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Le Graal fut l'objet de la plus belle des quêtes. En dépit d'origines inconnues, il se trouve à la racine de toute une matière littéraire aux multiples correspondances symboliques et il continue de renvoyer à des mythes divers. Le Graal entre en littérature à la fin du XIIe siècle avec Chrétien de Troyes dans le Conte del Graal où il désigne un plat large et creux serti de pierres précieuses. Chez Wolfram d'Eschenbach (entre 1200 et 1210), l'adaptateur du romancier champenois, le Graal est une pierre, centre d'une communauté de chevaliers. Vers 1200, Robert de Boron rattache le Graal à la Passion du Christ : il en fait la coupe de la dernière Cène et le saint vaisseau où est recueilli le sang du Christ lors de la Crucifixion. À partir de là vont se développer dans le monde germanique deux traditions, l'une « religieuse et chrétienne », l'autre « laïque » : la seconde sera exploitée au profit de théories du pouvoir - qu'il s'agisse, à la fin du XVe siècle, de glorifier un duc de Bavière et de légitimer son pouvoir ou, à l'époque moderne, d'inscrire le nazisme dans l'héritage germanique. Une rupture s'opère avec Wagner qui confère au mythe un sens personnel, nouveau. À la fin du XXe siècle, on utilise encore le Parzival de Wolfram pour illustrer cette fois une désillusion face à l'époque moderne.
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