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Le Monstre des Hawkline, western gothique, met en scène deux tueurs professionnels, Greer et Cameron, engagés par deux soeurs jumelles pour exterminer le monstre responsable de la disparition de leur père, un étrange savant chimiste. Le lecteur assiste alors à la farce délicieuse de la chasse au monstre, imprégnée d'une poétique évidente : le monstre n'en est finalement pas un, il s'agit seulement d'une lueur affublée d'une ombre maladroite et malheureuse, transformant la quête des deux tueurs en une chasse à la lumière.
En reproduisant ici les formes du récit romanesque, le roman noir, le western, la science-fiction, Richard Brautigan fait plus que démonter leurs mécanismes, il met à mal leur contenu, créant une réalité qui lui est propre.
La parodie, moteur certain de cette fiction, est chez Richard Brautigan le dévoilement jusqu'à l'absurde d'un certain mode de vie. Il remet ici en question une mythologie, tout l'imaginaire de l'Amérique tel que le façonnent et le stéréotypent les grands médias, avec un humour singulièrement décapent.
1902.
Cameron et Greer, deux tueurs à gages en carton, beaucoup trop empathiques pour être efficaces à 100%.
Un jour Magic Child vient les chercher pour les emmener auprès de sa patronne Miss Hawkline qui a une mission, extrêmement bien payée, pour eux.
Mais alors, comment parler de ce livre complètement barré ?!
Alors que nos deux "héros" sont des tueurs dont l'un a des tocs, qu'ils baisent des putes de quatorze ans (c'est pas moi qui le dit, c'est Brautigan), qu'il y a de-ci de-là des pendus dans le décor, il y a un je ne sais quoi de facétieux dans la narration, et ça donne tout le temps envie de sourire, et parfois ça fait rire.
Des chapitres extrêmement courts, souvent une page et demie, parfois seulement quelques lignes et ça donne un rythme particulier que j'ai bien aimé, comme pour cadencer les étapes de leur voyage et de leur mission. C'est bourré d'échanges absurdes, et de faits anecdotiques, comme par exemple les cerfs qui broutent les fleurs sur les tombes du cimetière, au grand dam du Pasteur.
On avance dans cette histoire farfelue et carrément irrévérencieuse où le langage est cru, où les dialogues sont souvent complètement ébouriffants d'absurdité, et on se retrouve dans le surnaturel sans l'avoir vu venir. Brautigan s'est amusé au mélange des genres en mode loufoque. J'ai trouvé ça réussi, je n'ai jamais rien lu de tel, c'est jubilatoire.
Cette étrange histoire m'a prise par la main et m'a emmenée jusqu'à l'épilogue sans que j'aie envie de m'arrêter. Ce livre est dingue, tout simplement. Je l'ai adoré !
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