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On rit beaucoup dans la littérature grecque, on y pleure beaucoup aussi et, à côté de notations proches de la psychologie moderne, il est frappant de constater à quel point ces manifestations de l'émotion ont également une fonction sociale. Surtout, elles servent de signes, dans un consensus littéraire qui a moins recours au concept qu'à l'évocation imagée, pour noter la joie, la peine, la crainte de perdre son honneur, le désir de dévaloriser autrui. D'Homère à Platon, l'ouvrage étudie à la fois les occasions qui suscitent le rire ou les larmes des héros, mais aussi ce que disent, dans les textes, ces rires et ces larmes, la manière dont on les dit et le jugement que l'on porte sur eux. Il s'attache également à définir les rapports entre l'émotion et la parole. De fait, le rire et les larmes, qui sont, en eux-mêmes, un langage dans la littérature grecque, y ont aussi leur propre langage : le passage au style direct, au chant lyrique, et à la parole par excellence, celle du mythe.Ancienne élève de l'E.N.S., agrégée des lettres et docteur d'État, Dominique Arnould est professeur à l'Université de Paris IV-Sorbonne. Elle a aussi publié une étude sur la guerre et la paix dans le lyrisme grec, ainsi que différents articles sur la poésie archaïque. Elle s'intéresse également à la réception du théâtre et de la poésie aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
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