"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une étude des plus sérieuses a démontré que l'on se fait une idée des gens en quatre secondes et cinquante centièmes. Quatre secondes et cinquante centièmes. C'est le temps que Noah, enfant métisse de 10 ans, a pour convaincre chaque personne du voisinage qu'il sera le prochain président des Etats-Unis. C'est peu, quatre secondes et cinquante centièmes, mais ce fut suffisant pour Jacob Stern, vieil homme de confession juive de soixante-quinze ans.
Noah venait d'entrer dans la vie de Jacob avec la force d'une tempête, l'abreuvant de jolis mots et de belles espérances. Une rencontre entre deux générations, deux visions du monde et de l'avenir. Un vieil homme qui a perdu goût à la vie et en proie au vide destructeur, et un enfant ambitieux, lumineux, au discours d'un politicien de cinquante ans. Ils n'ont en commun que les souvenirs qu'ils ont créés ensemble autour de donuts au chocolat et de grands verres de lait. Souvenirs que Jacob oubliera un jour et que Noah ressassera toujours.
Une rencontre qui changera tout et rien. Elle ne ralentira pas la perte de mémoire de Jacob, elle ne rendra pas forcément Noah président. Mais elle leur fera réaliser que rien n'est écrit. Et qu'il suffit de le comprendre assez tôt pour ne pas subir sa vie, mais au contraire la construire.
Un roman qui nous montre qu'on ne peut réellement connaître un homme sans avoir entendu chaque versant de son histoire. Les gens ne sont pas toujours ce que l'on croit. Le monde n'est ni noir ni blanc, il est teinté de nuances et de choix difficiles. Jacob le sait que trop bien, Noah le saura bientôt.
Un livre d'une humanité bouleversante sur la fragilité de la mémoire et de l'âme humaine.
Noah est un jeune garçon bien ambitieux. À 10 ans, il veut être le premier enfant métisse président des États-Unis. Rien que ça ! Toquant à chaque porte de son voisinage afin de convaincre et ainsi obtenir un maximum de signatures, Noah n’est guère pris au sérieux sauf par Jacob. L’homme de 75 ans lui raconte son histoire, sentant que sa mémoire lui échappe. Déporté durant la Seconde Guerre mondiale, tout du moins c’est ce qu’il livre, Jacob témoigne de l’enfer des camps. Et puis, un jour le drame survient. La maison de Jacob est incendiée. Reste à savoir pourquoi.
« Il suffit de peu pour que la mémoire passe d’être notre alliée à notre pire ennemie. Solide, le souvenir devient de plus en plus flou, impalpable. Il se faufile au travers de notre esprit comme du sable entre nos doigts. Il est impossible de le retenir. Il s’en va, irrémédiablement. Plus ou moins vite, mais il nous quitte, comme un compagnon de longue date qui ne veut plus de nous. Notre imagination comble les trous, car la nature a horreur du vide, c’est un principe élémentaire en physiques, et vient alors le drame. Nous ne savons plus si nous avons rêvé ou vécu les bribes de souvenirs qui demeurent encore en nous. »
Quelle surprise !
Je vous l’avoue, ce titre à l’eau de rose ne donne pas particulièrement envie. Après y avoir fait abstraction, j’ai mis le nez dedans pour ne plus m’arrêter.
Une première partie sympathique, rigolote avec cette relation étonnante entre Noah et Jacob. Je me suis pris de plein fouet la fraîcheur de l’enfant. Noah se donne les moyens de réussir et nous prouve que rien n’est accessible. Et Jacob, prenant conscience de sa déchéance psychique, s’offrant du bon temps avant de sombrer. Les deux hommes nouent une amitié improbable.
Dans la deuxième partie, c’est une claque à laquelle je ne m’attendais pas et pourtant les indices étaient sous mes yeux. Il est vrai, les apparences sont parfois trompeuses. J’ai été berné ! Chapeau ! Mais je ne vous en dis pas plus !
Un roman digne des montagnes russes. Du sourire au début, je passe aux gros yeux à la fin. Boum ! Il interroge et bouscule sur l’humain et ce que l’on croit savoir de lui. L’histoire est un mélange de joie et de tristesse, de passé et de présent. Tout se bouscule et nous montre que la vie n’est faite que de rebondissements.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2022/07/03/39543785.html
J’avais adoré le précédent roman de Camille Andrea, « Le sourire contagieux des croissants au beurre », je me réjouissais donc de lire ce nouveau roman feelgood.
Nous sommes toujours aux Etats-Unis mais c’est la rencontre inattendue de deux personnes qui est au centre de ce roman. Celle de Noah, 10 ans, garçon métis, à la recherche de signatures pour sa future candidature à la présidence du pays, et Jacob, un vieux Juif, perdant la mémoire et cherchant de la compagnie pour combler ses longues journées de solitude.
L’histoire est racontée avec espièglerie et bonne humeur. Les personnages sont attachants et on sourit souvent. Puis le roman prend une tournure plus sérieuse. On se rend compte que Jacob n’est pas celui qu’il prétend être. Il a d’ailleurs consigné sa vie dans des cahiers pour ne pas oublier ce qu’il a fait par le passé lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais je ne vous en dis pas plus pour ne pas divulgâcher.
En tout cas ils partagent quelques après-midis autour d’un donut au chocolat. Leurs conversations abordent des thèmes sociétaux comme le racisme. Tout n’est pas noir ou blanc, mais bien plus compliqué qu’on ne le pense. A la manière d’un conte philosophique, ce roman nous fait réfléchir et nous encourage à davantage de tolérance.
Un roman très humain, plutôt émouvant, que j’ai cependant trouvé moins bien construit et fouillé que le précédent mais très agréable à lire. On ne sait toujours pas qui se cache derrière le pseudonyme de Camille Andrea mais c’est un plaisir de retrouver sa plume ! Une lecture tout à fait adaptée et conseillée pour la période estivale à venir !
Merci à Babelio et Plon pour cette lecture
Noah et la shoah
Camille Andrea nous régale à nouveau avec ce roman qui met aux prises un garçon de dix ans qui se rêve président et un rescapé de la Seconde guerre mondiale. L'auteur du sourire contagieux des croissants au beurre signe un conte plein de vitalité.
Pour réussir sa vie, il faut faire preuve d'ambition et d'une volonté de fer. C'est ce que ce dit Noah, 10 ans. Le garçon de Nashville décide de faire du porte à porte pour rassembler un millier de signatures. Quand il sonne à la porte de Jacob Stern, le vieil homme est séduit par le culot du petit métisse qui a déjà rodé son discours, qui commence par dire merci. Une entame qui intrigue le septuagénaire qui décide pourtant de ne pas signer d'emblée de peur de ne pas revoir cet esprit vif qui vient meubler sa solitude. Au fil de leurs échanges on va en apprendre un peu plus sur leurs vies respectives. Noah a perdu sa mère et doit aider son père qui tient une pizzeria. Le veuf est aigri, sévère et ne fait guère preuve d'affection envers son fils. Il entend être respecté et entend mettre fin aux rencontres avec ce "vieux pervers". À tout prendre, il le préfère encore lorsqu'il se plonge dans ses volumes d'encyclopédie.
C'est d'ailleurs à l'aide de ses livres qu'il va en apprendre davantage sur cette Shoah dont Jacob Stern a été l'une des victimes. Un passé que la maladie d'Alzheimer va peu à peu effacer et qui est consigné dans cinq cahiers "à brûler après ma mort sans les lire". Car au fil du récit, on va découvrir que le monde n'est pas manichéen, mais paré de nombreuses nuances, que derrière une vérité peuvent se terrer bien des mensonges. Alors, si Noah doit ne retenir qu'une chose de ses visites chez le vieil homme, c'est la complexité du monde, c'est la difficulté à décider en conscience.
Camille Andrea, dont on rappellera qu'il s'agit d'un auteur reconnu publiant sous pseudonyme, joue avec beaucoup d'à-propos ce jeu des masques dans ce conte qui mêle humour et gravité. D'une plume légère, il nous entraîne dans un monde du faux semblant et de la duplicité. Mais la vertu première de ce roman qui se lit avec gourmandise, c'est la belle démonstration qu'il nous propose: ne jugez pas avant d'avoir en main toutes les pièces du dossier.
https://urlz.fr/jsKq
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