Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Le Grand Tour : autoportrait de l'Europe par ses écrivains

Couverture du livre « Le Grand Tour : autoportrait de l'Europe par ses écrivains » de Olivier Guez et Collectif aux éditions Grasset
  • Date de parution :
  • Editeur : Grasset
  • EAN : 9782246830474
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Au dix-huitième siècle, le Grand Tour menait les jeunes aristocrates du nord de l'Europe vers les rivages méditerranéens. Ils allaient parfaire leur éducation et leur connaissance des Humanités. Notre Grand tour, plus modestement, vagabonde dans l'imaginaire européen et invite ses lecteurs aux... Voir plus

Au dix-huitième siècle, le Grand Tour menait les jeunes aristocrates du nord de l'Europe vers les rivages méditerranéens. Ils allaient parfaire leur éducation et leur connaissance des Humanités. Notre Grand tour, plus modestement, vagabonde dans l'imaginaire européen et invite ses lecteurs aux voyages en montant à bord d'un Trans-Europ-Express utopique - les trains reviennent à la mode, dit-on. Il conte des destins, des villes et des paysages. Il ausculte l'Europe d'aujourd'hui. Il remonte souvent dans le temps, nous sommes un vieux continent. Il présente un panorama inédit de la littérature européenne contemporaine, un autoportrait de l'Europe par ses écrivains, parmi les meilleurs du continent.
O.G.

A l'occasion de la présidence française de l'Union Européenne, Olivier Guez a demandé à vingt-sept écrivains, un par Etat-membre, d'écrire sur des lieux évocateurs de la culture et de l'histoire européennes. Dans les récits et les nouvelles inédits qui composent ce recueil exceptionnel, les mémoires, les regards et les climats d'une Europe de chair et de sang s'entrecroisent. Il ébauche une carte émouvante de l'esprit européen du début des années vingt du vingt-et-unième siècle.

Les contributeurs de l'anthologie sont : Daniel Kehlmann (Allemagne), Eva Menasse (Autriche), Lize Spitz (Belgique), Kapka Kassabova (Bulgarie), Stavros Christodoulou (Chypre), Olja Savicevic (Croatie), Jens Christian Grondahl (Danemark), Fernando Aramburu (Espagne), Tiit Aleksjev (Estonie), Sofi Oksanen (Finlande), Maylis de Kerangal (France), Ersi Sotiropoulos (Grèce), Laszlo Krasznahorkai (Hongrie), Colm Toibin (Irlande), Rosella Postorino (Italie), Janis Jonevs (Lettonie), Tomas Venclova (Lituanie), Jean Portante (Luxembourg), Imannuel Mifsud (Malte), Jan Brokken (Pays-Bas), Agata Tuczynska (Pologne), Lidia Jorge (Portugal), Norman Manea (Roumanie), Michal Hvorecky (Slovaquie), Brina Svit (Slovénie), Bjorn Larsson (Suède), et Katerina Tuckova (République tchèque).

Textes réunis et préfacés par Olivier Guez.

Donner votre avis

Avis (1)

  • Grasset nous a gratifiés, avec bonheur, de cet ouvrage collectif : la présidence française à la tête de l'Union européenne n'ayant pas commencé sous les meilleurs hospices, cet ouvrage tient à nous rappeler les racines de cette union. Politique, économique, avant tout, mais aussi culturelle : et...
    Voir plus

    Grasset nous a gratifiés, avec bonheur, de cet ouvrage collectif : la présidence française à la tête de l'Union européenne n'ayant pas commencé sous les meilleurs hospices, cet ouvrage tient à nous rappeler les racines de cette union. Politique, économique, avant tout, mais aussi culturelle : et dans la mesure où elle est à l'origine de conséquentes subventions à destination du domaine de l'édition, spécialement des moyennes et petites structures, il est toujours bon de s'en rappeler.

    Fort des vingt-sept pays de l'Union Européenne, le maître d'oeuvre de cet ouvrage, l'auteur Olivier Guez ouvre, avec sa préface, la voie aux vingt-sept auteurs respectifs, certains que j'ai pu lire dans le passé. C'est cette diversité de nationalités, dont certaines encore peu représentées dans l'édition française, et spécialement celles est-européennes, qui m'ont donné envie de m'atteler à ce Grand Tour littéraire par la lecture de l'Union Européenne. Pour commencer, il y a Olivier Guez, l'auteur de l'inoubliable et passionnant La Disparition de Josef Mengele. le fait que son roman m'ait laissé une impression très favorable a sans doute favorisé ma décision. Que je ne regrette pas. J'ai beaucoup aimé l'idée de réunir en un ouvrage autant de perceptions différentes de l'Union Européenne qu'elle compte de pays, vingt-sept déclinaisons d'une union basée avant tout sur une union économique, de ce qu'elle provoque dans ces vingt-sept esprits différents, vingt-sept symboles différents. Si le domaine financier est d'abord l'enjeu premier de cette union, on peut considérer ce recueil comme une prolongation de cette union puisqu'il la concrétise sous le point de vue littéraire. J'attendais certaines avec plus d'impatiences que d'autres, les nouvelles baltes, des pays issus de l'ex-Yougoslavie, des Balkans. Mais il y a eu d'agréables surprises, pas forcément celles que j'attendais.

    Le recueil est divisé en cinq parties selon la direction qu'a choisi de prendre l'auteur : la première partie Cicatrices se concentre sur le passé des nations. Si on retrouve l'Allemagne en tout premier lieu, on ne s'étonnera pas que Daniel Kehlmann ait choisi un symbole fort du pays divisé, la prison de Hohenschönhaus, qui servit à la Stasi à enfermer ni vu ni connu les prisonniers politiques. On retrouve le même parti pris pour la Finlande et Sofi Oksanen qui a choisi le navire M/S Georg, qui servait à rejoindre la Finlande et l'Estonie. Chypre et la Lituanie. On retrouve un deuxième chapitre, Errance, la France, représentée fièrement par Maylis de Kerangal, la Suède, la Slovénie et la Lettonie. le troisième chapitre, Fantôme, inclut la Pologne, l'Irlande, la Roumanie et la Slovaquie. le quatrième chapitre, Chair, ouvre la voie à l'Espagne, Malte et la Bulgarie. le cinquième chapitre, Villégiatures, présente le Danemark, l'Autriche, la Grèce et les Pays-Bas. le sixième chapitre, Blessures, annonce le Luxembourg, l'Italie, le Portugal et la Croatie. le septième et dernier chapitre, Nostalgie, présente la Hongrie, la Belgique, l'Estonie et la République Tchèque. Chacun des récits de ce recueil mêle la culture et le passé d'un pan du pays avec un présent marqué, entre autres chose, par la présence du Covid, ce qui constitue que l'on veuille ou non un point commun entre les pays. En lisant ce récit, on se rappelle que l'Union européenne, c'est aussi Chypre, Malte, la République d'Irlande, les pays Baltes ainsi que la Bulgarie. Et c'est l'occasion de découvrir des auteurs. Il se trouve que j'en avais déjà lu certains : Sofi Oksanen et le parc à chiens, Kapka Kassabova et Lisière, Rosella Posterino et La goûteuse d'Hitler.

    Il y aurait beaucoup à dire sur ces différents chapitres au travers desquels les auteurs recréent chacun à leur façon le lien qui unit leur pays à l'union européenne : si Rosa Postellino a choisi l'angle politique qui fait de son pays une plaque tournante des réfugiés, Maylis de Kerangal a choisi de traiter une page historique à travers les plages normandes du débarquement. D'autres comme l'irlandais Colm Toibin a choisi la figure de proue littéraire irlandaise, James Joyce, et avec succès, ce fut l'un des textes que j'ai préférés. J'ai aimé lire Tomas Venclova expliquer l'identité de la Lituanie d'après ses trois villes principales, Vilnius, Kaunas et Klaipéda, l'auteur grec Ersi Sotiropoulos évoquer le temple de Bassae. Nous avons vingt-sept points de vue uniques et précieux sur le rapport de leur pays à l'Europe, Tomas Venclova présente le sien comme une sorte d'Europe en miniature. Björn Larsson, porte-parole de la Suède, démontre de la position extra de son pays, pour qui l'Europe représente le sud, dont le Danemark est le point de départ. Il y démontre la variabilité du concept même Europe/Union Européenne, où les uns sont à l'euro et pas les autres. le texte de Norman Manea, qui représente la Roumanie, cerne parfaitement bien cet espace géographique, par le biais d'une des région la Bucovine, et ses mouvements migratoires. Vingt-sept perspectives différentes qui forment un kaléidoscope, bien sûr incomplet et partial, de ce territoire dont les racines slaves, scandinaves, latines, germaniques lui donnent sa richesse aussi bien que sa complexité et son ambivalence. À l'image de ce temple grec de Bassae, unique en son genre par cet alliage de « caractéristiques archaïques » aux « tendances novatrices », issu du récit relatif, que l'auteur pose en symbole de l'Européanisme, démocratie, citoyen contre barbares, et qu'il qualifie de « mariage unique d'éléments disparates » : on ne saurait trouver meilleure définition. Cette Union Européenne, quoique morcelée, est finalement unifiée par ses mers, ses fleuves, ses frontières qu'elle est détentrice au fond d'une histoire commune, avant comme aujourd'hui : des frontières au sud et à l'est, qui nous concerne tous.


    Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage collectif, les textes se lisent rapidement et étant donné la variété des pays et des thématiques, on ne se lasse jamais. On redécouvre certains pays, on en découvre d'autres, la lecture de ce recueil est une expérience culturelle inégalable. J'ai également très apprécié de découvrir ces auteurs que je n'ai pas encore lus – le recueil est en plus doté d'une partie biographique en fin d'ouvrage – et que j'aimerais appréhender plus amplement ultérieurement. Peut-être que je prendrai le temps de consacrer un post pour chacun de ces textes, la richesse de chacun des textes s'y prête totalement.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.