"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je ne sais pas grand-chose de mes ancêtres, sinon qu'ils remontent au début de l'humanité, dès que l'homme voulut posséder du pouvoir sur ses semblables et que la mort lui fit peur. ».
Un acte terroriste ne se réduit pas au chaos qu'il provoque : il répond et s'articule, depuis la nuit des temps et sur tous les continents, autour de sept préceptes, sept piliers fondateurs. Dans ce livre, qui retrace l'histoire du terrorisme depuis sa naissance dans la Perse du XIe siècle jusqu'à aujourd'hui, Marc Trévidic décortique cette méthode d'action et de « pensée » en s'appuyant sur son expérience en tant que juge d'instruction au pôle antiterroriste.
Discours de la méthode terroriste
Le sujet du terrorisme m'intéresse, non pas que je sois fascinée par les actes odieux commis par ses adeptes, mais plutôt pour tenter de comprendre comment des hommes et des femmes en arrivent à user de la terreur envers des populations qui n'ont (généralement) rien demandé.
Ce « roman du terrorisme » écrit par Marc Trévidic qui fut pendant dix ans juge du Parquet anti-terroriste de Paris est un essai érudit (cf la bibliographie à laquelle l'auteur se réfère) sur le sujet.
Ce n'est pas un livre aisé à lire, et j'ai pris mon temps pour le faire, souhaitant en tirer toute la « substantifique moelle ». Ce n'est pas un livre facile à lire pour plusieurs raisons :
La première tient au parti pris de l'auteur qui « raconte » l'histoire du terrorisme à la première personne : pas le « je » de Marc Trévidic, mais celui du terrorisme lui-même qui s'exprime à travers les 239 premières pages de l'ouvrage (qui en comporte 277, édition du Livre de Poche, paru en janvier 2022). Il faut donc sans cesse garder à l'esprit que c'est le terrorisme qui parle et non l'auteur, et lorsqu'il développe les actes des terroristes, il est mentionné « mes obligés »… c'est assez déroutant !
Seconde raison, le sujet en lui-même : Marc Trévidic nous rappelle que le terrorisme existe depuis fort longtemps, et nous emmène dans le premier chapitre à sa naissance, à Alamût, au coeur de l'Iran, en 1089 rencontrer son « père », Hasan ibn Sabbâh, le fondateur de l'ordre des assassins.
Troisième raison, l'origine du terrorisme, né dans le désert iranien et nourri tout au long des siècles principalement par les déchirements religieux (essentiellement ceux de l'Islam) : il nous faut, par exemple, s'approprier des noms qui ne nous sont pas familiers.
Au fil des chapitres, nous découvrons les sept préceptes qui le régissent, sept préceptes qui sont parfaitement illustrés par des exemples choisis par l'auteur, des exemples piochés dans l'Histoire (et ils sont nombreux) mais aussi dans des faits beaucoup plus récents.
La toute dernière partie (le chapitre 9) intitulée "Retour à Alamût" est une revisite des Cercles de l'Enfer imaginés par Dante où Marc Trévidic imagine le sort réservé aux terroristes par Satan lui-même. Je peux effectivement comprendre que le Juge Trévidic exprime une certaine forme de frustration dans ces pages qui comportent certaines descriptions aussi insoutenables que les souffrances infligés par le terrorisme aux victimes.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !