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Le repentir

Couverture du livre « Le repentir » de Patrick Weiller aux éditions Cohen Et Cohen
Résumé:

Un marchand de tableaux anciens, ex-psychiatre, achète dans une vente de Stockholm une Bacchanale qu'il croit être de Nicolas Poussin. Mais un conservateur du Louvre lui apprend qu'il existe déjà un original identique et que son tableau ne peut donc être qu'une copie. Cependant le nettoyage de... Voir plus

Un marchand de tableaux anciens, ex-psychiatre, achète dans une vente de Stockholm une Bacchanale qu'il croit être de Nicolas Poussin. Mais un conservateur du Louvre lui apprend qu'il existe déjà un original identique et que son tableau ne peut donc être qu'une copie. Cependant le nettoyage de l'oeuvre fait apparaître un repentir donnant à penser qu'elle est authentique. Les deux spécialistes français de Poussin vont avoir des avis divergents sur le problème. Découragé, le marchand finira, hélas, par solder son tableau à un grand couturier, juste avant qu'il ne soit enfin reconnu comme autographe.
Cette intrigue est racontée par un narrateur (qui rapporte la vie du marchand de tableaux à la troisième personne) que son alter ego ne cesse de le décevoir. Mais le lecteur saisit assez rapidement que les deux personnages n'en font qu'un et que ce dédoublement n'est qu'un artifice qu'a choisi l'auteur pour de se moquer de son personnage comme le ferait un humoriste.
D'autant que le narrateur s'intéresse également à Marianne, la compagne du marchand de tableau, et finit par s'y attacher, ce qui entraîne quelques considérations sur la nature admirable des hystériques (dont Marilyn Monroe) et débouche sur un dénouement amoureux inattendu.

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Avis (1)

  • Difficile de n'y voir pas une partie autobiographique lorsqu'on sait que Patrick Weiller a été psychiatre, puis marchand d'art avant d'en venir à l'écriture.

    Difficile aussi de décrocher de ce roman qui parle du monde de l'art, du métier de marchand de tableaux, des achats risqués, des gros...
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    Difficile de n'y voir pas une partie autobiographique lorsqu'on sait que Patrick Weiller a été psychiatre, puis marchand d'art avant d'en venir à l'écriture.

    Difficile aussi de décrocher de ce roman qui parle du monde de l'art, du métier de marchand de tableaux, des achats risqués, des gros coups, des coups parfois tordus. Tout cela est le contexte, le fond de la toile du roman qui s'intéresse beaucoup plus à ses trois personnages au premier plan : le marchand de tableaux dont on ne connaît pas le prénom, le mentor et Marianne. A partir d'un matériau mou, sans réelle volonté, la narrateur va construire un homme : "Mais le pire fut qu'au lieu de dégager l'être ouvert, sensible, intelligent, inventif, dynamique qu'il portait sans doute en lui, cette psychanalyse eut pour effet de verrouiller son regard sur la contemplation angoissée de son nombril qui avait, comme beaucoup de nombrils, la forme d'un point d'interrogation. Après qu'il eut passé dix ans sur le divan, son analyste déclara forfait. Son type de problématique, lui apprit-il un jour, était inanalysable. Plus exactement, on ne trouvait rien en lui qu'on pût analyser, seulement un vide, une béance, un trou. - On n'analyse pas un trou, conclut le praticien." (p. 21/22)

    Son tableau prend forme sous nos yeux, à coups de pinceaux et de brosses subtils, Patrick Weiller dévoile les failles et les forces de ses héros, entre en détails dans leurs vies, leur fonctionnement, leurs esprits. C'est magistralement fait. J'ai beaucoup aimé cela et la manière qu'il a de faire interagir ses personnages qui les uns sans les autres ne seraient pas aussi intéressants, aussi profonds. Chacun sert à l'autre à se montrer sous un jour parfois différent de ce qu'il est au plus profond de lui-même, parfois non. Les questionnements sur l'amour, l'amitié, l'attachement, le sens de la réussite d'une vie, la pression sociale, l'héritage, la culture, le formalisme, l'indépendance d'esprit, tout cela est passionnant et m'a souvent paru très proche de mes pensées et propres interrogations. En outre, la langue est belle, pas précieuse mais riche et travaillée, de belles phrases, longues parfois

    Difficile également de parler de ce roman sans trop en dire, j'aimerais que chaque lecteur puisse se faire sa propre idée, sa propre interprétation de ce texte. Comme lorsque l'on regarde un tableau et que chacun y met sa sensibilité.

    Publié chez Cohen&Cohen, maison spécialiste de l'art, tant dans les beaux-livres que dans les romans voire les polars (j'ai lu et apprécié Varvara de Patrick Weiller dans la collection Art noir), ce roman est une vraie réussite, de celles qui font se poser des questions, qui touchent les lecteurs.

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