"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le roi Isidore a décidé que son royaume devait être parfait. Mais comment faire pour que
les gens soient beaux ou qu'il ne pleuve plus ? Isidore a des solutions, mais vont-elles
vraiment le satisfaire ? Un conte qui allie l'humour, le plaisir et la réflexion. Une fable
philosophique sur le pouvoir et ses limites.
Déjà tout petit, un flan trop sucré suffisait à gâcher sa journée. En effet, le roi Isidore est à la fois
colérique et maniaque à l'excès, deux traits de caractère qui l'amènent à exiger que son royaume
soit absolument parfait. Il faut donc commencer par réparer, laver et repeindre. Mais lorsque le roi
réalise que ses sujets ne sont ni très jeunes ni très beaux, il décrète que tous ceux qui ont plus de
vingt ans porteront un masque. Et ça ne lui suffit toujours pas ! Quelques jours plus tard, c'est la
pluie qui le dérange. Il fait alors appeler au château tous les géants du monde afin qu'ils le
débarrassent des nuages. Cependant, un matin, quelque chose cloche : le royaume est
complètement silencieux, tout le peuple est parti pour fuir la sécheresse et retrouver de l'eau. Il ne
reste qu'un vieillard, sans masque : un sage. Le roi lui demande de le débarrasser du géant qui
mange tous ses nuages, pour survivre à la soif qui le gagne. Grâce à sa ruse et à sa malice, le sage
parviendra à déloger le géant, et les sujets reviendront dès les premières gouttes de pluie. La
conclusion de cette histoire est faite par le sage : en voulant effacer les visages des gens, c'est le
sien qu'il avait perdu. En jetant les masques, le roi retrouve son visage...
On connaît les talents de conteuse d'Anne Jonas. Ici, elle en use pour la première fois dans Milan
Poche Cadet, et elle réussit parfaitement son coup. Avec Le Roi et les Mangeurs de nuages, en
effet, elle nous propose une véritable fable philosophique. Comme dans bien des fables, le héros
peut être appréhendé sous un double éclairage. C'est un despote, certes, qui impose à ses sujets le
port du masque, et même l'exil, mais un despote pour cause de perfectionnisme. Il rêve d'un
monde parfait, tellement parfait qu'il parvient à s'y retrouver tout seul ! Car on le sait depuis
toujours : le mieux est souvent l'ennemi du bien. Il faudra l'intervention d'un sage, plein de bon
sens et fort rusé, pour rétablir l'ordre dans le royaume et dans l'esprit du roi.
Boiry, l'illustratrice, sait rester à la bonne distance du texte, entre réalisme et dérision. Ses
illustrations apportent ainsi un subtil contrepoint à l'écriture pleine et colorée d'Anne Jonas.
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