Hériter du legs des choses, parvenir à les dire telles qu'en elles-mêmes elles sont, voilà qui suppose un " logos approprié ". Or c'est là ce que les phénoménologies qui prennent appui sur une analyse de l'intentionnalité échouent à formuler. Toutefois, cet ouvrage, initialement paru en 1974, n'a pas pour vocation, en se confrontant à la parole d'un poète engagé dans " le parti pris des choses ", de faire surgir une supposée insuffisance de la conceptualité philosophique ; aussi Hegel comme Heidegger ne sont pas ici convoqués tels les faire-valoir de la poésie de Ponge. D'une tout autre façon, en nous invitant à prendre sa parole au sérieux, ils entrent avec elle, et malgré elle, en dialogue, afin de méditer les conditions à partir desquelles il devient possible de rendre au mot son pouvoir originaire de nomination. -- To fall heir to the legacy of things, to succeed in describing them as they are in themselves: that deserves a worthy logos. Yet that is what various forms of phenomenology, based on an analysis of intentionality, have failed to do. By examining the works of poet Francis Ponge, whose entire poetic creation - far from abstract, philosophical conceptuality - strives to describe things, this book (first published in 1974) does not aim to reveal a supposed insufficiency of philosophical conceptuality; here, neither Hegel nor Heidegger are evoked as foils for Ponge's poetry. In a quite different way, by inviting us to take his work seriously, they enter into a dialogue with and in spite of it, in order to meditate the conditions under which it becomes possible to give a word its original power of nomination.
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