"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Depuis quelques mois déjà, Madeleine oublie. Oh, des petites choses, rien de bien inquiétant. Jusqu'au jour où elle s'aperçoit qu'elle a oublié où est garée sa voiture. Paniquée elle veut appeler Max, son mari, mais son nom ne figure pas dans son répertoire.
D'ailleurs est-ce bien son nom ? C'est Thomas, son fils, qui lui apprend que son mari s'appelle bien Max. Mais qu'il est mort, il y a plusieurs mois.
Le diagnostic tombe: Madeleine est atteinte d'Alzheimer.
Entre tendresse et amertume, Le premier Oublié est un roman à deux voix, celles de Thomas et Madeleine, confrontés à Alzheimer.
Thomas est le premier de ses enfants dont elle oublie le nom : le premier oublié. Pourtant, cet écrivain que l'inspiration ne visite plus va veiller sur elle sans relâche, lui consacrant tout son temps, allant jusqu'au bout de ses forces. Madeleine, de son côté, va vivre mois après mois la lente et implacable dépersonnalisation causée par la maladie.
Tout tiens en un seul mot : Magnifique.
Nous voilà plongé dans la douloureuse descente dans la maladie d’Alzheimer. C’est Thomas qui raconte, en alternance avec Madeleine, sa mère. Madeleine « l’oublieuse » parle de ce moment où tout a basculé, ce jour où elle a eu sa première grosse perte de mémoire (au point d’appeler à l’aide), officialisant ainsi sa maladie. Ce moment de panique sur le parking d’un supermarché alors qu’elle ne retrouve ni sa voiture ni son mari… quand le présent devient trop flou pour pouvoir continuer à cacher ses troubles de la mémoire à son entourage.
Thomas, le fils cadet, parle aussi du moment où tout a basculé (plus celui de sa mère, mais son moment à lui) : trois ans après que le diagnostic soit posé, ce moment où Madeleine l’oublie pour de bon (le vouvoyant même !) alors qu’elle se rappelle de tant de détails concernant Robert et Juliette, ses frère et sœur. Entre les deux : rien, le néant, Thomas n’existe pas, n’existe plus !
Alors que la détresse et la colère le submergent, Thomas l’oublié reste auprès d'elle pour le meilleur et jusqu’au pire…....
un livre superbe. un sujet touchant sur la perte de mémoire. on a envie d'en savoir plus au fil des pages sur cette histoire. la question se pose sur comment réréagirait-on a la place du personnage si un membre de notre famille venait a ne plus se souvenir de nous.. nous qui pourtant s'en occupons le plus.. très beau livre que je conseil.
un livre qui met en avant la dureté pour le malade et pour l’entourage qu'est la maladie d’Alzheimer. Un livre pleine de vérité, de douceur et d'amour.
Thomas est écrivain, sa mère Madeleine, est atteinte d’une grave maladie incurable, Alzheimer. Ce récit décrit la maladie vu par Thomas qui assiste sa mère au quotidien mais aussi dans la tête de la sexagénaire.
Le roman est assez court et se lit en à peine deux heures. Mais il est écrit d’un style très fluide. Avec les mots de tous les jours, l’auteur nous fait ressentir la maladie, non pas au quotidien ou sur le temps, mais par rapport à des détails qui peuvent paraître anodin et qui pourtant sont difficiles. Le premier oublié signifie donc que Thomas est la personne que sa mère oublie en premier, son propre fils qu’elle ne reconnaît. La douleur est déchirante, la souffrance est profonde pour cet homme qui quitte tout pour s’occuper de sa mère et ce, jusqu’à la fin, presque la dernière minute. On apprend comment la maladie évolue et les sentiments que tout le monde peut avoir, que tout le monde se demande si c’est bien ou mal de penser ceci ou cela. Il n’y a pas de réponse, mais un combat perdu d’avance.
On appréciera le passage sur les détails sordides de la maladie et de ne retenir que l’essentiel, qu’elle fait souffrit autant le malade que ceux qui y assistent impuissants.
Nous avons été deux à le lire, et nos avis divergent à ma femme et moi. Elle y a vu beaucoup de sentiments et d’émotions tout le long du récit alors que j’y ai vu la difficulté dans le temps pour Thomas et sa mère. Pour ma part, l’émotion est dans l’avant-dernier chapitre. Cette mère pense à ses enfants, pas maintenant, pas avant, mais pour l’après, quand elle ne sera plus là. Elle comprend la maladie, sait que ses moyens vont disparaître petit à petit, alors dans un état de lucidité, elle le rend un hommage vibrant. Ces dernières lignes sont la plus belle chose qu’elle pouvait leur léguer.
Ce roman nous fait connaître une maladie difficile, tant médiatisée mais si peu connue. Une reconnaissance pour ces gens qui accompagnent au quotidien les malades jusqu’à leur dernier souffle. Cyril Massarotto est un auteur talentueux qui mérite son succès. Avec des thèmes originaux, une écriture qui se lit avec plaisir, il nous remplit d’émotions à chacun de ses romans.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !