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Pour occuper un fauteuil à l'Académie française, il ne suffit pas d'être élu, encore faut-il être reçu. Lors de cette réception, le nouvel occupant fait sous la Coupole du quai Conti l'éloge de son prédécesseur.
Pour son treizième roman, surmontant toute superstition, Nathalie Rheims prolonge le célèbre polar humoristique de Gaston Leroux : Le Fauteuil hanté. Le feuilletoniste avait imaginé qu'une malédiction pesait sur un certain fauteuil. Les candidats étaient foudroyés les uns après les autres au moment même où ils prononçaient leur discours de réception.
La narratrice envisage qu'une malédiction semblable pèse sur le fauteuil 32 qui fut occupé par son père, Maurice Rheims, et reste inoccupé depuis sa disparition il y a huit ans.
À l'occasion de leur dernière soirée de Noël, il lui avait offert le manuscrit original du feuilleton de Gaston Leroux. En le regardant de près, elle découvre que le texte, les noms des personnages sont différents de ce qui fut publié. Un secret semble caché dans ce manuscrit, qui offre peut-être la clef d'une autre forme d'immortalité : celle des fantômes.
Le premier roman à évoquer la malédiction du fauteuil 32, Le Fauteuil hanté, est paru en 1910 sous la plume de Gaston Leroux. Le célèbre feuilletoniste s'inspirait de la réalité de trois élus effacés de mort brutale dans les années précédentes, avant d'imaginer qu'un nouveau fût immortalisé. Les décennies passent, le Malin resurgit en 1975 avec la mort entre élection et réception de l'historien Robert Aron. Maurice Rheims, commissaire priseur érudit, se présente alors, il est élu et occupe sereinement le siège suspect de 1976 à 2003 année de sa mort.
L'actualité du fauteuil jusqu'à nous, on la connaît mais il est plus amusant de laisser la parole à Nathalie Rheims fille de, elle-même romancière prolixe qui imagine une suite par delà les années au roman de Gaston Leroux ; elle paraît quelques jours avant la réception de François Weyergans le jeudi 16 juin 2011, mêlant avec jubilation le réel – hommage à son père adoré, l'irréel et le sur-réel. L'intrigue est qu'il n'ait pas de successeur au fauteuil 32, gagnant ainsi l'immortalité de son fantôme après que, bien vivant, il ait joué pendant trois décennies ou presque de la sienne propre.
Le feuilleton à ressort du fauteuil 32 continue avec l'élection en 2004 d'Alain Robbe-Grillet qui avant de mourir en 2008, ne se soumettra pas au cérémonial de la réception au quai Conti ; avec un an plus tard, le vote favorable à François Weyergans, champion de la procrastination – il aura mis plus deux ans, en place des dix mois réglementaires, à rédiger son discours de réception. Élu en mars 2009, le voici enfin... Non, il est en retard, un quart d'heure environ, il arrive, une enveloppe kraft dans une main, l'épée de travers dans l'autre... Sa réputation vient de s'enrichir d'un épisode inédit pour l'Académie. Erik Orsenna termine son discours de bienvenue, François Weyergans entame le sien, décousu et enlevé.
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