Les sept derniers titres à découvrir parmi les 21 romans de la 13e édition du Prix Orange du Livre
Quand on lui propose un poste de doorman, de portier dirions-nous à Paris même si ces fonctions ne se ressemblent pas d'une rive à l'autre de l'Atlantique, Ray est déjà intégré, attaché à New York. Ce poste lui est proposé par une femme, propriétaire au 10 Park Avenue, cette tour de Babel qui fut à l'origine un grand hôtel. Et c'est là que cet homme passera cinquante ans de sa vie, au coeur d'une ville où il ne cessera de se promener et d'observer ce qui ne se passe nulle part ailleurs tant il s'agit du reflet d'un imaginaire collectif incomparable.
Les sept derniers titres à découvrir parmi les 21 romans de la 13e édition du Prix Orange du Livre
Le jury, enthousiaste et passionné, a choisi 21 romans français
C’est une rencontre… Une rencontre entre une grande dame, New York, et Ray, un jeune
homme venu d’ailleurs. Leur histoire d’amour va durer toute une vie.
Elle, est tout en contradiction, fascinante, envoutante, perturbante. Elle personnifie le
rendez-vous des voyageurs, des esseulés, des exilés, qui y trouvent un havre d’accueil et de
rencontres où les tempéraments, les personnalités et les cultures convergent.
Elle représente un carrefour humain, où toutes ces destinées se rejoignent pour cohabiter,
elle est un lieu de neutralité, de renouveau, la promesse d’une suite.
Lui, a tout quitté pour vivre sa vie, débuter une nouvelle existence. Il est respectueux,
bienveillant, d’une distance polie sans froideur, d’une tolérance et d’une honnêteté emplies
d’humilité. Il aime les gens, il aime l’urbanité, marcher pour s’y fondre.
Ils étaient faits pour se croiser et mêler leurs paradoxes.
Après quelques tâtonnements, Ray va devenir « doorman » d’un immeuble sur Park Avenue.
Grâce à sa fonction, qui va peu à peu devenir une seconde peau, anecdotes du quotidien et
fragments de vies se succèdent dans un langage à la fois poétique et plein de réalisme.
Nous redécouvrons l’importance des liens qui se créent, qui s’effritent, sans réelle tristesse
ou amertume, la plupart du temps, dans une acceptation des évènements.
Chaque individu a son propre fonctionnement, ses ressentis, ses propres capacités
d’adaptation à la vie et ils sont nombreux, au 10 Park Avenue. Certains sont discrets,
d’autres plus volubiles. Certains sont attachants, d’autres moins. Mais ils forment un
microcosme au sein du macrocosme qu’est la Grosse Pomme et évoluent sous l’oeil
protecteur de Ray, ange gardien des temps modernes.
Mais surtout, nous savourons l’amour des petites choses, l’amour des gens, l’envie sincère
d’adoucir leur quotidien, dans un respect immense de la nature humaine.
Les cinq sens enveloppent ce roman et lui donnent la consistance d’un met à savourer, à
humer, à regarder, à toucher et, pourquoi pas, à écouter.
Un plat partagé dont les saveurs participent à l’expérience.
Les odeurs du port, du marché aux poissons, des pots d’échappement.
Une promenade new-yorkaise, la découverte d’une façade, d’un bâtiment, d’un pont…
Les tissus d’une vieille échoppe tenue par un ami, le toucher d’une main posée sur un bras,
geste discret cachant une grande affection.
Les bruits de la circulation, des climatisations, des machines, des passants. Ronron perpétuel
d’une ville qui ne dort jamais.
Tout dans ce roman inspire la retenue, la réserve, le souci de discrétion pour montrer le
respect, la considération envers l’autre et incite à mesurer l’importance des petites joies du
quotidien.
Ray est né en Algérie. Pied-Noir d'origine espagnole, il quitte son pays natal, seul, contraint par les évènements et la guerre d'Independance. Après quelques temps à Marseille, il s'envole pour New-York. Devenu doorman dans un immeuble, il construit sa vie dans cette ville démesurée, tout à la fois changeante et immuable, terre d'accueil, cosmopolite, vibrante. Magnifique hommage à la mégapole, portrait sensible de cet homme discret mais profond, ce livre est superbement écrit, selon moi. Cette déambulation new-yorkaise est une très très belle découverte.
Madeleine Assas nous invite à nous glisser dans les pas de son personnage, Raymond. À Oran, où il a grandi et vu la vie des siens emportée par les remous de l’Histoire avec la seconde guerre mondiale et la guerre d’Algérie. Puis lorsque, devenu adulte, il part seul pour la France, transite par Marseille et Paris avant de débarquer à Ellis Island en 1965. Comme beaucoup, il veut tenter sa chance, il a tout juste trente ans.
New York devient pour lui le lieu d’une seconde naissance. Il est maintenant Ray, un «vrai» New Yorkais qui vit de petits boulots jusqu’à ce que le hasard lui permette de devenir le doorman d’un immeuble chic de vingt-deux étages au 10 Park avenue, en plein cœur de Manhattan.
Ce sont quarante années de sa vie qui vont défiler dans ce récit. Toutes ces années, en uniforme impeccable à boutons dorés, à ouvrir et refermer les portes de l’immeuble, à veiller sur les résidents, à se lier d’amitié avec certains, à tout savoir de ce qui se passe à chaque étage de l’immeuble. Quatre décennies de discrétion et d’intégrité.
Lorsqu’il pose son uniforme, c’est pour arpenter sans relâche les rues des quartiers de New York, seul ou avec son ami Salah, avec l’envie de tout connaître de sa ville d’adoption, des quartiers mythiques à ceux plus confidentiels.
L’homme est discret et s’il est très attentif aux autres, fidèle en amitié, s’il a quelques liaisons amoureuses passagères, il se livre peu. De cet homme secret, on apprendra peu à peu les destins tragiques de son père et de sa mère, les tourments de l’exil, les marques d’un passé douloureux dont il ne laisse rien paraitre.
D’une écriture douce et élégante, Madeleine Assas mêle les souvenirs d’enfance de Ray, sa vie quotidienne au 10 Park Avenue qui fourmille d’anecdotes et ses déambulations faites de rencontres éphémères au cœur d’une ville vibrante qui ne dort jamais. Trois lignes narratives qui se font écho tout au long du roman. Les balades de Ray, qui ne force jamais l’allure, tout occupé à contempler les lieux, à observer les passants, à imaginer leurs vies, donnent une certaine lenteur au récit et laissent vagabonder l’imagination du lecteur.
L’empathie de la romancière pour Ray se révèle communicative, elle dessine petit à petit un personnage humble et humain, très attachant, dont les errances au milieu de l’effervescence de la ville font ressentir l’immense solitude.
New York, cosmopolite et tentaculaire, ville de tous les paradoxes, est personnage à part entière. On en perçoit l’évolution à travers le regard bienveillant de Ray, témoin contemplatif des transformations urbaines et humaines au fil de quatre décennies. Il a vu les tours jumelles se construire et vivra le traumatisme des attentats de 2001. La vulnérabilité de la ville lui révélera alors sa propre vulnérabilité et sera l’élément déclencheur du besoin d’appartenance à une terre, du besoin de se reconstruire.
Madeleine Assas nous convie à un voyage mélancolique et tendre, atypique. Elle parvient à nous faire rêver New York au hasard de Manhattan, Central Park, Chinatown, Harlem, Slaten Island …
Que vous connaissiez déjà New York ou que vous ayez une folle envie de la découvrir, n’hésitez pas à lire ce roman au charme indéniable. Une lecture captivante et très agréable !
Quelle merveilleuse balade dans New York ! Ce roman est une invitation à la decouverte de cette ville tentaculaire et de ses habitants en marchant.
C'est l'histoire de Raymond ou Ray qui a grandi à Oran, l'a quitté de force pour se réfugier à Nice dans les années 60 et a émigré en 1965 à New York .Il est devenu le Doorman, portier d'un immeuble cossu en plein centre de la ville, au 10 Park Avenue. Passionne par cette mégapole, Ray ne cesse de parcourir tous ses quartiers à pied seul ou en compagnie de Salah, son ami syrien. C'est un homme discret, qui va observer en silence mais avec empathie tous les habitants de l'immeuble dont il s'occupe pendant quarante ans.
Madeleine Assas nous propose un véritable roman d'atmosphère, sans intrigue véritable mais d'une écriture fluide , délicate et contemplative. Comme son personnage Ray, on va arpenter toutes les rues de Manhattan, des plus connues aux plus cachées . On va decouvrir toutes les facettes de cette ville : son côté clinquant et lumineux des beaux quartiers, ses rues sales et sombres portuaires, ses parcs, ses quartiers juifs désertes et transformés en logements de luxe, les quartiers déshérités comme Harlem mais si vivants. On observe toutes les transformations de cette ville et particulièrement sa gentrification actuelle. On la sent vibrer, respirer, suffoquer.
Pour mieux profiter de ces promenades, je me suis munie d'une carte afin de faire le lien entre les divers quartiers. On ne se lasse pas de ce New York à travers les yeux clairvoyants de Ray et une belle nostalgie du temps où on pouvait arpenter ces quartiers.
Au fur et à mesure de la lecture, le passé de Ray nous est révélé : son enfance dans une famille juive d'origine espagnole à Oran, la perte de son père durant la guerre, son départ déchirant d'Algerie en laissant sa mère , son arrivée à New York . On apprend à connaître cet homme taiseux, solitaire mais prévenant envers les habitants de l'immeuble. Il sait les écouter, les entourer comme dans une véritable famille. Ainsi, il les voit évoluer, vieillir, déménager, grandir comme la petite Alma, qui deviendra son amie.
Grâce à certains chapitres intitulés "morceaux choisis" , on découvre plusieurs anecdotes tendres, drôles ou émouvantes sur le métier de portier, rapportées par Ray fin observateur.
L'auteur nous fait rencontrer une palette de personnages attachants qui font la richesse culturelle et cosmopolite de cette ville. Il y a Salah, l'ami syrien qui veut devenir cinéaste et sera le guide de promenade dans NewYork. Bentzion, juif commerçant de tissu , grand lecteur et confident. Hannah Belamitz, habitante du l'immeuble a qui Ray doit sa place.
Juste un regret : j'aurais continué cette balade bien plus longtemps avec ces deux beaux personnages : Ray et New York !
Merci aux éditions Acte sud et aux 68premièresfois pour cette découverte.
Comment voyager pendant 40 ans, sans quitter NYC et le luxueux immeuble de Park Avenue ?
Grâce au portrait du Doorman, Ray, émigré juif espagnol, débarqué par hasard aux USA. Secret, taiseux, il accompagne la vie des habitants ….connait leurs failles, leurs doutes, partage leurs joies, se substitue en membre de la famille, jusqu’à négliger sa propre vie.
Chronique d’une Amérique d’après guerre, des grands changements, Guiliani, les tours du Wall Trade center, la vie d’une cité atypique qui fait rêver le monde entier.
Un très joli roman, sensible, un personnage attachant, tout en subtilité et qui ravira tous les amoureux de la Grosse Pomme.
Le doorman, premier roman de Madeleine Assas est le théâtre intemporel d'une cartographie intime confrontée à la mythologie d'un lieu. Il convoque l'imaginaire de tout voyageur, qu'il s'agisse du rêveur immobile ou des inconditionnels piétons de Manhattan, marcheurs d'hier et d'aujourd'hui aux accents d'ailleurs.
Ray, juif d'Algérie française, est engagé comme doorman à New York. Solitaire et discret, quand il ne travaille pas, Ray déambule dans les rues, les quartiers de NYC. Marchant à ses côtés, durant quatre décennies, non seulement nous découvrons les coins et recoins de cette mégapole cosmopolite, en suivons son évolution, mais surtout nous plongeons dans l'humanité de cet homme déraciné. Ray Le doorman est un être infiniment touchant, bienveillant qui a à cœur de veiller sur les résidents de l'immeuble sis au 10 Park Avenue.
Ray m'a immédiatement fait penser au doorman du premier épisode de la série Modern love. Digne et élégant tout comme l'écriture de Madeleine Assas. Un seul petit bémol, par moment il y a quelques longueurs. Malgré cela, on referme ce livre en ayant une furieuse envie d'ouvrir sa porte et de sauter dans le premier vol pour New-York.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/06/mon-avis-sur-le-doorman-de-madeleine.html
Ray est un New-Yorkais, il aime sa ville et comme tout bon New Yorkais, il n'y est pas né.
Ses racines sont en Algérie. Il a débarqué dans les années 60, pendant les "événements" à Oran. Il a tout quitté : sa famille, ses souvenirs, ses racines, sa mère, pour pouvoir enfin exister, être quelqu'un.Il trouve rapidement un travail au marché aux poissons, puis se fait embaucher comme "Doorman" au 10 Park Avenue. Il aime parcourir la ville, découvrir ses quartiers tous plus éclectiques les uns que les autres, faire connaissance, apprendre sur les autres avec son ami Salah. Les habitants du 10 lui confient leurs histoires, leurs secrets parfois, et leurs espoirs. Il les voient évoluer, déménager, grandir. Ils font partie de sa vie.Les chapitres alternent entre souvenirs de jeunesse, son départ, ses visites des quartiers New-Yorkais, et les morceaux de vie des résidents du 10. L'écriture est vraiment très belle, les mots sont justes et bien choisis. J'ai été subjuguée par la manière qu'a eu l'auteur de parler du drame de 2001 avec beaucoup de sensibilité et de pudeur, sans réellement jamais le citer. C'était très beau, loin du pathos habituel et ça n'a fait qu'accentuer mon émotion.Ce roman est un gros coup de coeur!, J'aurais adoré me promener avec Ray, observer et discuter avec lui de l'évolution de cette ville, de ces quartiers, qui au fur et à mesure des années évoluent pour parfois perdre leur âme...
J'ai lu ce roman avec beaucoup de curiosité et de plaisir, me remémorant ma première fois à NY, avec beaucoup de nostalgie.
Dans sa livrée noire à galons et boutons dorés, Ray est un personnage inamovible du 10 Park Avenue à New York. Doorman de l’immeuble, il ouvre la porte aux habitants de jour comme de nuit. Serviable mais jamais servile, sociable sans être envahissant, il est surtout une présence bienveillante, amicale et discrète.
Quand il retire l’uniforme, il devient un arpenteur inlassable de sa ville d’adoption. Des heures durant, seul ou en compagnie de son ami palestinien Salah, il marche sans relâche dans les rues mythiques de la Grosse Pomme ou dans les quartiers plus reculés, toujours ébloui par la ville qui ne dort jamais.
S’il recueille parfois les confidences des habitants de l’immeuble, lui se livre peu. Pour eux, Ray n’a pas d’histoire, pas de passé. Il est arrivé en homme neuf à New York, laissant derrière lui les souffrances de la seconde guerre mondiale, les horreurs de la guerre d’Algérie, le déchirement d’avoir dû quitter Oran. Il est devenu un Américain, mieux, un New yorkais.
Dans ce premier roman, Madeleine Assas nous propose de déambuler dans les rues de New York, au côté de Ray, le doorman. Statique quand il exerce son métier, il se dégourdit les jambes en explorant la ville dans ses moindres recoins. Le lecteur va le suivre durant quarante années, de ses trente ans en 1965 jusqu’à ses soixante-dix ans en 2005. Toute une vie d’amitiés solides, d’amours fugaces, de passion pour sa ville d’adoption. Avec lui, New York se transforme, des quartiers autrefois en vogue tombent en déshérence, des ghettos deviennent des lieux à la mode. La ville change, bouge, s’adapte, se transforme, se renouvelle. Ray reste lui-même, un homme bon, intègre, fin observateur de la nature humaine, amoureux de la vie et de New York. Dans son cœur, il garde le souvenir de son Algérie natale, de son père juif mort dans un camp, de sa mère espagnole disparue dans une émeute en 1961, d’une enfance au soleil. Mais il ne laisse rien paraître de ses fêlures et préfère se tourner vers les autres, amis ou résidents, pour les aider, les soutenir, les accompagner.
Un voyage agréable, poétique et contemplatif. Un récit émouvant, plein d’humanité et un personnage attachant. Le rêve américain sans folie des grandeurs.
Je remercie Lecteurs.com et Actes Sud pour cette belle découverte.
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