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Le pays des phrases courtes, c'est une région rurale à l'ouest du Danemark. L'héroïne, tout juste arrivée de Copenhague, s'y installe et tente de trouver de nouveaux repères dans une communauté isolée... Un roman où l'on navigue entre humour irrésistible et justesse implacable sur les relations sociales.
L'héroïne et narratrice de ce roman s'installe dans le Jutland après avoir longtemps vécu à Copenhague. Elle doit trouver de nouveaux repères dans cette communauté isolée, se faire une place au sein de l'environnement déconcertant de l'école où son compagnon enseigne la créativité à de jeunes bacheliers, et tenter de comprendre le langage et les modes de conversation impénétrables de la population locale. Pour couronner le tout, elle doit assumer son rôle de mère de nouveau-né et la rubrique de conseils aux lecteurs qu'elle tient pour un magazine.
Dans ce roman brillant et hilarant, Stine Pilgaard évoque l'aventure en terre inconnue des néoruraux, les relations humaines, les dilemmes et les chemins de traverse des relations sociales.
https://animallecteur.wordpress.com/2023/10/23/le-pays-des-phrases-courtes-stine-pilgaard/
Le pays des phrases courtes est un court roman sans intrigue et sans héros. Il n’y a pas de suspens, tout est dit dans la quatrième de couverture : Une femme d’une trentaine d’années part, avec son mari qui a été muté et son fils d’un an, vivre dans le Jutland, une région paumée du Danemark. Elle a du mal à trouver sa place mais décroche tout de même un poste dans le journal local pour lequel elle tient la rubrique du « courrier des lecteurs » et essaie inlassablement de passer son permis mais est considérée par ses moniteurs comme un danger public.
Le ton est léger alors que la narratrice semble dépressive ou du moins au bord de la crise de nerfs, dans le journal pour lequel elle travaille, elle parle d’elle et de ses expériences au lieu de prodiguer des conseils attendus, elle est la plupart du temps hors-sujet mais répond de manière pince-sans-rire en analysant ce qu’elle observe de manière surprenante. Elle prend des leçons de conduites interminables dont même les moniteurs ne veulent plus l’avoir en tant qu’élève mais surtout elle a un peu de mal à s’intégrer dans son nouvel environnement puisque le couple s’est installé au cœur même de l’école alternative où enseigne le mari, la narratrice se retrouve donc à prendre le petit déjeuner avec les collègues de son mari, avoir des visites impromptus des élèves à n’importe quelle heure ou encore fumer une clope avec eux.
Si j’ai passé un bon moment à lire ce livre c’est surtout parce que ce n’est pas prise de tête, c’est léger et parfois drôle mais j’ai trouvé dans l’ensemble ce roman un peu trop décousu et superficiel. Les chapitres sont très/trop courts et alternés par les lettres des lecteurs du journal ainsi que la réponse de la narratrice, le tout ponctué de chansons parodiques danoises mais je crois qu’en tant que française qui n’y ait jamais mis les pieds, je n’avais pas la réf comme disent les jeunes.
" Le pays des phrases courtes " ce situe dans le Jutland de l'Ouest du Danemark, petite ville nommée Velling et surtout marquée par le caractère abrupt et taiseux de ses habitants ; entourée par le bruissement sempiternel des éoliennes.
La narratrice de ce récit suit son compagnon dans une højskole (école en dehors du système officiel), avec son jeune enfant. Mais il est toujours difficile de s'intégrer dans un autre lieu, les méfiances n'y sont pas rares. Cependant ils seront rapidement admis dans ce système éducatif pour le moins permissif. Quant à la narratrice, hormis gérer (difficilement) l'éducation de son enfant, elle rédige dans un journal local, des articles acérés (rubrique : boîte aux lettres) sur la vie de concitoyens perdus et quémandeurs d'avis voire de solutions à leur impasses affectives, psychologiques ; brefs à tous les maux de la société contemporaine, qui incluent beaucoup de maximes pertinentes qui cachent une certaine philosophie de vie.
Une étude de mœurs de ce microcosme danois, avec une liberté d'expression des personnages, dans leur vie quotidienne, et surtout de la narratrice (on ignore son prénom) qui n'hésite pas à s'emporter, et à critiquer vertement.
Des moments d'oxygène parsèment tout le roman, des moments épiques lorsqu'elle prend de multiples leçons de conduite. Car elle représente un danger pour les autres usagers des voies routières ; peu attentionnée, elle réalise des conversations de salon avec les différents moniteurs qui tentent de lui inculquer les rudiments de conduite.
Également, à la suite des très courts chapitres, des chants danois s'intercalent, mais n'apportent pas pour un non-danois de plaisir de lecture. Le style d'écriture assez particulier, par moment abstrus, ressemble presque à un journal intime, parsemées de sentences courtes sur la psychologie humaine dans ces interrogations et son désarroi.
Une tranche de vie, que l'auteure " Stine Pilgaard " nous donne de son interprétation de la comédie humaine ; avec une vision prépondérante de son humanisme. , mais sur laquelle je n'ai pas adhéré.
La narratrice et son mari viennent juste de s’installer dans une petite ville de l’ouest du Danemark. Nous ne connaîtrons jamais leur prénom ni celui de leur enfant.
J’ai aimé le slogan de la ville : à Velling on en veut.
Et elle en veut, la narratrice qui ne compte plus ses heures de leçons de conduite. J’ai ris chaque fois que les moniteurs, pourtant motivés, jetaient l’éponge et, de guerre lasse, donnaient son dossier au moniteur suivant.
J’ai aimé les surnoms des moniteurs : Parking-Peter, le surfeur. Même la narratrice a son surnom : la Baleine.
J’ai aimé le récit parsemé de chants, une tradition danoise.
J’ai aimé son regard sur le hojskol dans lequel travail son mari : une école qui propose quantité de formations sans examens finaux.
J’ai aimé le travail de la narratrice : boîte aux lettres devant répondre au courrier des lecteurs.
Enfin, j’ai aimé son entraînement à ne rien dire avec un documentariste star de la télé.
Un roman agréable et parfois drôle sur la vie dans une petite ville du Danemark.
Une citation :
Méfie-toi de la rage de la nuit des temps. Ne la prends pas personnellement, mais prends-la au sérieux. (p.203)
L’image que je retiendrai :
Celle du prénom de la nounou du bébé : Maj-Britt qui peut s’écrire de 26 façons différentes.
https://alexmotamots.fr/le-pays-des-phrases-courtes-stine-pilgaard/
"Qu'est-ce que le temps (...), sinon des intervalles aléatoires de joie ou d'anxiété, une conduite en ligne droite sur une route nationale et une circulation dense à Herning ?"
Tout le charme de ce roman réside dans ce décalage teinté de poésie qui compare le parcours d'une vie à la conduite d'une voiture ou explique l'économie de paroles des habitants du lieu par la contagiosité de la nature sans voix qu'ils côtoient. Des petits moments aériens qui vous saisissent au détour d'une phrase et donnent d'autres couleurs à votre environnement proche. Bienvenue à Velling, petite ville du Jutland dans l'ouest du Danemark, baignée par la mer du Nord et ponctuée de collines et d'éoliennes. La narratrice s'y installe avec son compagnon enseignant dans une école alternative et leur bébé de quelques mois. Un peu désœuvrée, membre du groupe des "pièces rapportées", la jeune femme porte un regard étonné sur l'univers qu'elle découvre tout en tentant d'y trouver sa place. Elle est bientôt recrutée par la gazette locale pour tenir le courrier des lecteurs ce qui se révèle un passionnant poste d'observation. Et elle poursuit sa quête du permis de conduire, bientôt détentrice du record du nombre d'heures de leçons et devenue une sorte de légende dans le milieu des moniteurs d'auto-école.
Ce parallèle entre l'apprentissage de la conduite et celui de la vie est joliment déroulé, donnant à voir au passage tous les doutes qui peuvent assaillir les trentenaires dans une société qui collectionne les paradoxes. Les Jutlandais sont avares de mots, la narratrice se désespère de parvenir à tenir une conversation dans ce "pays des phrases courtes". "Tu penses en prose" lui explique son compagnon, "les gens ici sont plus concis. Tels des haïkus, dix-sept syllabes, la nature plus le présent". Toute une métaphore d'une façon de prendre la vie. Amitiés, éducation, injonctions comportementales. Le regard se teinte d'humour pour dépeindre des situations qui dépassent sans doute le cadre du Jutland même si le format pédagogique, celui des højskoler est tout à fait singulier notamment avec ses créations de chansons. Le récit est ponctué par la correspondance que tient la narratrice pour son journal, quelques petits bijoux d'acuité, à la fois tendres et finement observés. Comme cette réponse à la lettre d'un insomniaque anxieux : "... l'anxiété est une condition de vie pour toute personne sensée. Notre génération sait que les avions peuvent s'écraser sur les gratte-ciel, et les gens se jeter dans le vide. Nous comprenons que les cellules peuvent se diviser dans le corps, que les gens peuvent avoir des bombes sous leurs vêtements, que les conducteurs suicidaires prennent les voies d'accès en sens inverse. Tout doit passer, vois cela comme un soulagement. Adorable Insomniaque, la vie n'est pas un événement, mais un mouvement fugace et indifférent dans un espace sombre. Toutefois, la beauté peut advenir avec spontanéité. Un beau poème, une peinture étrange, une vue qui nous coupe le souffle. Ta mission est d'utiliser le temps du mieux que tu le peux, pendant que tu attends la mort."
Le pays des phrases courtes est un roman qui fait du bien, disserte de la vie avec élégance et de ses aléas avec un humour tendrement sérieux. Il peut aussi donner envie d'aller se balader du côté de Velling y chercher un peu de silence. J'ai passé un moment charmant.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
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