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«C'est la seule femme dans cette salle dont la chevelure ne soit pas coupée sur la nuque... L'odeur secrète du dancing, comme celle de l'année 1919, est encore l'odeur doucereuse et fade du sang. Nelly est belle, d'une beauté nettement parisienne. C'est vraiment une fille de la rue élevée au grand pouvoir. La bouche est une bouche pâle de la rue, et les yeux, durs et gris, ont pris leur éclat définitif dans un autre décor que celui-là.»
Un soir de neige, à Montmartre, Jean Rabe entre au Lapin Agile, à Montmartre, pour y trouver un peu de chaleur, et quelques sous pour payer un abri pour la nuit.
Le patron lui offre a boire, et une épaisse tartine de rillettes pour calmer la faim qui l'assaille. Dans la nuit qui s'avance, ils sont rejoint par un peintre allemand, puis un soldat déserteur, tout juste rentré du Maroc, et Nelly, la blonde qui offre ou vend ses charmes et qui a de grandes ambitions.
Chacun se raconte, dévoile quelques pans de vie, jusqu'à ce qu'une course poursuite déchire la nuit et qu'éclatent des coups de feu. Quand le calme revient, Zabel le boucher, encore couvert de taches de sang entre au café pour se réconforter.
Dans une deuxième partie, on découvrira ce que vont devenir ces cinq personnages, de clochards en soldats, grande courtisane et gibier de potence.
Un roman noir, très noir auquel je n'ai pas trouvé beaucoup de points communs avec le film éponyme. Un style au premier abord décousu, qui s'unifie ensuite en nous offrant une description très crue du Paris d'avant 1920.
Pierre Mac Orlan a très bien su dépeindre la misère des personnages, vendant jusqu'à leurs vêtements pour arriver à se payer à manger, vivant sous les ponts jusqu'à trouver la générosité d'un bistrotier bien cachée sous ses abords bourrus.
Un roman écrit en 1927, et que j'ai lu dans l'édition originale de 1955, découverte dans la bibliothèque de ma grand-mère lorsque nous avons vidé sa maison l'année dernière !
Mac Orlan est un auteur prolifique et malheureusement trop souvent oublié. 'Le quai des brumes' est sans doute son livre le plus connu, notamment grâce au film de Marcel Carné
C'est un court roman qui rappelle l'ambiance des films noirs à la française. On imagine Gabin (qui joue d'ailleurs dans le film scénarisé par Prévert à partir du livre), Constantin et consorts évoluer derrière de lourds rideaux en velours en se balançant des phrases viriles, échapper à une fusillade, ou ne pas y échapper...
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