"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Goliarda SPAPIENZA crée par ce livre une sorte de récit autobiographique à un moment de sa vie où elle va très mal : la période entre ses 38 et 42 ans. C'est la fin de son histoire d'amour avec Citto qu'elle a rencontré à 20 ans, un amour protecteur où ils déambulaient ensemble dans les rues de Rome (ce n'est pas sans rappeler les Certitudes du doute), chacun menait ses projets culturels, leur amour s'étiole, et elle a une brève passion avec un peintre violent qui marque la rupture de tout (vie conjugale, sociale, professionnelle...) et surtout un effondrement psychique.
La 'première partie' est triste, Goliarda est perdue dans l'espace-temps et tout s'entrechoque : ses débuts au Conservatoire à Rome, ses souvenirs au couvent où elle est caché avec une autre dissidente politique (Jane, l'américaine), sa torture courte mais traumatique pendant le fascisme, sa mère et sa folie (au sens psychiatrique), tout s'emmêle.
La deuxième partie, la plus conséquente, est une déflagration psychanalytique des années 60 à savoir que tout est lié à l'enfance et le problème est la mère et la femme en général. Goliarda raconte ou invente des rêves, le psychiatre les interprète sans aucune place laissée à la parole de la patiente. C'est stupéfiant et long, agaçant. J'aurais giflé le médecin qui intervient à domicile après la sortie de Goliarda de la clinique (tentative de suicide). Il enlève son alliance, il flirte avec elle, il est écrasant.
La dernière et très courte partie est merveilleuse : ce médecin qui vrille, qui pense que coucher avec ses patientes est une nécessité pour la prise en charge médicale, sa violence verbale, le sursaut de Goliarda. Il y a des moments très poétiques, cette écriture qui tente d'aller vers la lumière.
C'est un récit long, difficile, qui est intéressant du point de vue biographique mais qui est mal structuré, mal appréhendé.
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"Et maintenant aussi ce froid dans le soleil de la fenêtre grande ouverte fait trembler les mots qui se composent en hiéroglyphes sombres de peur, graffiti inintelligibles sans passé ni futur. Personne ne sera en mesure de déchiffrer les signes fermés de cette peur que j'éprouve... personne, ce que je suis en train d'écrire, personne..." (p. 129)
"Bon, laissons tomber et revenons à cette petite boîte : je la retourne et derrière il y a écrit : Iuzzetta [diminutif de Goliarda] modèle luxe, grandit facilement dans tous les climats pourvu qu'on la nourrisse de caresses et de baisers. Particularités : timidité, orgueil sicilien, larmes faciles, douceur, force physique, distraction, manque absolu du sens de l'argent" (p. 137)
"L'amour n'xiste pas. Faites moi confiance..." Je lui faisais confiance, mais cet écheveau enfermé dans ma poitrine glacée se faisait plus compacte et me faisait jour après jour de plus en plus mal au thorax... il devait être en fil de fer barbelé.
"... et je n'eus plus soif ni honte, il venait et quand le soleil du haut de sa plus grande hauteur dominait, incendiant l'air et les couleurs, je me déshabillais et à l'ombre de ses bras de tilleul je me protégeais de la chaleur et de la lumière..." (p. 217)
" Moi aussi, je marchais, je bougeais mais j'étais en morceaux en un petit tas, sur le sol, au milieu de la pièce... où aller ?" (p. 241)
"C'était la première voix vivante après trois ans de murmures desséchés par la grêle de haine de la voix de cet homme..." (p. 241)
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