale. Pour lui, seuls comptent désormais ses chevaux de course, montés par Karel, et les paris qu'il lance contre ses voisins pour gagner toujours plus de terres.
Mais l'enjeu est tout autre lorsqu'un propriétaire espagnol lui propose un pari insolite qui engage l'avenir des quatre frères. Karel s'élance dans une course décisive, avec pour adversaire une jeune femme qui déjà l'obsède.
Premier roman éblouissant, "le sillage de l'oubli" a valu à son auteur d'être comparé à William Faulkner. A travers une écriture vertigineuse, Bruce Machart dresse le portrait sans concession d'une famille déchirée en quête de rédemption.
Traduit de l'américain par Marc Amfreville.
Voilà des ingrédients bien romanesques où de plus, les amateurs de chevaux devraient également apprécier cette univers texan. A vous de me dire s'il vous tente...JM
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