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En 1976, Alain Peyrefitte écrivait Le Mal français. Un livre en forme de miroir, qui racontait avec force anecdotes les blocages dont souffrait le pays. Quarante ans plus tard, l'essentiel du constat demeure.
Les « cerveaux d'État » continuent de monopoliser les postes. L'« irresponsabilité illimitée » sévit toujours. Le pouvoir défait de la main droite ce qu'il a instauré de la main gauche : il perd des millions sur le marché de l'immobilier, se lamente des déserts médicaux qu'il a lui-même créés, veut ignorer la fuite des cerveaux ou la fiscalité ubuesque qui s'abat sur toutes sortes de produits alimentaires. L'« immobilisme convulsionnaire » lui fait négliger les recommandations des rapports qu'il a commandés, et qui sont les mêmes depuis un demi-siècle. La « société de défiance » a conduit, entre autres, à l'abandon de l'écotaxe, 10 milliards d'euros de manque à gagner fiscal.
Les sommes astronomiques perdues chaque année ne sont que la partie visible des névroses hexagonales. Plus encore, les prébendes, l'usage inapproprié du financement des partis par certains parlementaires, la valse des ministres à des postes cruciaux érodent durablement le pacte national.
C'est cette facture immatérielle qui est la plus lourde. Ce sont ses origines qu'il faut combattre, au plus profond de nos moeurs, de nos paresses, de nos désinvoltures. « Parlez, écrivez, agissez ! » recommandait Alain Peyrefitte. Cette injonction est plus que jamais d'actualité.
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