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À trente-quatre ans, Jacques Lusseyran revient sur ses années passées au camp de concentration de Buchenwald et sa rencontre avec plusieurs détenus qui l'ont aidé à faire acte de résilience. Et quelle résilience ! Tandis que les alliés libèrent la France, les prisonniers s'entassent dans les camps : et Jacques Lusseyran de réciter des poèmes de Baudelaire et de Rimbaud pour lui-même, quand soudain plusieurs détenus viennent se presser autour de lui, émus de trouver en ces lieux un peu de poésie et d'espoir. Lusseyran évoque également ses années de professorat en Virginie et son amour de l'enseignement.
Un texte débordant d'optimisme, de courage et d'espoir.
J'ai lu récemment "le voyant" de Jérôme Garcin et j'ai découvert Jacques Lusseyran. La lecture de ce texte de Jérôme Garcin est un hommage et une biographie de Jacques Lusseyran.
Né en 1924, aveugle à huit ans, résistant à dix-sept, membre du mouvement Défense de la France, Jacques Lusseyran est arrêté en 1943 par la Gestapo, incarcéré à Fresnes puis déporté à Buchenwald. Libéré après un an et demi de captivité, il écrit "Et la lumière fut" et part enseigner la littérature aux États-Unis, où il devient « The Blind Hero of the French Resistance ». Il meurt, en 1971, dans un accident de voiture. Il avait quarante-sept ans.
J'ai donc décidé de lire "le monde commence aujourd'hui". Cet essai a été écrit par l'auteur aux Etats Unis où il a été enseignant de littérature.
Il nous décrit les impressions du paysage, bien qu'il soit aveugle, il arrive à ressentir ce qui l'entoure. "Illusion ! Un aveugle peut entendre, toucher, respirer, deviner un paysage : il ne saurait le voir." (p162)
C'est surtout un texte où il rend hommage à ces compagnons de captivité dans le camps de Buchenwald. Un texte qui décrit très bien le climat qui avait lieu dans ces camps et les rapports entre les prisonniers.
De belles pages émouvantes sur les poèmes récités par certains prisonniers, que ce soit dans le camps de Compiègne puis dans celui de Buchenwald, où malgré plusieurs nationalités, les vers en français, en russe arrivent à "alléger" le climat subi par les prisonniers.
"Elève des livres, j'aimais la poésie comme j'aurais aimé un fantôme : pour son irréalité. Je croyais qu'elle était un art, un grand jeu, un luxe, et toujours un privilège. Quelle révélation !
Cependant, tous les poètes ne se valaient pas. Quelqu'uns restaient à la porte : ils n'étaient pas reçus dans notre misère. Ceux-là, c'étai toujours les poètes plaintifs.
Lamartine n'était pas pris au sérieux : il pleurait trop facilement, et il pleurait sur lui-même, ce que nous supportions pas alors. Vigny compliquait la vie à plaisir ; et puis il était trop solennel. Musset ... Mais celui-là parvenait jusqu'à nous, malgré son terrifiant égoïsme, parce que, du moins, il possédait l'art du chant. C'était un acteur accompli, un cabotin de génie.
Hugo, lui, triomphait. Le moindre de ses vers agissait sur nous à la façon d'une poussée, d'un influx de sang. Ce diable d'homme, cet irrésistible vivant se mêlait de nos affaires dès qu'il prenait la parole. Il pouvait parler de Charles Quint, des attributs de la divinité, d'un bras glissé autour d'une jolie taille, il était toujours efficace. il n'y avait aucun besoin pour nous, de le comprendre, ni même de l'écouter exactement; d'écouter ses paroles : il suffisait de se laisser faire? La vie, dans ces vers, gonflait le torse, brandissait le poing, jetait des flammes et galopait. (../..) Nous l'aimions Victor Hugo ; c'était une bonne rencontre.
Baudelaire aussi travaillait bien. ais lui c'était comme à force de ruse : il avait le talent - si rare après tout - de dénicher au fonds des trous les plus noirs la petite étincelle de lumière et de la faire éclater à nos yeux. (.../...)Mais les vrais gagnants, les toniques, ceux qui agissaient à la façon de l'alcool, massivement, c'étaient les chanteurs. J'en trouvais dans le Moyen Age. Puis venaient Villon, Ronsard, Verlaine, Apollinaire."
L'auteur fait le portrait de compagnons d'emprisonnement, peut être des hommes qu'il n'aurait pas connu ou fréquenté.
Des pages lumineuses sur l'emprisonnement, bien qu'elles se passent dans les camps de concentration. Il y a aussi de belles pages sur la vie d'après, et son séjour aux Etats Unis, où il a été professeur de littérature et de philosophie.
Un beau texte qui bouleverse et qui est une sacrée leçon de vie et survie : "Oh! s’éveiller chaque matin
- et pourquoi pas chaque minute -
et regarder le monde qui commence".
Je vais continuer ma découverte de ses textes.
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