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Byron, chantre de la liberté et homme libre s'il en fût, n'eût pas pu voir une prison sans ressentir un pincement et sans que ne lui vienne un cri de révolte.
Les chaînes, les grilles et les verrous ne lui sont pas indifférents, pas plus que les souffrances, les tortures ou les pleurs. Mais la prison ne lui inspire aucun apitoiement : en elle, il voit une raison de résister, de tenir face à l'oppression, d'affirmer son identité profonde ; et tout naturellement, ce sont ses propres affinités sentimentales qu'il prête aux captifs dont il chante le martyre.
Du Léman, il ressuscite la figure enténébrée du prisonnier de Chillon : François Bonivard, attaché quatre années au pilier d'une crypte. Oeuvre emblématique, Le Prisonnier de Chillon (1816) scella une légende qui a traversé tout le XIXe siècle. De passage à Ferrare l'année suivante, il fait ressurgir la difficile destinée de Torquato Tasso, dit " le Tasse ", jugé dément et voué lui aussi aux cachots ; autre histoire de geôle, La Lamentation du Tasse (1817) contribuera elle aussi à entretenir un mythe tenace et influent.
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