Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Après l'immense succès du Grand Monde Un ogre de béton, une vilaine chute dans l'escalier, le Salon des arts ménagers, une grossesse problématique, la miraculée du Charleville-Paris, la propreté des Françaises, « Savons du Levant, Savons des Gagnants », les lapins du laboratoire Delaveau, vingt mille francs de la main à la main, une affaire judiciaire relancée, la mort d'un village, le mystérieux professeur Keller, un boxeur amoureux, les nécessités du progrès, le chat Joseph, l'inexorable montée des eaux, une vendeuse aux yeux gris, la confession de l'ingénieur Destouches, un accident de voiture. Et trois histoires d'amour.
Un roman virtuose de Pierre Lemaitre
Quel plaisir de retrouver Pierre Lemaitre et la famille Pelletier, en 1952, dans Le Silence et la Colère !
Si Étienne, le plus jeune, n’a pas survécu dans Le Grand Monde, restent bien sûr Louis et Angèle, les parents, ainsi que Jean, dit Bouboule, François et Hélène, leurs enfants.
Les parents sont restés à Beyrouth où leur savonnerie sera prétexte d’un nouveau pèlerinage annuel, un peu différent des précédents à cause de la fameuse Geneviève, l’épouse incroyable de Jean.
Ce second tome de la trilogie Les Années Glorieuses est concentré sur deux mois : février et mars 1952. Il va s’en passer durant cette soixantaine de jours !
Comme dans ses précédents livres, Pierre Lemaitre m’a captivé dès la première ligne. Il m’a fait trembler, espérer aussi, sourire enfin. J’ai été déçu par la tournure de certains événements, ému par les amours difficiles de plusieurs protagonistes, amours hésitants, conditionnés par un passé parfois lourd à assumer.
Les quatre grands thèmes autour desquels s’articule ce roman aux multiples surprises sont le projet de construction d’un barrage qui va noyer une vallée, la boxe à Beyrouth, l’avortement et le début des grands magasins vendant au plus juste prix.
Habilement, comme à son habitude, Pierre Lemaitre m’a fait passer d’un thème à l’autre tout en maintenant un suspense incroyable autour de la personnalité de Jean qui a déjà un lourd passif, sans oublier Geneviève son épouse…
Le Silence et la Colère, ce titre s’applique parfaitement aux habitants de Chevrigny qui tentent jusqu’au bout de sauver leur vallée. L’auteur le dit lui-même, il s’est inspiré du barrage de Tignes (Haute-Savoie) mais a changé de massif pour se rapprocher de Paris. Malgré cela, le ressenti, les divisions, les manœuvres, les tentatives désespérées de certains habitants sont les mêmes et Pierre Lemaitre sait parfaitement mettre tout cela en scène.
En fait, ce sont Hélène et François Pelletier, la sœur et le frère, journalistes dans un grand quotidien parisien du soir – Hélène étant d’abord photographe – qui se retrouvent au cœur des différentes intrigues. Leurs articles et leurs photos font mouche à chaque fois. D’autres personnages secondaires animent, influent sur l’histoire mais il serait trop long de les citer tous. Je vous laisse donc le plaisir de la rencontre.
Dans ce roman, avec délicatesse et tact, mais sans ménager responsables politiques, police et justice, Pierre Lemaitre met en relief la lutte des femmes pour la liberté de l’avortement. Les relents du régime collaborationniste de Vichy sont encore bien présents. Actions et témoignages montrant bien tous les drames causés par l’aveuglement d’une époque niant le droit des femmes à disposer de leur corps, sont bien amenés par l’auteur, ce qui rehausse encore la qualité de son roman.
Pierre Lemaitre, avec Le Silence et la Colère, m’a encore régalé et conquis et je crois savoir que je ne suis pas le seul dans ce cas…
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/03/pierre-lemaitre-le-silence-et-la-colere.html
Quel plaisir de retrouver la saga Pelletier !
En 1952 la fratrie est installée à Paris, seuls les parents sont restés au Liban. Egaux à eux-mêmes ils continuent à s'insérer dans le monde en cachant leurs secrets, il faut dire que certains sont inavouables.
Dans ce roman foisonnant, Pierre Lemaitre brosse un état des lieux de la France de 1952. Il y aborde les problèmes sociétaux d'un pays en pleine reconstruction. Il force souvent le trait, il n'est pas toujours impartial mais il s'est extrêmement bien documenté et nous immerge complètement dans l'ambiance du début des années 1950. Ses exagérations nous amusent.
La mise en service d'un barrage hydroélectrique qui entraîne l'immersion de tout un village, au grand désarroi de ses habitants, occupe une bonne partie du récit. Pierre Lemaitre s'est inspiré du barrage de Chevril, construit sur la commune de Tignes, qui a fait les gros titres de la presse nationale pendant plusieurs mois. Le magasin Tati qui a révolutionné le commerce du textile a certainement servi de point de départ à un autre de ses sujets. Quant aux problèmes des femmes, leur émergence dans le monde du travail, la contraception, la pénalisation de l'avortement sont autant de thèmes féministes qu'il aborde avec sérieux et humour. L'auteur s'est servi de tout ce qui faisait le quotidien des Français pour donner de la crédibilité à ses personnages.
Le terme "page-turner" convient très bien à Le silence et la colère. L'écriture de Pierre Lemaitre est, comme toujours, vive et efficace, peut-être un peu facile. En tout cas je me suis bien amusée et il ne faut pas bouder son plaisir. Je m'étonne que certaines histoires d'amour finissent bien mais je parie qu'il y aura des rebondissements dans le 3ème opus et je l'attends avec impatience.
J'ai adoré l'article du magazine Elle retranscrit en fin de l'ouvrage. Il m'a beaucoup amusé. Il reflète certainement une part de vérité mais, bien qu'écrit par des femmes, qu'est-ce-que je l'ai trouvé misogyne !
https://ffloladilettante.wordpress.com/2023/03/21/le-silence-et-la-colere-de-pierre-lemaitre/
Après Le grand monde, premier tome de la trilogie sur les Trente Glorieuses, quel plaisir cela a été de me replonger dans la France des années 1950, avec Le Silence et la Colère de Pierre Lemaitre et de retrouver cette inimitable famille Pelletier. On la rejoint donc quatre ans plus tard, en 1952.
Si les parents Louis et Angèle sont restés à Beyrouth pour gérer leur savonnerie, les enfants Jean, François et Hélène tentent de faire leur vie à Paris.
Jean, dit Bouboule, encore en proie à des pulsions meurtrières, vient de créer un grand magasin « Dixie » et l’ouverture approche... Quant à son abominable épouse Geneviève, elle est bien sûr toujours là, plus invivable que jamais, même vis-à-vis de leur fillette Colette, 3 ans.
François toujours fou amoureux de Nine, est reporter au « Journal du soir » et Hélène, la plus jeune, 23 ans, photographe, est passée au rédactionnel en rédigeant cinq articles sur « l’hygiène des femmes » (clin d’œil à Françoise Giroux), avant de se voir proposer une enquête-reportage sur la construction d’un barrage et un village appelé à disparaître.
« Il en était ainsi chez les Pelletier. Émotions, secrets, silences, aveux et déclarations se succédaient, il y aurait eu un roman à écrire sur les pensées des uns et et des autres. Une vie de famille. »
Belle manière d’annoncer dans les premières pages ce qui se révèle une magnifique saga familiale, mais pas que.
En effet, Pierre Lemaitre, avec tout le talent qu’on lui connaît en fait un vrai roman social.
Il restitue avec maestria et beaucoup de rythme cette France d’après-guerre.
Il nous fait vivre au plus près, la naissance de la société de consommation, l’arrivée de la grande distribution avec l’ouverture de ce grand magasin. La vente à prix coûtant au début pour appâter les clientes. La fascination de ces clientes devant les étalages et les petits prix. Les méthodes utilisées pour garder un personnel compétitif, promesses, menaces. Le besoin vital de travailler pour beaucoup de femmes. Leur obéissance pour garder leur emploi. Mais leur révolte devant l’injustice… Conflit social, revendications…
Il raconte également la condition féminine au début des années 50 avec cette chasse à l’avortement tous azimuts, en mettant en scène le désarroi de ces femmes désarmées ne sachant à qui s’adresser et le risque encouru par les médecins désireux d’apporter leur aide, les unes et les autres pourchassés par un inspecteur plus que zélé aux méthodes plus que discutables, Vichy n’est pas si loin...
Avec les deux journalistes que sont François et sa sœur Hélène, nous assistons quasi en direct à la montée des médias et à la course endiablée pour avoir la primeur des infos.
Si François se retrouve sur une ancienne enquête concernant l’assassinat d’une actrice, sa sœur, elle, est dépêchée dans ce petit village de Chevrigny qui vit sa dernière semaine avant la mise en eau du barrage hydroélectrique, référence au barrage du Chevril construit cette année-là et au village de Tignes en Savoie. Cela n’a pas été sans me rappeler le beau roman de Joy Sorman et Maylis de Kerangal : Seyvoz.
C’est à l’agonie de tout un village qu’il nous est donné d’assister, à la colère des uns, au fatalisme des autres ...
Cet épisode est très évocateur des sacrifices faits pour les nécessités du progrès et pour accéder à la modernité et à l’amélioration des conditions de vie. Certains passages sont vraiment très émouvants.
L’auteur nous entraîne également dans quelques incursions à Beyrouth pour le fameux « pèlerinage Pelletier » puis, en compagnie du jeune boxeur Lucien prêt à mettre sa vie en jeu pour conquérir son amour.
De belles histoires d’amour se tissent tout au long du roman mais de nombreux mystères demeurent pour notre plus grande curiosité !
Le Silence et la Colère, titre en parfaite adéquation avec le roman alterne et entremêle savamment les histoires de chacun avec la grande Histoire.
Roman totalement addictif, émouvant, haletant, qui peut parfois nous plonger au plus noir de l’âme humaine tout comme au meilleur, le deuxième volet de cette chronique familiale m’a absolument conquise et c’est avec une grande impatience que j’attends le troisième !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2023/02/pierre-lemaitre-le-silence-et-la-colere.html
Après avoir fait douloureusement le deuil de l’un des leur, tandis que leur père se prend de passion et d’affection, à Beyrouth, pour un boxeur qui a toutes les caractéristiques du parfait punching-balls, les trois enfants Pelletier retrouvent leur vie à Paris. Toujours en proie à des pulsions violentes exacerbées par une épouse de plus en plus caractérielle (et dangereuse), Jean se prépare à lancer son grand magasin de vêtements bon marché, et tout ne va pas comme sur des roulettes ! François s’interroge de plus en plus sur le passé mystérieux de Nine, son amoureuse sourde. Quant à Hélène, promue au sein du journal, elle est envoyée dans l’Yonne au chevet d’un village condamné par la construction d’un barrage. Enceinte et déterminée à avorter, elle se retrouve vite dans une situation de double danger, physique et judiciaire.
Quel bonheur de retrouver Pierre Lemaitre et la famille Pelletier et de sautiller de personnage en personnage au fil des chapitres, Ici, nul coup de théâtre qui laisse sans voix comme dans « Le Grand Monde » mais qu’importe, le bonheur du lecteur de « Le Silence et la Colère » reste intact. Il est moins question de François dans ce deuxième opus, tout au plus se met-il à enquêter sur Nine, son adorable chérie, qui apparemment lui a beaucoup menti sur sa vie d’avant et sa famille. Les chapitres se déroulant à Beyrouth autour de la boxe sont pour moi le petit point faible du roman. Même si les personnages en jeu sont hauts en couleur, et notamment Lucien, le boxeur chétif (qui gagne ses matchs en prenant des coups et épuisant ses adversaires), ce sont les passages qui m’ont le moins passionnés. En revanche, Jean et Hélène crèvent l’écran dans ce deuxième tome. Jean, flanqué de l’insupportable Geneviève (mais elle est de pire en pire cette bonne femme, et donc de plus en plus drôle!) enceinte jusqu’au cou, voit la mâchoire de la justice se refermer doucement sur lui. Il a récidivé, mais cette fois pas mal de gens l’ont vu et un portrait robot fort ressemblent est diffusé par la police : ça sent le roussi ! Il est tellement malheureux avec sa femme, piégé et impuissant, tellement fou de sa fille Colette (pauvre gamine) qu’on pourrait presque lui trouver des excuses. Mais à la fin du roman, grâce à une employée de son magasin, une petite porte s’ouvre, inattendue et marque (peut-être) un début de rédemption. Enceinte, Hélène est envoyée en province. Elle se retrouve observatrice au cœur d’un conflit truculent dans un village condamné par un barrage, un village coupé en deux entre les résignés et les résistants, avec un ingénieur envoyé par Paris pour trancher dans le vif et qui, imperturbable, décompte les jours dans une ambiance de mini guerre civile. Elle tente d’avorter avec une méthode très limite qui échoue et, de plus en plus désemparée, cherche une solution à son problème. Le destin met sur sa route un policier zélé, qui traque les avorteurs et les avortées comme il le faisait sous Vichy, et avec les mêmes méthodes. La détresse d’Hélène, son désarroi, est particulièrement touchant, et même angoissant. Mais au cœur du tourment, comme pour son frère Jean, une rencontre inattendue va peut-être faire basculer son destin. Ce roman, toujours aussi merveilleux à lire, toujours aussi bien écrit (style simple, accessible mais loin d’être « bas de gamme ») et avec un humour ironique parfaitement dosé, est un roman de transition. Il pose les jalons d’un grand final très prometteur quant au destin judiciaire de Jean, sur ce que le Karma réserve à l’incontrôlable Geneviève, sur l’accomplissement personnel et professionnel d’Hélène. Que va-t-il advenir de la famille Pelletier au cœur des Trente Glorieuses ? Ça va être long d’attendre la suite...
Bonjour . Je me suis régalée , rien qu'au titre des chapitres , on a envie de connaître la petite histoire qui y est liée ....
C'est l'histoire d'une famille , certes, mais c'est truculent! Pierre Lemaître manie les mots , sait toucher juste , nous amène à nous offusquer , à faire battre nos coeurs , à nous inquiéter : "Il en allait ainsi chez les Pelletier .Emotions , secrets , silences, aveux et déclarations se succédaient , il y aurait eu un roman à écrire sur les pensées des uns et des autres. Une vie de famille."
On découvre les différents événements nationaux de toute une époque , les "Années glorieuses" : Tout se déroule en l'année 1952avec le barrage de Chevrigny( la mort d'un village) , les méfaits de Jean( une affaire judiciaire relancée) , la mauvaise et horripilante Geneviève( une grossesse problématique) ou la vie d'Hélène (la propreté des françaises), la lutte contre l'avortement avec l'odieux Palmari qui poursuit avec malveillance ,cynisme , cruauté et perversité les jeunes femmes qui subissent un avortement ; travaillant pour l'Etat , cet inspecteur n'a de cesse de détruire toutes les vies de ceux qui participent de près ou de loin aux interruptions de grossesse ( Enfin quelque chose d'intéressant - Qu'est-ce qui s'est passé dites moi?)
Et bien d'autres chapitres tout aussi savoureux , palpitants les uns que les autres .
La famille Pelletier semble être une famille comme les autres mais, en son sein, sont réunis de nombreux secrets , peines , soucis comme parfois des moments de joie ...mais peu je l'avoue .
Où on apprend qu' Hélène est une très bonne journaliste :" Hélène commençait à mieux comprendre ce qu'était devenu ce village : un corps social exténué par des années d'agonie , abandonné par la plus grande partie de sa jeunesse, , déchiré par des luttes sourdes , des intérêts contradictoires"
François , son frère , jaloux .. François est amoureux de Nine qui s'enveloppe d'un mystère qui le rend fou.
Jean qui s'accroche désespérément à l'inauguration de son nouveau magasin , prit dans les rets de sa femme , Geneviève , et qui espère ainsi , ne pas sombrer dans la dépression voire la psychopathie:" La vie de Jean avait toujours été marquée par les déconvenues , les déboires de toutes sortes , il n'avait pas l'habitude que quelque chose fonctionne correctement ." Cette femme qui le détruit à petit feu , Geneviève , on pourrait lui donner le surnom de "mégère" , " gorgone", " dragon" , " peau de vache" ; une femme si méchante avec sa petite Colette , voire dangereuse( une vilaine chute dans l'escalier) mais , qui croit enjôler en se faisant mielleuse ou vipère , alors que chacun connaît son mauvais fond:" "l'hôtesse de bord n'eut de répit que lorsque Geneviève fit résonner son ronflement sonore et majestueux."
Et des parents qui essaient de ménager chacun , s'employant à ne brusquer aucun de leurs enfants et voulant croire en chacun d'eux , sans même parfois deviner toutes leurs cachotteries . Belles lectures . Prenez soin de vous
J'ai adoré le Lemaître noir, celui notamment des Verhoeven, j'ai aimé aussi celui des Enfants du désastre et ses belles adaptations BD (la 3ème arrive, merci M. De Metter !) mais je dois avouer que j'avais moins accroché au premier tome de la deuxième série familiale, "Le grand monde", destiné à traiter des trente glorieuses
Je me suis pourtant lancé dans ce deuxième volume (il devrait y en avoir 4), pas franchement impatient de retrouver la famille Pelletier. Et page après page, la magie a fonctionné. On a quitté le Liban pour Paris. On va y suivre François et Nine, Jean et son "adorable" femme Geneviève, et surtout Hélène.
Un roman choral, un personnage-un chapitre, et une chronique de l'année 1952 largement inspirée des journaux de l'époque, France-Soir en tête. Et des Glorieuses, on est encore loin. Les droits des femmes n'avancent pas, et si on ne peut pas arrêter le progrès, c'est souvent au détriment des bonnes gens.
J'ai retrouvé le conteur d'histoires, celui qui n'a pas son pareil pour brosser des portraits drôles et tout sauf simplistes de ses personnages, celui qui raconte une France pas si lointaine et pourtant bien surprenante, celui aussi qui sait installer une complicité naturelle avec son lecteur.
C'est sûr, Pierre Lemaître m'a eu à nouveau. Ce roman social m'a totalement convaincu et je pense que je ne me ferai pas prier pour suivre les prochaines aventures de la famille Pelletier.
On retrouve la saga familiale de la famille Pelletier après l’avoir quittée dans « le grand monde ». Les aventures de Jean, François et Hélène se poursuivent sur un rythme narratif soutenu gardant le lecteur captif du récit, mais, la mayonnaise prend un peu moins bien que dans le volume précédent, un petit goût de recette éventée se ressent peu à peu. Les personnages évoluent dans des environnements bien documentés et décrits, le village englouti par la mise en eau d’un barrage, le milieu de la boxe, le journalisme de faits divers, la création d’une entreprise et ses conflits sociaux, et la pénalisation de l’avortement.La fin du roman qui paraît bâclée, sans doute pour mieux préparer une suite au feuilleton n’est pas à la hauteur et déçoit.
Enfin nous les retrouvons, les membres de la famille Pelletier, dont nous avions suivi pérégrinations libanaises et indochinoises dans Le Grand Monde, le tome précédent de la trilogie. Les enfants ont définitivement coupé les ponts avec le Liban de leur enfance et la savonnerie paternelle, pour faire carrière dans le journalisme pour deux d’entre eux et dans le commerce pour Jean, dit Bouboule.
Leurs vies sentimentales ne manque pas d’intérêt : Jean est affublé d’une épouse archétype la mégère, enceinte et titrant partie de cette situation pour limiter sa participation à la vie familiale aux coups de gueule après la terre entière. Odieuse, acariâtre, et rusée, un personnage que l’on aime détester.
Hélène est focalisée sur l’histoire du barrage de Chevrigny (nom de scène de l’histoire de Tignes) tientt un journal de bord du compte à rebours avant l’inondation du village, tissant ainsi des liens avec la population locale et avec un photographe lui aussi présent sur les lieux.
Quant à François, il vit une relation complexe avec Nine une jeune femme malentendante.
Pierre Lemaître fait aussi le point sur la situation des femmes à une époque où la contraception se limite à l’inefficace méthode Ogino, ne laissant pas de choix autre que de recourir à l’avortement toute illégalité.
En filigrane, l’enquête sur le meurtre d’une jeune femme dans un train, dont seul le lecteur connaît le lien avec d’autres meurtres perpétrés plus tôt …
Pendant ce temps à Beyrouth, Le père Pelletier soutient un jeune boxeur peu talentueux mais lié à cette famille.
Un vrai régal comme d’habitude. A la fois pour l’aspect historique et social, et pour le suspens créé par les péripéties de la famille. On n’attend pas forcément une performance littéraire, mais une bonne histoire aux points d’accroche multiples..
592 pages Calmann-Lévy, 10 janvier 2023
#LeSilenceetlaColère #NetGalleyFrance
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...