"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une fresque historique magnifique qui raconte le destin tragique de deux frères désunis par l'Histoire mais liés par l'amour d'une femme.
Russie, 1914. Tout oppose Alexeï et Ivan Narychkine, deux frères issus de l'aristocratie. Alexeï, l'aîné, a hérité de leur père son tempérament déterminé et réfléchi. Libéral, il prône la modernisation et la démocratisation de la Russie. Ivan, lui, ressemble à leur mère : d'un naturel tourmenté et exalté, il épouse volontiers les pensées anarchistes et marxistes.
Mais les deux jeunes hommes ont quelque chose en commun : leur amour pour Natalia, leur soeur de lait, fille de leur gouvernante et de l'administrateur des terres familiales.
Quand, en 1917, la Révolution éclate, tous se déchirent et chacun choisit son camp, au risque de devoir un jour s'affronter...
À travers les parcours d'Alexeï, d'Ivan et de Natalia, Harold Cobert livre une épopée passionnante de près d'un siècle, portée par des personnages inoubliables.
Une fresque historique qui nous entraîne de 1914 à 1980 dans un périple tourmenté au sein de l'Histoire de la Russie, au sein d'une fratrie qui se déchire, d'un peuple qui se déchire.
Dur et violent
Ivan le terrible, Alexeï le rêveur
En imaginant le destin de deux frères engagés sur des voies politiques opposées, Harold Cobert réussit une fresque éblouissante, pleine de bruit et de fureur sur la Russie de 1910 à 1990. Un tour de force éclairant et éblouissant.
La famille Narychkine séjourne dans sa datcha aux alentours de Saint-Pétersbourg. Nous sommes à l'orée du XXe siècle et déjà les gamins perçoivent leur statut privilégié est bien moins enviable que celui du peuple, à commencer par leur personnel de maison. Une hiérarchie qui les empêche notamment de partager ne fut ce qu’un goûter avec leurs amis d'extraction modeste. Une situation qui leur déplait d’autant plus qu’ils sont tous deux amoureux de Natalia, leur sœur de lait, fille de leur gouvernante et de l’administrateur des terres familiales.
On comprend dès lors leur volonté de faire changer les choses, de réformer un pays qui laisse au tsar et à sa cour tout le pouvoir et toutes les richesses. Et puis, il faut bien s'opposer au père pour s'émanciper.
Mais alors qu'Ivan veut faire la révolution et s'engage dans un groupe secret de bolchéviks, Alexeï – auquel on prédit une future carrière de diplomate – veut abolir le tsar pour réformer en profondeur le pays et les institutions et le doter d'une constitution libérale.
Deux conceptions qui vont très vite devenir irréconciliables et pousser les deux frères l'un contre l'autre.
Quand éclate la Première guerre mondiale, Ivan défend les révolutionnaires qui entendent profiter du conflit pour faire triompher leurs idées, quitte à retourner leurs armes contre la classe dirigeante et Alexeï espère voir les élites montrer le chemin d’une démocratie apaisée.
Bien mieux que les livres d'histoire qui s'arrêtent tous à 1917, à la chute du tsar et à l'avènement de la Révolution menée par Lénine, Harold Cobert nous raconte ces années de trouble, ces moments où tour à tour les forces en présence progressent ou se voient soudain laminées au gré de circonstances que ni les uns, ni les autres ne maîtrisent vraiment. Après le coup d'État raté de Kornilkov, Kerenski se voit vainqueur, mais son pouvoir aussi s'étiole. «À l’image du soviet de Petrograd, désormais présidé par Trotski, les bolcheviks dominaient l'ensemble des soviets du pays, tant dans les grandes agglomérations que dans les campagnes. Les moujiks, lassés d'attendre les mesures agraires sans cesse repoussées dans l’expectative brumeuse de la convocation d'une Assemblée constituante, avaient pris leur destin en main. Ils avaient procédé au partage des terres, allant jusqu'à brûler les propriétés des maîtres récalcitrants et à assassiner sauvagement leurs anciens oppresseurs. Lorsque la nouvelle était parvenue sur les lignes de front, les conscrits, majoritairement d'origine paysanne, avaient commencé à déserter pour rentrer dans leur village natal et participer à ce mouvement.»
On imagine aisément la violence brutale, les exactions sanglantes, l'aveuglement idéologique d'un pays qui se rêvait en paradis du peuple libéré et se retrouve en enfer.
Un enfer qu'Ivan va mettre toute son énergie à construire, allant même jusqu'à tuer ses parents pour prouver qu'aucun aristocrate ou tenant de l'ancien régime ne se mettra désormais en travers de sa route. Le voilà en totale adéquation avec Staline déclarant: «La mort résout tous les problèmes. Pas d'hommes, pas de problèmes.»
Avant d'ajouter «La mort d’un homme est une tragédie. La mort de millions d'hommes est une statistique. Et les tchékistes sont appelés à devenir les meilleurs statisticiens du monde.»
Harold Cobert, qui s'appuie sur une solide documentation, va nous entraîner dans cette Union des Républiques Socialistes Soviétiques qui va supprimer les libertés les unes après les autres, qui va asseoir un pouvoir dictatorial grandissant au fil des années.
Après avoir vainement tenté de résister à ce rouleau compresseur, Alexeï va être contraint à l'exil. Après avoir traversé un pays exsangue où «les paysages d'apocalypse et les charniers se succédaient les uns aux autres dans une monotonie funèbre. Partout, le même chapelet de villes et de villages fantômes, pillés, saccagés ou incendiés; partout les mêmes tableaux d'exécutions massives dont les dépouilles avaient été abandonnées en des tas de chairs putréfiées à même le sol ou dans des fosses hâtivement creusées et laissées à ciel ouvert; partout, la même litanie de corps mutilés, violés, éventrés, brûlés vifs», le voilà prêt à mener le combat depuis l'étranger, aux côtés d'autres russes blancs qui ont réussi à fuir.
En suivant les deux frères, l'auteur réussit un roman tout en nuances là où les manuels d'histoire écrits par les vainqueurs pour les vainqueurs en manquent cruellement. Si l'idéal révolutionnaire devait justifier les pires exactions, le combat antisoviétique et la chasse aux communistes ne s'est pas davantage accompagné de scrupules. Cette fresque, qui nous conduit aux années 1980, résonne aussi avec l'actualité.
https://urlr.me/Q4pzm
A travers le destin de ces trois personnages, Harold Cobert nous raconte une grande partie du 20ème siècle, vue par les russes. Avec eux, le lecteur balaye toute la période de l’URSS, de sa création à son déclin, en passant par les deux guerres mondiales. On assiste à la guerre civile, à la prise de pouvoir de Lénine, de Staline, à la montée d’Hitler, à l’apparition de la bombe atomique et surtout aux réactions de la Russie face à ces évènements.
L’écrivain utilise une petite histoire fictionnelle pour nous parler de la grande Histoire. Ces protagonistes, jouant un rôle important au sein des autorités soviétiques en place, ils participent aux matrices de décision et peuvent ainsi nous retracer l’évolution des différentes organisations au pouvoir.
Ivan et Alexei représentent chacun les deux utopies de l’époque : communisme et libéralisme. Sur leurs traces, on comprend que même si elles sont basées sur des intention légitimes ou du bon sens, elles conduisent irrémédiablement à des tragédies. Lorsque que l’Homme réfléchit à l’extrême, qu’il veut imposer ses idées, il n’hésite pas à renoncer à sa sagesse et à perdre de son humanité. Les mécaniques destructrices découlent souvent de bons sentiments !
L’auteur a dû déployer un travail colossal de documentation afin de dépeindre au mieux cette époque d’un point de vue russe. Grâce à ses acteurs représentatifs, il fait entrer le lecteur dans les processus de réflexion de ce peuple, aux coutumes et aux pensées assez éloignées des nôtres.
A mon avis, pour vraiment apprécier ce roman, il faut s’impliquer dans la lecture, qui s’avère foisonnante d’informations. Malgré la densité du livre, le talent d’Harold Cobert fait à nouveau merveille. Il rend ce récit accessible et attise notre curiosité sur ce morceau d’Histoire. Cette fresque historique et humaine m’a à la fois instruit et fasciné ! Une belle réussite !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/05/09/935-harold-cobert-le-rouge-et-le-blanc/
Russie, 1914 - Deux frères et une sœur de lait. Amis normalement pour la vie. Sauf si les soubresauts d’un pays ne sont que les prémices d’un tremblement politique à la puissance incalculable sur l’échelle du temps.
Alexeï et Ivan sont nés dans une famille d’aristocrates russes dont l’éducation est orientée sur le devoir et une rigidité patriarcale, et, où les sentiments sont aléatoires. Alexeï est en faveur d’un renouveau démocratique sous les couleurs libérales. Ivan ne jure que par la révolution sous la bannière marxiste. Natalia, la sœur de lait, est la fille de la gouvernante et de l’administrateur des terres, rapidement elle va rejoindre Ivan dans son combat anarchiste puisqu’il sonne, au départ, humaniste.
Mais les évènements tournent progressivement au drame, tout va basculer pour la fratrie qui va se déchirer sous les couleurs rouges et blanches.
À travers pratiquement un siècle d’histoire - jusqu'à la chute du mur de Berlin - incluant deux guerres mondiales, Harold Cobert produit une fresque historique sur la Russie, absolument stupéfiante, portée par une narration précise – parfois trop car âmes sensibles s’abstenir – et une écriture qui emporte le lecteur à travers un pays dont le nom résonne comme une tragédie perpétuelle malgré une richesse et une culture extraordinaires.
Si le roman semble à première vue historique, rapidement il prend également des allures géopolitiques et c’est là d’où il tire toute sa force. Les enjeux d’une guerre, d’une révolution – on le sait – sont multiples mais les décortiquer via la fiction permet de s’immiscer dans la psychologie des êtres qui s’engagent pour une cause, noble au départ, mais qui se transforme en ogresse. Les camps sibériens existaient sous les tsars, ils ont perduré sous l’empire soviétique. À Berlin le drapeau nazi a été remplacé en partie par la faucille et le marteau avec des exactions de toute part. Rouge ou blanc, la barbarie laissait des traces vermeilles dans la neige russe puis soviétique. L’intransigeance entraîne l’intransigeance, la violence appelle la violence, la manipulation devient une balle de ping-pong, les crimes profitent aux crimes, l’inhumanité conduit à la folie des hommes ; l’extrémisme de toute part est une violation de la condition humaine.
Un grand roman, très dur mais qui est le reflet d’un monde ayant existé et qui, hélas, existe encore, un monde où les guerres volent la paix, où la confiance est une denrée rare et les trahisons courantes, où la rage du pouvoir fait vendre les âmes pour banaliser la mort et se moquer des vies.
Le Domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2024/05/noisette-sanglante-le-rouge-et-le-blanc.html
Une magnifique fresque historique et romanesque de 1914 à 1989 en Russie. L’histoire de deux frères russes : Yvan, le plus jeune et Alexis, l’ainé.
Tous les deux ont envie d’un autre régime, plus juste, plus égalitaire, plus protecteur envers les plus pauvres.
Yvan, obsédé par le concept d’une société sans classes va radicaliser ses positions, soutenir Lénine, puis Staline. Peu importe le temps qu’il faudra, peu importe les morts, peu importe les moyens utilisés, «seul l’objectif compte, pas les moyens. »
Un intégriste du communisme (« le communisme élève l’humanité en l’arrachant à la nature, à la biologie, aux liens du sang. »), qui n’hésitera pas dans sa folie « robespierriste » à exécuter ses parents.
Alexis, très rapidement, comprend les dangers du communisme, prend ses distances avec son frère. Même s’il se fait rattraper par les installations coercitives et déshumanisées, des camps de « rééducation » qu’a mis en place son propre frère....
Une analyse psychologique très fine dans laquelle vont s’insérer, avec la même maîtrise, d’autres personnages, comme Natalia et Kolya, respectivement sœur et frère et amis d’enfance d’Yvan et d’Alexis. Puis les autres amis de jeunesse, qui même s’ils sont allemands et anglais, prendront part à la guerre froide des années post deuxième guerre mondiale.
C’est passionnant et parfaitement documenté. C’est simple : le lecteur est dans les champs de bataille en Russie, les « rouges » contre « les blancs ». Les uns aussi déshumanisés, aussi violents que les autres.
« Rester vivant signifiait tuer. Bataille après bataille, l’âme scarifiée par l’assassinat de ses parents par la main de son propre frère, une soif inextinguible de sang avait gagné ses entrailles. »
Le lecteur lutte aussi contre les nazis, contre l’avancée des allemands puis leurs défaites. Il est présent également dans les premiers camps de « rééducation » russes où la barbarie est déjà présente, et dont Hitler va s’inspirer. Sans oublier la guerre froide, où la valeur de l’être humain est proche du zéro, face aux idéologies qui s’affrontent.
Bien sûr, on connait tous, les événements auxquels se réfère Harold Cobert.
Mais là, grâce à une plume puissante et juste, les mots se chargent de sens, de chair et de tripes.
C’est surtout un magnifique plaidoyer contre les guerres et tous les régimes totalitaires qui broient les opposants mais aussi ceux qui adhèrent consciemment à la cause, ceux qui se persuadent que la fin justifie les moyens.
Un engrenage dans lequel il faut toujours pousser plus loin la déshumanisation et la barbarie pour maintenir le système en place et se maintenir soi-même en vie.
Via un roman, c’est une analyse passionnante de géopolitique. Comprendre avec des êtres vivants mis en scène, les causes, les ressorts, les fonctionnements internes des régimes totalitaires.
« Il constata la poussée des forces politiques extrêmes dans la majorité des pays européens (…), tous fleurissant sur la misère et la rancœur essaimées par la Grande Guerre »
Merci pour cette incarnation du siècle passé en Russie, puis en URSS. J’ai infiniment apprécié ce roman à l’alchimie parfaite entre le scénario tendu, la justesse de la plume et la psychologie de personnages bien campés, très crédibles, attachants ou répulsifs. Surtout pas caricaturaux.
Quel souffle et quelle puissance dans cette épopée historique que j’imagine facilement adaptée sur le grand écran.
Merci Harold Cobert !
Livre lu dans le cadre du Prix Orange 2024.
Je remercie Lecteurs.com et les éditions les Escales pour ce bonheur de lire.
https://commelaplume.blogspot.com/
Le rouge est le blanc est une fresque historique sur l’histoire du XXe siècle de la Russie. On suit deux frères, fil rouge des grandes dates de l’histoire du pays et du monde. Alexeï l’ainé et Ivan, Alexeï est un défenseur du progrès de la liberté, son cadet lui veut une société sans classe, l’avènement du communisme. Il souhaite la fin de la domination de sa classe sociale, lui ,le fils d’aristocrate, de patrons.
Les deux frères ont été élevés avec Natalie et Kolia : fils et fille de leur intendant et nourrice. De l’éclatement de la 1re guerre, en passant la Révolution Russe, la 2nde guerre mondiale ou la Guerre Froide. On assiste à un affrontement des idéaux, des valeurs, des manières de voir le monde. Comment défendre 1 système, refonder 1 société? La violence, le totalitarisme, les compromissions sont au cœur du récit.
J’ai découvert certains rouages du système du Goulag, de la Tchéka: l' ancêtre du KGB. L’auteur dissèque les mystères de l’âme russe, des idéologies et des régimes politiques du 20e. On voit des idéaux se fracasser, des sacrifices , la folie de certains hommes, la pauvreté, mais aussi la haine fratricide. L’histoire à hauteur d’homme faillibles complexes qui se dévore comme une bonne série Neflix en plusieurs épisodes.
Les chapitres sont courts, avec un rythme soutenu pour dresser le portrait clair-obscur de la Russie et mieux comprendre la Russie d’aujourd’hui. Outre les 2 frères, j ai aimé la complexité de Natalia qui oscille sur un fil, qui se questionne, s’aveugle parfois et qui est le fragile lien entre les 2. Le personnage de Kolia, d’Andreas font aussi partie de mes préférés. On côtoie également le flegme britannique avec James, on voyage à travers le destin de ces 2 frères ennemis.
La complexité des personnages, la volonté de recréer un monde disparu par des descriptions ciselées où chaque mot, instille une atmosphère. Le récit fait réfléchir sur la liberté, les valeurs, la politique, l’autorité. Chaque personnage est un rouage qui nous fait comprendre la complexité du rapport à l’histoire, au chef.
L’auteur franchit 1 étape avec ce roman dans son œuvre, avec une construction habile, digne des grands conteurs. Il aime toujours autant mettre en lumière les angles morts, gratter là où ça fait mal, faire réfléchir sans édulcorer en racontant. J’ai aimé la précision historique et le défi que porte ce roman.
Pari brillamment relevé, vous n’oublierez pas le rouge et le blanc , donc partez à la découverte de la complexité de la Russie
PS, je suis 1 grande admiratrice du travail de l’auteur et je pense que ce roman ouvre 1 nouvel axe dans sa bibliographie. Je suis heureuse d’avoir assisté à sa naissance, de son idée à sa mise en forme et que sa dernière touche ait eu lieu pendant la résidence de l’auteur dans ma classe.
Je me suis laissée tenter par ce roman noir historique comme on voudra, car j’avais beaucoup aimé « Belle amie » de l’auteur qui imaginait une suite au chef-d’œuvre de Maupassant « Bel ami ». L’aventure commençait bien avec la description de la famille Narychkine, aristocrates proches du régime tsariste et leurs deux fils Alexeï et Ivan.
Nous sommes en 1914, et le régime tremble, la famille impériale décrédibilisée par la relation toxique qu’elle a entretenue avec Raspoutine. Alexeï a choisi de rester dans les traces de son père, désirant devenir diplomate tandis qu’Ivan se laisse tenter par les idées révolutionnaires sous l’influence de Kolia, fils de leurs domestiques et de sa sœur Natalia.
Evidemment les deux frères vont suivre des chemins complètement opposés, Alexeï suivant les Russes blancs tandis qu’Ivan se liera aux Bolchéviks d’où une lutte fratricide, sur fond de jalousie entre les deux frères.
Au début, cette histoire m’a plu, mais avec les horreurs de la guerre de 14-18, puis de la Révolution, les exactions en tous genres, les tortures décrites avec une précision quasi anatomique, puis les tractations de Staline pour évincer, Trotski, m’ont soulevé le cœur. Bien sûr, derrière Ivan je voyais Poutine, alors nous faire revisiter les grands moments de l’histoire, les rencontres avec tous les personnages importants qui ont traversé l’époque communiste ne m’ont pas convaincue.
Je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages, même à Alexeï, ce qui était déjà un problème en soi, la scène où Ivan tue ses propres parents d’un coup de pistolet dans la nuque au nom de la Révolution a été terrible.
Je voulais approfondir un peu mes connaissances, car je l’avoue, si j’ai beaucoup lu sur le Nazisme, je n’arrivais pas à faire de même avec Staline et ses crimes, mais quand je vois que la Russie d’aujourd’hui le réhabilite et réécrit l’histoire,.. j’ai fini par survoler ce livre. On voit assez d’horreur comme cela,…
Je connaissais assez bien l’histoire des îles Solovki et ce qui s’y passait au moment du goulag, notamment la visite enthousiaste de Gorki, pour qui tout était pour le mieux dans le meilleur des mondes. Comment ne pas relever la similitude entre la devise « par le travail, la liberté » avec celle des camps nazis ? ou les méthodes qui se ressemblent tant pour détruire physiquement et psychologiquement un être humain (comme ce fut le cas pour Alexeï Navalny)
Bref, ce n’était pas le moment de me plonger dans ce roman. En plus, mon esprit voguait vers Boris Pasternak et son fameux « Docteur Jivago »…
Un grand merci à NetGalley et aux éditions Les Escales qui m’ont permis de découvrir ce roman et de retrouver la plume de son auteur.
#LeRougeetleBlanc #NetGalleyFrance !
https://leslivresdeve.wordpress.com/2024/03/16/le-rouge-et-le-blanc-harold-cobert/
Dans la pure tradition des romans russes ce livre nous plonge dans l’histoire tourmentée de la Russie du XXème siècle, de l’aube de la première guerre mondiale à la chute du mur de Berlin.
On y suit les frères Narychkine, Alexei et Ivan, deux jeunes aristocrates. Nés peu avant le siècle, ils sont inséparables et ils grandissent avec Kolya et Natalia, les enfants de domestiques de leurs parents, à un âge où l’amitié se joue des barrières sociales.
Mais à l’adolescence, leurs chemins divergeront. Alexei, l’aîné, dans le sillage de ses parents choisira le camps des blancs, inspiré par les thèses libérales et attiré par la démocratie. Ivan, plus fougueux et d’un naturel rebelle épousera très tôt la cause des rouges, reniera sa famille et se jettera à corps perdu dans la révolution communiste aux côtés des tchékistes. Et entre les deux Natalia, dont ils sont tous les deux épris, et qui creusera encore le fossé creusé entre eux par la politique.
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Je lis généralement peu de romans historiques, goûtant peu à ce genre littéraire. Je ne suis pas non plus particulièrement attirée par la Russie. Deux éléments qui pouvaient me laisser redouter cette lecture. Et pourtant!
Après un démarrage un peu laborieux, je l’avoue, j’ai dévoré cette fresque foisonnante et j’ai pris autant de plaisir à suivre la destinée de ces deux frères qu’à revisiter l’histoire riche et mouvementée de l’Europe du XXème siècle. Parce qu’à travers les trajectoires d’Ivan et Alexei c’est l’opposition de deux visions du monde que nous offre Harold Cobert. C’est très documenté, très dense de références historiques, mais c’est aussi follement romanesque et les rebondissements nombreux m’ont complètement happée dans une intrigue qui tient autant au roman d’espionnage que de la fresque familiale. Sa réussite tient aussi à ses personnages. Complexes et tourmentés, très engagés mais pétris de failles et de doutes. Des personnages auxquels on s’attache et que l’on quitte à regret. Mais surtout, on le referme en ayant le sentiment d’avoir un peu mieux compris la complexe histoire de ce siècle que ce soit sur un plan historique, politique ou géopolitique. Mention spéciale pour les pages sur le goulag, terribles et sur les épisodes de la course à la bombe, passionnantes.
Un roman que je vous conseille vivement pour sa grande puissance narrative. Ambitieux, tragique et foisonnant
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Pour être honnête j'ai eu beaucoup de mal avec ce roman que je trouve laborieux comme vous dites, ça tarde à prendre. Et pour cause, il plaque des raisonnements actuels sur des faits historiques de plus d'un siècle. Je n'ai pas pu terminer tellement il m'a tombé des mains. Simplement par pour moi mais il semble trouver ses lecteurs, et tant mieux !