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Cet essai est une enquête sur la honte comme ferment et comme objet de l'oeuvre littéraire. La honte est un sentiment terriblement singulier, individué, et qui pourtant lie à un groupe. Elle est la chose du monde la mieux partagée, il en est de toute sorte, à la disposition de chacun : honte de l'origine sociale (mais on peut avoir honte d'être né pauvre comme d'être né riche), des parents, honte d'être blanc en Afrique du Sud (Coetzee), d'être noir aux Etats-Unis (Philip Roth), de son corps (Kafka, Leiris), de son sexe (et par exemple, d'être une fille en terre d'islam : La Honte, de Salman Rushdie), d'être homosexuel, d'une lâcheté commise (Lord Jim, de Conrad), d'avoir
survécu (Jean Améry, Semprun), de parler la langue des bourreaux (G-A Goldschmidt), etc., etc. L'écriture serait une transaction avec cette blessure originelle : une manière de la contourner en la mettant en scène. Le livre des hontes explore, à l'appui de cette thèse (qui, au demeurant, n'est jamais assénée, toujours donnée comme une piste, une hypothèse) un très vaste champ littéraire, de Rousseau, bien sûr, aux contemporains (Annie Ernaux, Marie Ndiaye, Juan Goytisolo, Michel del Castillo) en passant par Hawthorne, Dostoïevski, Bernanos, Mishima, Genet, des dizaines d'autres.
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