Gitarama, 1994, au sud au Rwanda. Alice, 5 ans, vivait une enfance paisible auprès de ses parents et ses petites soeurs. Sa vie bascule subitement lorsqu'éclate le génocide des tutsis et qu'elle se retrouve ensuite contrainte de quitter son village.
Avec sa famille mais aussi Rose, une petite tutsi, elle part sur les routes brûlantes de la République démocratique du Congo - le Zaïre, à l'époque - fuyant devant l'avancée des troupes du FPR
C'est dans ce climat de totale insécurité qu'elle grandira, de camps de réfugiés en camps de fortune, retrouvant parfois une vie presque normale avant de nouvelles attaques, une nouvelle fuite et la mort qui rôde, toujours...
Jusquà ce jour où, suite à une nouvelle attaque, elle perd la trace de sa mère, et se retrouve seule avec sa petite soeur. Elle finira par être reccueillie et rapatriée au Rwanda en novembre 1997, mais restera de nombreuses années sans nouvelles de sa famille...
Gaspard Talmasse livre ici un témoignage singulier, poignant et d'une grande justesse, celui de son épouse.
Pour raconter cette odyssée de plusieurs milliers de kilomètres, l'auteur choisit d'adopter le regard d'enfant d'Alice, afin de retranscrire au mieux sa vérité.
Des nouveaux talents de la bande dessinée à découvrir et à suivre absolument
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Présidé par Catel, le jury a sélectionné des albums forts et singuliers, signés par des talents émergents du 9e art
Bandes dessinées, mangas et romans graphiques : attention, talents à suivre de près !
Très émouvant.
Avril 1994, au Rwanda, le lendemain de la mort des présidents rwandais et burundais dans un avion abattu par un missile, un grand massacre débute dans le pays. 800 000 morts, principalement des Tutsis, tués par les Hutus.
Le 4 juillet 1994, le Front Patriotique Rwandais de Paul Kagame (des Tutsis) met fin au génocide en prenant Kigali, la capitale, ce qui provoque la fuite d'un million de Hutus vers la république Démocratique du Congo alors nommée le Zaïre. Parmi eux, des génocidaires, mais surtout des femmes et des enfants. Alice, cinq ans, fait partie des fuyards. Elle traversera le Zaïre d'est en ouest, plusieurs milliers de kilomètres à pieds.
Sans doute le résumé est-il trop succinct pour dire ce que fut le génocide rwandais. Les implications des uns et des autres furent moins claires que ce qu'il laisse penser, mais mon but est de replacer la fuite d'Alice dans le contexte et pas de faire une étude sur le massacre de 1994. Mais de quoi Alice et sa famille serait-elles coupables ? Ses parents exploitaient des terres avant qu'ils soient contraints de fuir.
L'album se concentre sur Alice et sa petite sœur qui va longtemps l'accompagner. Elles traversent des zones dangereuses, des forêts inhospitalières, avec beaucoup d'autres réfugiés, puis seules, ont la chance de rencontrer des gens qui les hébergent, les nourrissent, les soignent, mais pas toujours. Il y a aussi les camps des ONG.
Gaspard Talmasse réussit à transmettre la peur des petites filles, la solitude, la force incroyable qui les anime. Son ouvrage écrit et dessiné d'après les souvenirs d'Alice est donc une histoire -malheureusement- vécue qui peut s'élargir à tous les réfugiés actuels qui arrivent en Europe. Les conditions dans lesquelles ils arrivent et ce qu'ils ont traversé pour y parvenir prouvent s'il en était besoin qu'ils risquent leur vie pour échapper au pire. Et les pays européens, la France en particulier, de mégoter à leur offrir un statut digne.
Le grand voyage d'Alice est l'histoire vraie d'une petite fille qui doit fuir le Rwanda après le génocide des tutsis.
Sans comprendre les tenants et les aboutissants de cette guerre civile qui va bouleverser à jamais sa vie et celle des siens, Alice raconte, du haut de ses 5 ans, ce qu'elle a vécu et enduré. Avec des mots simples, des mots d'enfants qui tranchent avec l'insoutenabilité de certaines scènes, elle décrit les épreuves qui jalonnent son long périple : les massacres, les épidémies, la vie dans les camps de réfugiés, les marches interminables à travers la forêt, les séparations, et, chaque jour, la peur et la mort.
Les illustrations de cette BD sont d'une grande qualité : le visage d'Alice avec ses grands yeux noirs qui vous transpercent est saisissant.
Je lis habituellement peu de BD mais celle-ci m'a beaucoup touchée.
La préface de Jean-Hervé Bradol, membre de Médecins Sans Frontières, ainsi que l'interview de la mère d'Alice à la fin complètent ce témoignage en apportant un éclairage sur le contexte de cette terrible page de l'Histoire.
Merci à lecteurs.com pour la découverte de cette magnifique BD.
Émouvant
Coup de coeur pour cette BD "pédagogique" dans sa forme, au graphisme pertinent , sensible,certaines planches ressemblent à des aquarelles dont la douceur atténuerait l'horreur du réel.Les dates et les cartes permettent de suivre l'odyssée de la petite Alice , la narratrice, d'avril 1994 à décembre 2003.L'histoire très poignante dit la violence que la guerre fait aux enfants , les multiples facettes des cruautés qu'ils subissent.
Prise dans la tourmente de la guerre civile qui éclate au Rwanda, la famille d'Alice, des Hutus, connaît la fuite devant les massacres, les longues marches dans la jungle, les camps de réfugiés , la maladie, les pénuries.Un jour, sous la pression des évènements, la famille se disperse, Alice et sa soeur Adeline croient que leur mère les a abandonnées.Les fillettes seront séparées et connaîtront l'orphelinat jusqu'au jour où...
Une bd forte avec en toile de fond le Rwanda et le génocide qui a meurtri ce pays.
L'auteur ne nous livre pas ici un récit politico historique du conflit mais un témoignage vrai à hauteur d'enfant. Tout au long des pages, nous suivons le long périple d'Alice et de sa famille, son périple sur plusieurs années, ses incompréhensions, ses inquiétudes, sa souffrance mais surtout sa force de vivre, son courage et sa résilience face à la folie de l'Homme.C'est ce choix narratif à la première personne qui fait la force de cette bd.
Les traits arrondies du dessin et la colorisation dans des tons pastels contrebalancent avec l'horreur de la réalité décrite.
Cette bd a reçu un prix par Médecins sans Frontières aux Rendez vous du carnet de voyage, prix largement mérité.
À mettre dans toutes les mains pour ne pas oublier que l'impensable peut arriver et continuer de lutter contre la haine de l'autre.
Très belles illustrations et équilibre du texte pour un biopic avec un thème pas évident mais qui dit clairement les choses sans exagération. Excellent travail.
Le grand voyage d’Alice illustre l’incroyable témoignage d’une petite fille Rwandaise qui, du haut de ses 5 ans, a vécu les conséquences du génocide perpétré en 1994 par son peuple Hutu, sur près de 800.000 Tutsis.
Avec la candeur de son jeune âge, la petite Alice, raconte la fuite dans laquelle se lance sa famille menacée de représailles. Commence alors une difficile traversée de son pays, durant laquelle elle perd ses parents et une de ses jeunes sœurs.
Puis c’est un interminable périple à pied qui va la conduire, à travers tout le Zaïre, jusqu’à Mbandaka fin 1997, d’où elle finira par être rapatriée dans ce qu’il reste de son village.
Les paysages sont terrifiants et la menace est permanente pour la fillette qui continue de fuir, mue par son courage et un amour infaillible pour sa famille.
Cette bande dessinée parle des traversées périlleuses de la jungle, de la vie dans les camps de réfugiés, du vacarme des attaques armées, mais elle témoigne aussi des souffrances et des espoirs de tout un peuple. A travers les yeux d’une enfant, Gaspard Talmasse fait ressurgir cet épisode de l’Histoire qu’il est essentiel de ne jamais oublier.
J’ai trouvé les illustrations belles et colorées et j’ai beaucoup aimé les cartes qui situent ce grand voyage, mais j’ai un peu regretté que les visages des personnages soient si ressemblants, comme le sont les héros de mangas.
Abandonné par l’ONU, le Rwanda a été la cible d’une extermination de masse des Tutsis puis des terribles vengeances envers les Hutus, dans une indifférence quasi générale. Il est essentiel de le rappeler de nos jours aux générations futures et cette BD illustre à merveille la transmission de cet évènement historique gravé dans la mémoire africaine.
Merci à lecteurs.com et aux éditions La boite à bulle pour cette belle découverte.
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